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PaiTiii les zagaies qui leur iurenl lancées, (juclques-
unes lurent simplement ramassées et deux rendues
par eux-inêmes, tandis qu’ils en renvoyèrent d’autres
avec une extrême violence. L’affaire était terminée
avant deux heures après-midi, et avec moins de mal
qu’à Tordinaire. Du reste, on sut qu’il y aurait une
nouvelle réunion pour le même sujet.
Cette fois , comme dans la plupart de leurs combats,
le jioint d’honneur fut rigoureusement observé.
Mais les lances ne sont pas toujours les seules armes
qu'on emploie dans ces luttes; les discours y jouent
souvent un rôle essentiel, surtout quand les femmes
sont en scène. Durant ce dernier engagement, quand
un mot très-offensant venait frapper leurs oreilles,
i.üul-à-coup les naturels se mettaient en position de
darder leurs lances , et puis quelquefois les laissaient
retomber par terre sans les envoyer ; mais ils ne man-
(juaient jamais d’observer scrupuleusement la position
de leur ennemi, et ne lui eussent jamais envoyé
leurs traits avant qu’il se fût couvert de son bouclier.
Ce qu’il y avait de plus extraordinaire , c’était
de voir celui qui était exposé aux lances des autres
fournir des armes à ses propres ennemis ; car bien
des fois, quand une lance tombait derrière lui sans
lui faire de mal, on le voyait la ramasser et la renvoyer
négligemment à son adversaire. On n’a point
su si cette coutume pi'ovenait d’un sentiment de mépris
ou bien de la rareté des lances.
Cette attention scrupuleuse des sauvages au point
d'honneur, quand ils combattent loyalement entre
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eux, est difficile à concilier avec leurs assassinats per
fides et nocturnes. .
ARMES.
Leurs armes offensives et défensives sont la lance,
le bâton poui' la darder ou womerra, le bouclier ct
le casse-tête.
Ils ont jusqu’à huit sortes de lances distinguées par
le nombre des barbes , et qui portent toutes des dards
différens. Quelques-unes sont simplement pointues,
d’autres ont une ou plusieurs barbes, et quelques-
unes sont armées de morceaux de coquilles d’huîtres
brisées. Du reste, ils sont fort adroits à les envoyer,
et frappent souvent leur but à cinquante, soixante et
soixante-dix pieds; ils savent aussi imprimer une
grande violence à leurs lances, et quand elles sont barbelées
ce sont des armes vraiment redoutables.
Le bâton pour les jeter ou womerra porte trois [lieds
de long environ, avec un croc à un bout et une coquille
à l’autre fixée avec de la gomme. Ce bâton reste à la
main quand la lance est partie. Il y en a de deux sortes ;
l’une est armée d’une coquille qui lui sert de couteau,
l’autre a un croc mais sans coquille, et est arrondie par
le bout. C’est avec celle-ci qu’ils déterrent la racine dc
fougère et l’igname.
Leurs boucliers sont de deux espèces : l’une en
écorce qui ne peut résister aux coups de lance comme
l’autre (jui est fabricjuéc avec un Ijois solide et durcie