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2 VOYAGE
iStS. (iilbcrl el, Mulgrave : la géographie réclaniail donc de
nouveau Tallcnlion du navigalcur dans ces mers.
Quoiqu’en apparence concentré durant tout le cours
ilu voyage dans mes travaux de hotanicpie et d’cn-
lomologie , comme dans mes l'onctions d’ofiicicr
chargé du détail, j’étudiai néanmoins attentivement
la direction des vents et des courans, la marche et
l'inlluence des saisons ; je m’appliquai à connaître exactement
quels progrès la géographie avait faits dans les
divers archipels de la mer du Sud ; en un mot, ¡c méditai
le plan d’une campagne propre à rendre les plus
grands services à cette science, sans nuire toutefois
aux Iruils (pie tous les autres genres de connaissances
pouvaient retirer de nos travaux. Aussi à mon retour
en France, ce plan se trouva tout arrêté, et je n’attendis
plus qu’une occasion favorable poiu’ le metli'e à
exécution.
L’accueil honorable que je reçus du ministère alors
dirigé par M. de Chabrol, et la confiance qu’il me
témoigna, me déterminèrent h lui faii’e part sur-le-
champ de mes nouveaux projets. Il prit les ordres
du monarque auguste qui gouverne la France, et (jui,
dans cette occasion, donna une nouvelle preuve de la
bienveillance particulière qu’il porte au progrès des
sciences et de la navigation. Je dois ajouter que je
fus bien favorisé par MM. Halgan et Tupinicr, directeurs
du personnel et du matériel de la marine.
Grâces à leur influence et à la généreuse impulsion du
Décembre, ministre, dès le mois de décembre 1825, je reçus ma
lettre de commandement, et l’autorisation de choisir.
DE l.’ASTROLABE. ,3
sans aucune espèce de restriction, toutes les per- rSaS,
sonnes destinées à m’acconqiagner et à partager les DéfCRGre.
dangers et l’honneur de cette entreprise.
Des le moment où j’avais présenté mon projet,
j ’avais désigné M. Jacquinot pour me servir de second.
Ses talens cl son dévouement m’étaient connus
depuis longues années ; seul dans la marine il
m’avait paru capable de remplir dignement un poste
à la fois si important et si délicat. Par la suite, et pour
de semblables raisons, MM. Lottin et Gressien furent
attachés à l’expédition. Enfin M. Guilhert, qui m’avait
écrit pour me faire connaître le vif désir qu’il
avait de servir sous mes ordres, et sur le compte duquel
j’avais recueilli d’honorables rapports, compléta
le nombre des officiers. Les élèves Paris, Faraguet
et Dudemaine furent désignés plus tard.
M. Gaimard, d(jà connu par ses travaux sur
l’Uranie, était destiné d’abord à remplir seul les
fonctions de chirurgien-major et de zoologiste, tandis
que M. Lesson (Adolphe), tout en l’assistant
dans ses fonctions médicales, se trouvait appelé à
veiller aux intérêts de la botanique. Mais, par un
bonheur inespéré, M. Quoy sollicita comme une faveur
la permission de faire la campagne; la vaste
étendue de ses connaissances en histoire naturelle
m’était aussi connue que la parfaite égalité de son
caractère ; j’acceptai donc avec transport l’offre d’un
collaborateur aussi distingué. Jamais le ¡¡lus léger
nuage n’a altéré même un instant les sentimens d’estime
qu’il m’avait inspirés; et c’est à sa présence
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