Kru sen ste rn c ro it que la p a rtie vue p a r Tasman comp
re n d les récifs indiqués dans son Atlas sous le nom de
récifs du D uiî, avec les îles qui les en v iro n n en t. Il serait à
d é sirer que M. d ’Urville, lorsqu’il visitera l ’archipel des
Fid ji, p û t re stitu e r les noms du P rin c e Guillaume e t du
Ilemskirk aux iles e t récifs découverts p a r Tasman. 11 serait
même digne d ’un nav ig a teu r français de faire rep ara ître
su r ses cartes le n om du Hollandais célèbre q u i , le p r e mier,
a eu connaissance de ces îles. La seule trac e qui
nous reste d u voyage d ’Abel Tasman, se tro u v e dans
l’ouvrage de Valentyn. Cet au teu r dit p eu de chose de la
découverte des iles F id ji, mais on tro u v e une c arte q u i,
quoique mal dessinée et p eu détaillée de cette découverte,
en d o n n e des idées plus précises que le texte du voyage.
Un calque de ce fragm en t de l ’ouvrage de Valentyn est
envoyé à M. d ’Urville.
L’archipel des îles Fidji est d ’une g ran d e é tendue ; il a
plus de quatre-vingts lieues du n o rd au s u d , depuis la
p e tite île de la T o rtu e qui est la plus méridionale , ju sq u ’à
l’île Farewell la plus au n o rd ; et à peu p rè s a u tan t de
l’est à l ’ouest. 11 com p ren d u n g ra n d n om b re d ’iles e t de
dangers. Si l’Astrolabe p e u t p a rtir de Tonga-Tabou à l’ép
oque indiquée, qui est le l “ jan v ie r, il sera possible d ’emp
lo y e r soixante-dix-huit jo u rs à la reconnaissance de cet
a rch ip el; a in s i, en supposant q u ’il y a rriv e le 7 jan v ie r,
il en p a rtira le 27 mars. C e tte d e rn iè re époque est de
rig u eu r, et dans aucun cas il n e devra q u itte r ces iles plus
tard .
La p rem ière p a rtie de la carte n . 14 de l’Atlas de K ru sen
ste rn p o u rra servir de guide à M. d ’Urville. Les vents
dominans dans ces parages so n t les vents de sud-est. La
Tortue , qui est l’île la plus s u d , p a raît donc le premier
objei dont il faut p re n d re connaissance. E n su ite , en faisant
ro u te du nord-est au sud-ouest, o u dans d ’au tres direc tions,
suivant la position des terre s et des dan g ers , on
fera en sorte que l’espace visité soit divisé en deux parties
égales, p a r une ligne d o n t la d irection serait à peu p rè s
uord-oiiest et sud-est, laquelle passerait dans le g ro u p e où se
Irotive l’ilc T o n g u e , et se co n tin u e ra it jusqu’à l’ile Pag o ,
la plus g ran d e des îles Fidji. La reconnaissance de cet
archipel n ’a pas été comp lé té e, ainsi on c ro it devoir r e commander
de ne pas re g a rd e r les extrémités indiquées p a r
la c arte comme les v é ritab le s, et l’on engage M. d ’Urville
à pousser ses reclierolies au -d elà , en se ten a n t cepcit-
d an t dans de certaines limites.
Il est essentiel de le p ré v en ir que la navigation e n tre
ces îles est embarrassée p a r u n très-g ran d n om b re d ’écueils
et de récifs. 11 sera nécessaire de m e ttre la plus g ran d e
pré cau tio n à cette reconnaissance. Les habitans , d'ap rès
les récits du peu de navigateurs qui o n t eu connaissance
tie ces île s , confirment ce que les insulaires des îles des
Amis avaient dit au contre-amiral d ’Entrecastcaux de leur
férocité. On a lieu tic c ro ir e , n é anm o in s, que M. d ’Urville
e n tre tien d ra parmi ses équipages un o rd re et une
discipline tels que les communications indispensables
q u ’il aura avec eux se ro n t sans d an g er. 11 p o u rra o b ten ir
de quelques-uns d ’e n tre eux des renscignemens su r la
position des iles voisines p a r ra p p o rt au lieu où il les aura
o b ten u s , ainsi tjue su r les p rincipaux écueils ou récifs
d o n t elles so n t environnées. Quelles que puissent ê tre les
imperfections de pareils ren sc ig n em en s, ils a id e ro n t cep
endant M. d ’Urville à se d irig e r, mais su rto u t ils empêch
ero n t <|u’il ne soit exposé à n ’avoir pas connaissance de
<]uel<|ucs-unes des îles d o n t cet arehipcl est composé; car,
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