248 DE L’ASTROLABE.
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fluant beaucoup sur l’exercice cL le développement
des facultés mentales. Wilson profita de la simplicité
des premiers ; après s’être donné pour un de leurs compatriotes
, et leur avoir inspiré autant de crainte que de
respect pour sa supériorité, il se permit de satisfaire
ses désirs, en prenant des libertés intimes avec leurs
jeunes femmes. Tout dépourvus qu’étaient ces sauvages
de raisonnement, Wilson éprouva cependant
par une triste expérience qu’ils étaient susceptibles
de ressentiment. Car, ayant soumis malgré elle une
femme à ses passions, les amis de celle-ci profitèrent
d’une circonstance où il ne pouvait se défendre, pour
lui percer le corps d’une lance. Il finit ainsi sa carrière,
et laissa les naturels dans l’attente de le voir
revenir un jour sous la forme d'un autre homme
blanc.
Le gouverneur Hunter quitta la Nouvelle-Galles du
Sud sur leBuffalo, le 28 septembre 1800, emportant
avec lui l’estime et les regrets de tous les habitans
, pénétrés de reconnaissance pour les sentimens
de justice et d’humanité qui l’avaient toujours animé.
La direction de la colonie resta entre les mains du lieutenant
gouverneur Gidley King.
Au départ du gouverneur Hunter, on comptait
dans la colonie 60 chevaux, 143 jnmens, 332 boeufs
et taureaux, 712 vaches, 4,017 truies, 2,031 cochons,
4,093 brebis, 725 béliers et 1,455 chèvres;
4,665 acres de terre en blé, 2,930 en maïs et 82 en
orge, sans parler de ce qui était cultivé en jardins,
patates et antres végétaux.
La quantité de terre en culture se trouva moindre
que l’année précédente par suite de la misère des
fermiers, provenant autant de leur extrême imprévoyance
que du prix excessif des objets en tout genre,
et des gages exorbitans qu’ils étaient obligés de payer
aux ouvriers.
Du reste le gouverneur Hunter laissa la colonie
enrichie d’une quantité d’ouvrages , de monumens et
d’édifices publics entrepris et exécutés sous sa direction.
Il ne négligea rien de ce qui pouvait tendre à sa
prospérité, et sut tirer du travail des convicts le parti
le plus avantageux.
On sera sans doute curieux de voir d’un seul coup-
d’oeil la série des navires des différentes nations qui
vinrent mouiller à Port-Jackson depuis l’établissement
de la colonie jusqu’au 27 novembre 1800. Ce
tableau donnera une idée assez juste de son importance
progressive sous le rapport des relations commerciales.