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1826.
Novembre.
avec (les poissons à la main , qui semblaient attendre
notre arrivée à terre.
MM. Jacquinot et Lottin allèrent sur-le-cbamp observer
des angles boraires, et communiquèrent avec
ces indigènes ; quelques-uns baragouinaient quelques
mots anglais; tous témoignèrent les dispositions les
plus amicales. L’un d’eux a coucbé à bord.
Près du mouillage, une rocbe s’avancait en saillie
dans la mer, plane en dessus et percée d’une large
ouverture, imitant parfaitement les ruines d’un aqueduc.
Notre observatoire se trouva naturellement établi
sur cette plate-forme.
Après mon dîner je descendis à terre, où je passai
la soirée a cbasser, et à me promener avec délices
au travers de ces majestueuses forêts. Jamais encore
je n’avais rencontré d’aussi beaux eucalyptus
et un terrain aussi dégagé. La fougère seule règne
quelquefois sous ces vastes ombrages, et sur les bords
d’un torrent, qui pourrait offrir une aiguade en cas de
besoin, croissent d’énormes touffes de Todea. Du
reste, la végétation, peu variée, est représentée par
les mêmes espèces qu’à Sydney, ressemblance toute
naturelle.
Les officiers et les naturalistes sont aussi descendus
à terre; dans la soirée, deux beures de relâcbe à
Jervis-Bay avaient déjà suffi pour enrichir singulièrement
la mission en tout genre.
Au point du jour, M. Gressien dans la baleinière,
MM. Guilbert et Dudemaine dans la yole, et M. Pâris
avec le bot, sont partis pour travailler de concert au
DE L’ASTROLABE.
plan de la baie, tandis que MM. Jacquinot et Lottin
s’occupaient des observations astronomiques.
J’ai encore fait une excursion dans les bois avec
Simonet; j’ai admiré de nouveau la beauté des eucalyptus,
et j’ai tué quelques oiseaux; mais les plantes et
les insectes n’ont guère répondu à l’espoir que fait
naître au premier abord l’aspect de ces beaux lieux.
Du reste, la rareté des unes et des autres doit tenir en
grande partie à ces fréquens embrasemens opérés
par les naturels, qui détruisent sans doute chaque
année de nombi-euses espèces de plantes et d’insectes.
Nos relations avec les sauvages de ce point continuent
d’être amicales ; cependant nous n’avons vu
que des hommes de cette tribu, au nombre de
sept, et deux enfans de huit à dix ans; les femmes
sont restées cachées. Ces Australiens appartiennent
évidemment au même type que ceux de Port-Jackson
; mais ils sont moins laids, plus vigoureux, et
surtout mieux proportionnés, avantage (pii tient probablement
à une plus grande abondance de noiir-
T'iturc. Plusieurs ont un tatouage en cicatrices sur le
dos, la cloison du nez percée, et les cheveux disposés
en petites mèches ornés de dents ou de griffes de
kangarous.
Le vent a soufflé bon frais du nord, et m’a empêché
de remettre à la voile. Aussi tous les officiers
ont été autorisés à descendre à terre, sous la condition
seulement de ne point s'écarter, et de rallier
promptement an premier coup de canon.
Moi-même j’ai voulu encore une fois explorer ce
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