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rapides ; des contrées naguère couvertes de forêts impénétrables
, et occupées par des tribus éparses et peu
nombreuses, nourrirent bientôt des peuples actifs et
industrieux. Traités avec équité par leur mère-patrie,
jamais ils n’eussent oublié leur origine et fussent restés
ses alliés fidèles et obéissans. Mais une politique malentendue
, un orgueil insensé de la part du gouvernement
anglais, lui fit perdre les immenses avantages
qu’il pouvait retirer de ses colonies; long-temps
encore celles-ci endurèrent les mépris et les procédés
injustes du cabinet de Saint-James; enfin leur patience
se lassa, f étendard de la révolte fut levé, leur indépendance
proclamée, et d’en fans soumis et affectionnés
, ils devinrent des ennemis irréconciliables.
A dater de ce moment, la Grande-Bretagne dut renoncer
au système quelle suivait envers ses criminels ;
elle se vit obligée de les renfermer de nouveau suides
pontons ou dans des maisons de correction.
Banks, au retour du voyage qu’il venait d’exécuter
avec le capitaine Cook, fit un portrait si séduisant des
contrées qui avoisinaient la rade de Botany-Bay et des
ressources qu’elle pouvait offrir, que l’on conçut dès-
lors l’espoir d’en faire un lieu de déportation. En effet,
l’immense intervalle entre ce point et toute autre colonie
européenne, la faiblesse extrême et la profonde misère
des indigènes, en ôtant aux condamnés tout espoir
d’échapper à leur punition, rendaient cette contrée
très-propre à un pareil établissement ; tandis que son
admirable situation, à égale distance environ des comptoirs
de l’Inde, de la Chine et de l’Amérique, lui prék
sageait pour l’avenir les plus grands avantages pour
le commerce et la navigation. Cependant, détournée
par d’autres intérêts, l’Angleterre ne put d’abord exécuter
ce projet ; ce ne fut qu’en 1786 qu’elle commença
à s’en occuper sérieusement.
Neuf bâtimens, du port de trois ou quatre cents tonneaux,
furent frétés pour transporter les criminels
qui devaient former le noyau de l’établissement, les
provisions et les munitions nécessaires. Arthur Phillip
, désigné pour être le gouverneur, mit son pavillon
sur la frégate le Sirius, de vingt canons , et le brick
Supply (capitaine Bail) devint sa conserve.
Cette flottille portait mille dix-sept personnes pour
la nouvelle colonie, savoir ; cinq cent soixante-cinq
hommes condamnés, cent quatre-vingt-douze femmes
et les diverses autorités nommées pour la régir et l’administrer.
Celles-ci se composaient, outre le gouverneur,
du major commandant les troupes de marine,
destiné à être lieutenant-gouverneur, de fadjudant-
quartier-maître, de quatre capitaines, dont un devait
remplir les fonctions de juge-avocat, de douze lieute-
nans, douze sergens, douze caporaux, huit tambours
et cent soixante soldats de marine.
On mit à la voile le 11 mai ; on relâcha à Sainte-
Croix de Ténériffe, à Rio-Janeiro et au cap de Bonne-
Espérance , où l’on prit des rafraichissemens, des
graines et beaucoup de bétail. Le 7 janvier 1788, la
pointe du sud de Van-Diémen fut doublée, et le 20
toute l’escadre mouilla sur la rade de Botany-Bay.
Trente-deux hommes seulement périrent dans eette
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