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trailles, les replace ensuite, ct referme la plaie. Ils.
convenaient en même temps que très-peu d’entre eux
avaient le courage de s’exposer aux ténèbres delà nuit,
à la solennité des tombeaux et à la visite de l’esprit ;
aussi ceux qui étaient capables de cet effort devenaient
aussitôt kerredais, et tous ceux qui en exerçaient les
fonctions avaient dû passer par ces épreuves.
« Ils reconnaissent un bon esprit qu’ils nomment
Koxjan, et un mauvais esprit qu’ils appellent Po-
toyan. Le premier passe pour veiller sur eux, pour les
protéger contre les pièges du dernier, et les aider à
recouvrer les enfans que l’autre surprend pour les
dévorer. D’abord ils se rendent Koyan favorable par
une offrande de lances, puis ils se mettent à la re-
cbercbe de l’enfant perdu ; s’ils le retrouvent, ils en
savent gré à Koyan ; mais si le contraire arrive, ils en
concluent que quelque cbose leur a mérité sa disgrâce.
Potoyan rôde pendant la nuit pour cbercber sa proie,
mais la vue du feu le repousse et est une sauvegarde
contre ses attaques : voilà pourquoi on ne rencontre
jamais les naturelsmarcbantdurantlanuit, ni dormant,
sans un feu près d’eux. Les naturels de Sydney font
de grands feux, et dorment à l’entour, mais ceux de
l’intérieur n’en font que de très-petits.
» On peut provoquer Potoyan en l’interpellant et
tournant rapidement autour de sa tête un bâton brûlant.
D’ordinaire il annonce son approche par un sifflement
bas et prolongé, semblable à celui de la brise
résonnant au travers des branches d’un arbre ; c’est
bien certainement aloi\s le sifflement de Potoyan. Un
habitant de Norfolk profita un jour de cette idée pour
débarrasser sa galerie d’un groupe de ces croyans
dans le pouvoir de Potoyan ; ils s’y étaient réunis pour
passer la nuit, mais le roulement perpétuel et discordant
de leurs langues ne permettait pas à leur hôte de
fermer les yeux. Ne voyant aucune apparence que
cela finît, il ouvrit la fenêtre tout doucement, et
poussa le merveilleux sifflet de Potoyan. Un chuchot-
tement bas et confus se fit d’abord entendre, et fut
suivi d’un silence mortel : ceci annonçait que toutes
les oreilles étaient aux aguets. Bientôt le sifflement
ayant recommencé, ils se levèrent en sursaut, et décampèrent
tous de la manière la plus leste, bien résolus
à ne plus faire leur chambre à coucher de cette
même galerie. » {Cunningham, Z^édit., t. 2 , p . 36.)
Je tiens de la complaisance de M. Cunningham,
botaniste à Sydney, la note suivante touchant deux
êtres qu’il regarde comme tout-à-fait chimériques, et
qui n’ont d’existence que dans l’imagination des indigènes
, surtout de ceux qui habitent les environs de
Batliurst, savoir ;
Dans l’eau, le W%r-wi, monstre amphibie qu’ils
décrivent comme un crocodile pour la longueur, et
qu’ils disent habiter les rivières d’eau douce, d’où il
sort quand il lui plaît, pour se saisir des enfans, et qui
retourne ensuite sous l’eau pour les dévorer.
Sur terre, le Coapir, monstre à forme humaine,
qui habite les cavernes des collines rocailleuses. Il a
le pouvoii’ de se saisir des noirs, mais laisse passer
les blancs sans leur faire de mal.