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Enfin, ¡1 n’est pas douteux qu’au bout de quelques
années, les productions du sol, tant en grains qu’en
bestiaux, ne pussent suffire amplement à leur consommation,
1 1 n’est pas de contrée de grande étendue qui offre pins d’uniformité
dans son ensemble que la Nouvelle-Hollande. De
Port-Jackson au port du Roi-Georges, la végétation a le même
aspect, les animaux sont pour ainsi dire les mêmes, et le sol
ne présente (jue quelques différences locales. Les Zoophytes
et les Mollusques, qui vivent dans la mer, sont les seuls
(jui sc ressentent de l’influence des latitudes, et (jui soient
plus nombreux et plus brillans à mesure qu’on approche de
l’équateur, e tc ., etc.
La base du sol du port du Roi-Georges est de Granité à gros
grains avec de larges plaques de Fcldspatb très-souvent de couleur
rosée. H est des jiarlles de la rade où le grain de cotte
rocbe, licaucoup plus fin , contient une assez grande quantité
de Grenat brun , cc (jui lui donne la plus grande similitude avec
le Granite de Rio-Janclro, en Amérique. Toute la contrée est
parsemée de collines assez élevi^os, ct qui peuvent même prendre
le nom de montagnes, surtout à l’entrée de la rade où l’on
remarque les monts Gardner ct Bald-Head. De grandes et
grosses veines de schistes verdâtres ou presque noirs traversent
le Granité qui s’offrc très-souvent en blocs énormes entassés les
uns sur les autres. Entre los collines et dans les lieux plats on
trouve d’assez nombreux étangs d’eau douce qui presque tous
vont se jeter à la mer. Il y a môme des jiarties élevées qui sont
marécageuses; ce (jui est dù à la nature du Granité qui laisse filtrer
de nombreux filets d’eau.
Le mont Bald-Head est le seul point qui ne soit pas granitique.
11 est au contraire tout calcaire, mais non formé de Madrépores
présentant encore leurs branches intactes et comme
sortant de la mer, ainsi que le dit Vancouver. Nous étions impatiens,
M. Gaimard et mol, de vérifier ce qu’en dit le voyageur
anglais, et, munis des Instrumens nécessaires pour enlever
le plus de beaux éclianlillons possibles, ct en faire jouir les
amateurs, nous parcourûmes en vain les trois quarts du sommet
de cette montagne sans apercevoir la moindre trace de Madrépore
quelconque. Seulement au bas, sur le bord de la mer, ct
par le seul endroit où l’on puisse gravir la montagne, nous
recueillîmes quelques Coquilles incrustées dans le Calcaire,
dont les analogues se trouvent aux environs. Quelques-unes ne
tenaient à la rocbe que par un jioint do leur surface. Passé
quelcjues toises en montant, ct là où la mer ne pouvait plus
atteindre dans ses plus grandes crues, on ii’en trouvait plus.
Celte faculté d ’ incrustation sur quelques points de la Nouvelle-
Hollande est assez remarquable. Pérou eu a fait mention, ct
nous l’avons observée aussi à la baie des Chiens-Marins, dans
notre précédent voyage avec M. de Ercycinet. Elle s’étend
jusqu’aux végétaux, et nous en avons recueilli où des racines
forment des noyaux de cylindres assez gros. Serait-ce
cela (jue Vancouver aurait pris pour des Coraux fossiles? Cependant
en examinant avec soin le Calcaire de Bald-Head, on
jjourrait se ranger de I’ojjinion de quehjues naturalistes (jui
pensent qu’une grande jiarlie de cette roche doit son origine
aux Zoophytes. Le sommet de cette montagne est quchjuefois à
nu et déchi(jueté par les météores; mais le plus souvent couvert
de plantes et quelquefois de bois assez élevés.
Le seul cours d’eau remarcjuable est la rivière des Français,
qui sc jette dans le fond du bâvre aux Huîtres. Partout ailleurs
ee ne sont que de petits ruisseaux qui sc perdent dans les
sables en filtrant au travers des rocbers.
La physionomie végétale du pays est formée par les Eucalyptus,
IcsBanksias, les Xantboréas, des Mimosas, des bruyères
et quelques Casuarinas. Les forêts ne paraissent même formées