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mêmes pouvoirs que les general quarter sessions îîw
Angleterre ; savoir de prendre connaissance de tous
les crimes et délits qui n’entraînent pas la peine de
mort, tant sur le territoire de la Nouvelle-Galles du
Sud, que sur les vaisseaux mouillés dans ses ports ou
destinés pour ce pays, et de les punir par des extensions
des peines primitives ou par des travaux forcés
• dont la durée n’excède pas trois années. Elle devait
anssi prendre connaissance de tontes les plaintes pour
fait d’ivresse, désobéissance, désertion, insubordination
ou en général toute conduite désordonnée, et
punir les coupables par le fouet on tout autre châtiment
corporel, sans pouvoir l’étendre à la privation
de la vie ou d’un membre, ou enfin en les bannissant
sur tout autre point de la colonie, suivant la nature et
le degré du crime. »
Dureste l’aversion et le mépris que les habitans d’origine
libre affectaient envers les émancipistes, étaient
portés au plus haut degré. Le commissaire Bigg, dans
un long et scandaleux Mémoire, avait exposé minutieusement
le résultat de toutes ses recherches. Une
foule de maisons déjà considérables y retrouvaient la
source souvent peu honorable de leur fortune : l’on
devine facilement que les émancipistes devaient jouer
le principal rôle dans les récits dn commissaire. Ces
renseignemens pouvaient être utiles au ministère pour
fixer son opinion sur la moralité des principaux habitans
de la Nouvelle-Galles du Sud, et lui faire connaître
quel degré de considération pouvait leur être
respectivement accordé. Mais il était tout-à-fait impolitique
de rendre publics de tels documens ; c’est
cependant ce qui a été fait. Plusieurs colons d’origine
libre à Sydney s’en étaient procuré des exemplaires
; ils s’empressaient de nous les communiquer
et de nous en citer des passages, comme pour justifier
leur mépris envers certains individus de la colonie, et
nous convaincre qu’ils ne pouvaient sans honte souffrir
aucun rapprochement avec eux. Grâce à ce funeste
écrit, les haines déjà trop enracinées dans le coeur des
habitans ne pourront plus s’ensevelir dans l’oubli, et
il servira à les rendre héréditaires. Ln vérité, quand
on réfléchit à la conduite de la Grande-Bretagne, dans
cette occasion , ainsi qu’aux entraves dont elle se plaît
à charger le commerce et l’industrie de la Nouvelle-
Galles du Sud, on serait disposé à croire que, déjà
jalouse de progrès aussi rapides, la métropole ne
cherche qu’à ralentir l’accroissement de la colonie, et
reculer le moment où elle pourrait aspirer à son indépendance.
Ennuyé des tracasseries qu’il avait à éprouver'de
la part de ceux qu’il gouvernait, et choqué par certains
procédés de la part des chefs des bureaux des
colonies à Londres, le général Brisbane à son tour
ne fut guère fâché de quitter ce poste en 1825. xVu
moment de son départ, les opinions furent partagées ;
un petit nombre de personnes ne cacha pas la joie
que leur causait sa retraite. Il faut convenir cependant
que la majeure partie des citoyens honnetes,
rendant du moins justice à son intégrité, à sa poli