vant la Gour suprême, et (jui sans doute eût fini par
les rétablir entièrement dans leui's droits. Une telle
conduite de leur part est digne des reproches les plus
sévères. Préférer leur argent et une honteuse paresse
à leurs droits civils, se contenter de vivre et de mourir
dégradés à leurs propres yeux et à ceux de leurs
enfans , c’est donner à ces derniers un exemple capable
de faire rougir les pères , s’ils y réfléchissaient un
moment. Nous serons toujours prêts à soutenir les
émancipisles , s’ils veulent se soutenir eux-mêmes ;
mais ceux qui méprisent eux-mèmes leurs propres
privilèges , ne doivent attendre des autres aucune espèce
d’appui ni d'intérêt. »
Celte apostrophe donna lieu à une lettre fort sage
ct parfaitement raisonnce, qui parut dans le ([uatrième
numéro de cc même journal [8 juin 1826).
r®® juin 1826.
« Monsieur, n’ayant pas eu plus tôt l’occasion de
faire attention à un paragraphe du prospectus du
Monitor, dans le premier numéro, relatif à la portion
des habitans qu’il vous plait de désigner sous le nom
dématicipistes, je prendrai maintenant la liberté de
répondre aux observations que vous y avez faites.
» Vous les avez accablés. Monsieur, de tout le poids
de votre censure. Et pourquoi? Parce que leur amour
du repos et la crainte de la dépense les ont, ditesvous
, détournés de donner suite à la procédure qu’ils
avaient entamée devant la Cour suprême.
» Certainement il sied fort mal à l’éditeur du Monitor
de censurer une classe de la population sur son
amour pour le repos. Quoi! voudrait-il persuader
aux émancipistes qu’il leur convient d’aller saisir le
shérif par les épaules, et de le secouer jusqu’à ce qu’il
consente à enregistrer leurs noms sur la liste dn jury ?
Voudrait-il leur conseiller d’assiéger d’une manière
tumultueuse le tribunal, et d’arracher par la crainte
les décisions de la Cour? Non, monsieur Monitor, les
émancipisles savent trop bien ce qui leur est dû. Ils
ne suivront point votre avis. Ils ne seront point influencés
par de pareils principes. Ils conserveront
leur amour pour la paix.
» Maintenant, Monsieur, vous me permettrez d’établir,
et cela sans crainte d’être contredit, qu’aucune
des causes que vous avez assignées, savoir ni Xamour
de l’argent, ni une honteuse paresse, n’ont de part
au délai ou à l’interruption de la procédure si honorablement
entamée auprès de la Cour suprême, et qui
devait sans doute, dites-vous, rendre aux émancipistes
les droits dont ils sont privés. Car aussitôt qu'ils furent
instruits, par la décision du grand-juge, que les sessions
(jui se tiendraient dans la colonie, seraient établies
sur les mêmes principes de lois relatives au jury
qu’en Angleterre, loin de s’abandonner à une coupable
paresse, une députation nommée dans leui' sein
se rendit sur-le-champ chez le docteur Wardell el
M. l’avocat Wentworth, deux des plus habiles juris