P A G E l58.
La plupart des personnes que nous reneontrons iei
nous parlent avec plaisir des relations qu’elles ont
eues avec les officiers français de la Thétis et de t Espérance.
Nous apprîmes le séjour que venait de faire ici le capitaine
Bougalnville , ct l’honorable empressement que les états-majors
des deux navires qu’il commandait avalent apporté à faire
élever h Botany-Bay un monument à la mémoire de La P érouse.
On sait que c’est de ce Heu que ce malbeureux navigateur
donna pour la dernière fois de ses nouvelles. Lorsqu’aux
îles Sandwich je vis le Heu où le célèbre Cook fut tué , je fus
très-étonné de voir que l’Angleterre n’avait distingué par
aucun monument la place où fut versé le sang d’un des plus
grands navigateurs modernes.
[Journal de M . Quoy.~)
VOYAGE
L’ASTROLABE
CHAPITRE IX.
HISTOIRE HE l A COLONIE DE LA NOUVELLE-GALLES HU SUD.
Depuis long-temps l’Angleterre avait adopté le
moyen de se débarrasser des malfaiteurs qui s’élevaient
dans son sein, en les envoyant dans ses possessions
d’Amérique. Par cette mesure à la fois sage et philantropique,
la société se trouvait délivrée d’une classe
d’hommes toujours funeste à sa tranquillité ; ces malheureux
eux-mêmes, éloignés du théâtre de leur déshonneur,
et revenus à de meilleures dispositions, devenaient
souvent des membres utiles de leur nouvelle
patrie, et leur postérité, confondue par le temps avec
celle des habitans d’origine libre, formait le germe
de colonies puissantes. En effet leurs progrès furent