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2 fî VOYAGE DE L ’ASTROLABE. :27
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1S26.
12 juin.
Nous naviguâmes dans l’Océan avec des vents variables
en force et dans les divers aires du compas. A
midi trente minutes, le 1 2 , nous aperçûmes l’île la
plus au nord des stériles Salvages à toute distance
devant nous à l’O. S. O. De quatre à six beures
nous prolongeâmes de très-près toute la partie orientale
de ce petit groupe dont M. Lottin leva le plan
détaillé. Celle du nord est la plus grande, bien qu’elle
ait à peine trois à quatre milles de circuit ; elle peut
avoir deux à trois cents mètres d’élévation , et sur
sa partie de l’O. et N. O. offre quelques rocbers
détachés. De toute part sa côte n’est qu’une falaise
escarpée el en apparence inaccessible ; la mer brise
avec fureur sur ses flancs, et à la distance où nous
l’avons prolongée, environ deux milles, nous n’avons
discerné aucune plage, aucune crique praticable. Sa
surface n’offre que quelques broussailles rampantes
sur les hauteurs ; des espaces d’une couleur jaunâtre
assez prononcée semblent être des terrains
argileux, tout-à-fait à nu. Des légions innombrables
d oiseaux voltigent tout alentour, et seront sans doute
d’ici à long-temps ses uniques habitans. L’îlot du
piton n’est qu’un pic peu élevé, déchiré, noirâtre et
entouré de plusieurs autres petits rochers qui en semblent
séparés, mais qui doivent s’y réunir par des
ramifications peu profondes. A sept heures quarante
minutes du soir, l’exploration de ce groupe était
terminée; nous fîmes route au S. S. O. vers l’ile de
Ténériffe.
Dès le point du jour, à cinq heures trente minutes
du matin, nous entrevîmes la masse entière de l’île
au travers de nuages assez épais qui nous dérobaient
le plus souvent la vue du pic. Poussés par une
forte brise de N. E . , bientôt nous eûmes doublé
la pointe de Nega; déjà je n’étais plus qu’à une
petite distance de la rade, quand, le vent fraîchissant
encore, je jugeai à propos d’attendre qu’il eût calmé
pour aller prendre un mouillage par lui-même peu
abrité. Ainsi, je courus un bord au large ; le soir
il surventa, je passai la nuit sous voiles. Le lendemain
nous nous rapprochâmes de Sainte-Croix, et, à
quatre heures après midi, nous mouillâmes par vingt-
cinq brasses, sable vasard, à peu près devant le fort
du nord.
L’entrée du port nous fut accordée; j’en profitai
pour aller sur-le-champ rendre ma visite aux autorités
de la place, qui nous reçurent fort poliment.
M. Bretillard, consul de notre nation en cette colonie,
m’apprit que le capitaine King venait d’y passer cinq
jours, et ne l’avait quittée que le 1 2 , m’ayant attendu
deux jours dans l’espoir de me voir arriver. Il avait
1826.
Juin.
14.
Pl. VII.
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