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Les lioiniiics sc brùlcut souvcnL la barbe, opération
qu’ils regardent comme (brt douloureuse.
FUNERAILLES.
La première cbose à remarquer dans ces cérémonies
est la manière dont ils disposent de leurs morts ;
ils enterrent les jeunes gens, ils bi'ûlent les individus
qui ont passé l’âge moyen dc Tbomme. Benilong brûla
le corps de sa première femme, Barang-Arou, qui, à
Tépoque de sa mort, avait plus de cinquante ans. L’enterrement
de Balouderrai, jeune garçon dont nous
avons déjà parlé, fut accompagne de plusieurs cérémonies.
Un jour, après avoir joui d’une santé robuste, il
se trouva extrêmement mal ; sur-le-cbamp on le transporta
à Tbôpital, où il reçut les soins de Benilong qui
se mit à cbanter près du malade ct à mettre en pratique
tous les moyens que l’ignorance et la superstition
purent lui suggérer. Le patient était étendu par terre,
en proie à de violentes douleurs. Benilong appliqua sa
boucbe contre les diverses parties du corps qu’il crut
affectées par la maladie, en soufflant fortement dessus
et en chantant. D’autres fois il balançait sur le lit de Balouderrai
des branches trempées dans Teau, et en
tenant une de chaque main, il semblait apporter un
grand recueillement à cette pratique. Le matin suivant,
le malade fut visité par un kerredai venu tout exprès
de la côte du nord. Cet homme exécuta diverses contorsions
, appliqua sa bouche à diverses parties du
corps du malade; à la fin, après avoir souffert en
apparence de grandes douleurs et après beaucoup d’efforts
, il cracha un morceau d’os qu’il s’était procuré
d’avance. Là finit la farce, et le kerredai se relira alors
pour se régaler des mets que lui avaient donnés les amis
du patient. Durant la nuit, la fièvre de Balouderrai
augmenta, et, le jour suivant, de bonne beure,
il expira. Sa mort fut bientôt annoncée par de grands
cris poussés par les femmes et les enfans ; Benilong
s’élant rendu au gouvernement, il fut convenu entre
lui et le gouverneur que le corps serait enterré dans
le jardin de celui-ci.
Dans Taprès-midi, on le déposa dans une bulle
près du lieu destiné pour Tinhumcr. Plusieurs naturels
australiens, les femmes et les enfans, se lamentaient
et poussaient des cris aigus, quand tout-à-coup,
sans aucune provocation, deux hommes s’attaquèrent
à coups de casse-tête ; en même temps quelques coups
furent échangés entre les femmes; il y eut aussi
quelques zagaies lancées , mais évidemment comme
une simple formalité de la cérémonie el sans intention
de faire mal à personne. A la requête de Benilong,
une couverture fut étendue sur le cadavre, et Kol-bi,
son ami, resta assis près du corps toute la nuit, sans
que rien pût l’engager à s’en éloigner.
Ils gardèrent le silence jusqu’à une heure du matin,
où les femmes commencèrent à crier, et cela dura
quelque temps. Au point du jour, Benilong ajiporta
sa pirogue, et l’ayant coupée de la longueur convenable
, le corps y fut placé, avec une lance, un
liarpon, un bâton pour jeter la lance, el une ligne
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