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1826.
Novembre.
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chée au mouillage de Flinders, à trois encablures de
la terre par onze brasses, vase et coquilles.
Aussitôt la corvette mouillée , les pècbeurs de
pboques sont montés à bord, et leur patron m’a offert
ses services et ses papiers à visiter. Je l’ai remercié
à l’égard de sa première offre ; quant à ses
papiers, je les lui ai rendus sans y jeter les yeux, en
lui observant que cet objet n’était point de ma juridiction
, et qu’aussi bien que moi-même il pouvait se
regarder comme parfaiteuient indépendant sur ce sol
désert et jusqu’à présent inoccupé.
Sur-le-cbamp on amis les canots à la mer'; MM. Jacquinot
et Lottin sont allés observer à terre, et j ’ai débarqué
de l’autre côté de la crique des Mangliers pour
explorer le terrain.
Il m’a paru d’une très-bonne qualité, mais fort
difficile à pratiquer. Les arbrisseaux et les plantes s’y
pressent tellement, que ce n’est qu’avec une peine
extrême et beaucoup de temps que l’on pénètre à
quelque distance du rivage. A marée basse, celui-ci
se trouve lui-même bordé d’une coucbe si épaisse de
vase molle, qu’il devient fort pénible de se rembarquer
dans les canots.
Les rocbes du rivage, la plupart arrondies, noirâtres
et pesantes, sembleraient tant par leur aspect
que par leur disposition , qui rappelle celle des coulées
de lave, être d’origine volcanique ; mais M. Quoy
reconnut que ce n’étaient que des espèces de géodes
qui ne devaient leur couleur et leur pesanteur qu’à
la quantité de fer qu’elles contenaient.
Trcs-ricbe encore sur cette pointe australe de la
Nouvelle-Hollande, la végétation a pris cependant un
ton déjà bien différent des contrées plus au nord. Les
tiges des plantes sont moins grêles, leur feuillage
moins sec , leur verdure mieux prononcée, et leurs
formes générales se rapprocbent davantage de celles
qui habitent les régions tempérées des autres conti-
nens. Les insectes sont encore moins variés qu’au
port du Roi-Georges ; mais les oiseaux y sont plus
nombreux et plus riches en couleurs.
Durant la nuit le ciel a été couvert, et il est tombé de
la pluie; mais au jour les nuages se sont dissipés, et il
a fait très-beau temps. M. Gressien est parti à neuf
heures avec M. Pâris dans la yole, pour explorer les
côtes et les brisans de la grande passe de l’ouest, et
moi-même, avec MM. Gaimard et Lesson, je me suis
dirigé avec le grand canot vers la côte orientale de la
baie.
Mon principal but était d’y visiter un village de naturels
dont m’avait parlé Hambilton ; j ’espérais encore
ouvrir quelques communications avec cette race d’humains
que Tuckey nous a représentée comme bien
supérieure à toutes celles de l’Australie. Notre Anglais
nous conduisit près de l’entrée de la passe de l’est, où
notre canot accosta facilement lé long d’une belle
plage de sable qui borde une pointe remarquable que
j’ai nommée Pointe des Philédons, à cause du grand
nombre de ces oiseaux que nous y rencontrâmes.
Le terrain environnant présente d’agréables bocages
àe Banksia, Eucalyptus, Casuarina, Podocarpiis,
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