leur pavillon à l’extrémité du globe, tandis que
les hommes qui montaient ces vaisseaux n’étaient
guère animés que par l’appât du gain et l’espoir
du pillage. Des aventuriers avides ne voyaient
que l’or pour but de leurs travaux, ils ne demandaient
que de l’or aux terres qu’ils découvraient
, et celles qui n’oiFraient point à leur
cupidité ce métal précieux , cessaient à leurs yeux
de mériter le plus léger intérêt. On sent qu’avec
de telles dispositions et sous l’influence exclusive
de pareils sentimens , ces navigateurs ne purent
rendre de grands services à l’hydrographie : aussi
leurs découvertes furent-elles souvent enveloppées
d’incertitude et même de doutes sur leur existence.
L’identité des terres vues jadis par Mindana
avec les iles Salomon d’aujourd’hui était encore
un fait contesté par divers géographes, quand l’ingénieux
travail du sage Fleurieu répandait déjà
une lumière très-vive sur ce sujet ; mais il fallut les
beaux travaux de M. d’Entrecasteaux, et le témoignage
de divers capitaines anglais, qui passèrent
près de cet archipel, pour décider la question.
Combien d’îles vues jadis par Quiros, Tasman et
Roggewin , ont été long-temps regardées comme
imaginaires , jusqu’au moment où des navigateurs
modernes les ont retrouvées et placées d’une manière
plus exacte! Combien d’autres îles, enfin,
restent à découvrir une seconde fois ! Cependant,
comme il est juste de rendre à chacun ce qui lui
est dû, indépendamment du motif qui a pu le
guider, bâtons-nous d’énumérer les noms et les
voyages des capitaines que l’ambition ou la cupi-
ditéseules attirèrentdanscesmers, avant que déplus
nobles sentimens y conduisissent les Européens.
Le premier, traçant la route à ses successeurs,
en l’an làao, l’audacieux Magellan, s’élance dans
rOcéan-Pacifique par le détroit qui porte son nom,
le traverse dans toute son étendue , n’y rencontre
que trois ou quatre petites îles dont la position
n est pas encore bien connue, découvre ensuite les
des des Larrons ou les Mariannes, et enfin les Phi-
bppmes, où il est tué en combattant contre les
naturels, et laissant un nom désormais célèbre
dans les fastes de la navigation.
Garcia de Loaysa, qui le suit en iSaS, meurt sans
faire aucune découverte importante, ainsi que le
fameux Sébastien del Cano son vice-amiral, qui avait
ramené le vaisseau de Magellan. Leur successeur,
Alfonse de Salazar, n’ajoute à la géographie que la
petite île de Saint-Barthélemy ( dans les Caro