il n’existe sans doute aucune mer plus riche en zoophytes et
en animaux marins de toute espèce. Il est vrai qu’ayant perdu
quarante officiers, combien n’aurait-il pas fallu de naturalistes,
qui sont plus exposés encore par la nature de leurs recherches !
Quand j’en témoignai mon étonnement à M. Owen, il répondit ;
o On n’a pas jugé convenable de me donner des aturalistes. •
Ce qui me fait croire que ses travaux seront purement et simplement
géographiques. Du reste, l’Angleterre, » ’ayant pas comme
nous de centre pour ces sortes d’études, paraît les néglig-er, ou
du moins ne s’en occuper que d’une manière secondaire; car
le capitaine King n’avait pas non plus de naturalistes dans son
dernier voyage au cap Horn. C’était lui qui se chargeait de-
récolter le plus qu’il pouvait.
M, Owen dit avoir pénétré bien avant dans une grande rivière
, et avoir été obligé de se battre contre les sauvages africains.
Il louait les travaux hydrographiques de M. Roussin sur
la côte d’Afrique. Le capitaine anglais avait toujours eu , pour
faire les siens, deux, et même, je crois, trois navires. Il attendait
sa conserve pour gagner sa patrie.
Dans le peu d’instans que je demeurai à terre, je vis un oiseau
de proie à cou blanc et un martin-pêcheur , que je ne pus
me procurer, et que je signalerai comme étant peut-être des
espèces nouvelles. J’y remarquai aussi de gros corbeaux noirs.
Nous ne demeurâmes pas un jour entier à la Praya, que
nous laissâmes le 3o juin au matin, après y avoir fait une assez
bonne collection de poissons riches en couleurs.
[Journal de M . Quoy. )
Et nous gouvernâmes ensuite au sud avec une forte
brise d’E. S. E ., et une grosse mer.
Le 3i juillet de grand matin, nous voyons les rochers élevés
de Martin-Vaz, et bientôt après nous nous rapprochons de la
Trinité, de manière à en faire le tour et la géographie complète.
Cette île , qui n’a que quelques milles de circonférence, est
assez élevée et ne présente aucun port. Plusieurs de ses points
sont très-certainement volcaniques; mais je n’assure pas qu’il
en soit de même de quelques-uns de ses pitons, un surtout
qui s’élève du bord de la mer comme un long cylindre
isolé. Nous y vîmes des Fous, des Frégates, dont on se procura
deux, et un grand nombre d’Hirondelles de mer blanches,
qui paraissent semblables à celle.s du Crand-Océan.
[Journal de M . Quoy.)
Et qui ont pénétré dans toutes les parties du navire.
Le i 5 , tempête de S. O. ; le vent ne mugissait pas, mais
hurlait dans les manoeuvres. Nous étions poussés heureusement
dans une direction qui nous était assez favorable. Les jours
suivans grosse mer et mauvais temps.
[Journal de M. Quoy. )
P A G E 83.
Notre horizon s’étendait au plus à un mille dans
les instans les plus lucides.
Le ai septembre, nous espérions, après une aussi longue
traversée, être récrées par la vue de l’île Saint-Paul que nous
annonçaient des fucus et de nombreux albatros fuligineux;
mais un brouillard épais empêcha de la reconnaître. Un
homme du bord nous dit que de rile-de-France ou y envoie