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nations é ta ien t te n d u s , puisqu’il se ra p p o rta it au bu t
principal tle la mission.
L’événement arrivé à VAstrolabe qui a été jetée, p e n d
an t le c a lm e , p a r des courans , su r un écueil dangereux,
en occasionant la p e rte de la p lu p a rt de ses a n c re s , a entravé
singulièrement les opérations subséquentes de la
c am p ag n e , et M. d ’ü rv ille , qui jusque-là s’était attaché à
suivre p o n c tuellement ses in stru ctio n s , s’est trouvé dans
l’obligation de s’en é c a rte r su r plusieurs p o in ts. Néanmoins
, quoique dép o u rv u de câbles e t d ’a n c re s , il a
e n trep ris la reconnaissance des îles Fidji qui lui avaient
été indiquées comme composées d ’u n g ra n d n om b re d ’îles
e t parsemées d ’écueils très-dangereux. La reconnaissance
d e c e ta rc h ip e l p ré sen te un f d d ’o p é rations liées e n tre e lle s ,
et dirigées avec un g ra n d discernement. Elle a p ro c u ré
une carte su r laquelle on p e u t com p te r que les îles et les
dangers aperçus p a r M. d ’Urville s e ro n t placés avec
exactitude : nous n ’avions que des connaissances im p a rfaites
de la position de ces différentes îles. La carte que
K ru sen ste rn en a do n n é e est très-in com p lè te , de l ’aveu
même de son au te u r, car il a été obligé d ’y p lac er des
îles vues isolément p a r différens n a v ig a teu rs , et a été
p riv é des moyens de rectifier les positions qui leu r avaient
été assignées.
Nous rem a rq u e ro n s , en p a rla n t des iles F id ji, que
M. d ’Urville s’est attaché à re s titu e r aux îles découvertes
p a r les navigateurs de diverses n a tio n s , les noms que leu r
d o n n e n t les habitans de ces île s, et q u ’il l’a fait to u te s les
fois q u ’il lui a été possible. C’est p a r cette raison q u ’il a
changé le nom des îles Fidji en celui de Viti. Néanmoins,
voulant re n d re hommage au c élèbre nav ig a teu r hollandais
qui a eu le p rem ie r connaissance d ’iles et de dangers
situés à la p a rtie orientale de l’a rch ip e l, il a d onné le nom
de 'l’asman à une des ile s , et conservé à u n d an g e r p ré sumé
découvert p a r cet illustre n a v ig a te u r, le nom du
b âtiment q u ’il commandait.
Les opérations de la campagne de l’Astrolabe o n t été
liées à celles du voyage d u contre-amiral d ’E n tre c a ste au x ,
en p re n a n t connaissance des îles les plus méridionales de
l ’archipel du Sain t-E sp rit; ensuite on a re co n n u et levé
la carte d ’u n g ro u p e d ’îles nommées îles Loyalty , découvertes
p a r les Anglais , et sur lesquelles ils n e nous avaient
transmis que des idées très-confuses. Le trav a il de M. d ’Urville
remp lit cette lacune q u ’ils avaient laissé subsistei
dans l ’h y d ro g rap h ie . Les îles Loyalty n e so n t pas très-
éloignées au sud d ’un g ro u p e de p e tite s îles entourées
d ’im ré c if très-d an g e reu x , appelées îles Beaupré p a r le
contre-amiral d ’Entrecasteaux qui en eu t connaissance à
la p o in te d u jo u r, p re sq u ’au momen t où les bâtimens q u ’il
commandait allaient s ’y b rise r. Enfin on vérifia que la
g ran d e chaîne de récifs qui se p ro lo n g en t au n ord-ouest de
la Nouvelle-Calédonie, se te rm in e exactement aux d e rniers
qui o n t été vus p a r le contre-amiral d ’Entrecasteaux.
11 é tait à p ré sum e r, d ’après les b ru its que le capitaine
américain avait rép an d u s re la tiv emen t .aux vestiges que
l’on aurait re tro u v é s de l’expédition de La P é ro u s e , que
les îles d o n t la position avait été si vaguement indiquée,
devaient ê tre aux environs de la ro u te que l’o n au rait à
suivre p o u r se re n d re de l’extrémité n o rd de la Nouvelle-
Calédonie à la Louisiade. Aussi M. d ’Urville redoubla-t-il
d ’a tten tio n p e n d an t ce tra je t. Il ne fit ro u te que p en d an t
le jo u r, afin q u ’aucun des objets cnv iro n n an s ne p û t lui
é chapper. Aucune île n e fut d é c o u v e rte , et les faibles
espérances q u ’il avait pu concevoir fu ren t évanouies.
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