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pulation avaient augmenté, la dépense annuelle
avait dù s’accroître proportionnellement. Ainsi, en y
comprenant les frais de transport des convicts, de
1788 à 1797 elle avait étéde 1,037,230 liv. st., environ
86,435 liv. par an; de 1798 à 1811, elle avait été
de 1,634,926 liv., ou 116,709 liv. par an; de 1812 à
1815, elle avait été de 793,827 liv., ou 198,456 liv. par
an ; en 1816, de 193,775 liv. ; en 1817, de 229,152 liv.
Cet accroissement progressif devait s’attribuer en partie
au nombre plus grand des condamnés, mais surtout
à l’augmentation continuelle de la dépense intérieure.
Sans doute, avec les progrès qu’avait faits la colonie
, ses ressources eussent dù suffire à la partie de
la dépense indépendante des condamnés , et c’est ce
qui fût arrivé, si des lois salutaires l'eussent régie.
Mais elle gémissait au contraire sous des restrictions
sans nombre qui s’opposaient au développement de ses
forces. Ainsi la prohibition établie sur la distillation des
grains pour les convertir en esprits, décourageait
l’agriculteur qui ne savait où placer l’excédant de ses
récoltes sur sa consommation habituelle et ce qui
suffisait à l’approvisionnement des magasins publics.
D’énormes droits, assis sur la plupart des objets
d’exportation, comme bois, lin de la Nouvelle-Zélande
, charbon de terre, huile de baleine, sperma-
céti, etc., paralysaient tous les efforts du commerce.
Enfin la navigation se trouvait à peu près anéantie
par les privilèges de la Compagnie des Indes , qui
s’étendaient presque sur tous les points où les marins
de la Nouvelle-Galles du Sud eussent pu conduire
leurs navires.
Aussi voit-on la dépense réelle, occasionée par la colonie
à la mère-patrie, suivre la progression suivante :
en 1812, 176,781 liv. st.; en 1813, 235,597 liv.;
en 1814, 231,362 liv., et en 1815, 150,087 liv. Le
ministère effrayé recommanda au gouverneur l’économie
la plus sévère. Celui-ci ne vit d’autre moyen de
diminuer les charges de l’État ([u’en devenant plus
prodigue des billets de liberté, pour réduire le nombre
des individus qu’il fallait entretenir aux dépens des magasins
publics. C’est ainsi qu’il réussit a diminuer le
chiffre des années suivantes, malgré l’arrivée continuelle
de nouveaux condamnés. Mais ces mesures
entraînèrent de graves inconvéniens. Un grand nombre
de ceux qui furent ainsi rendus à la liberté avalent
été éprouvés trop peu de temps pour que leur réforme
fût sincère ; ils devinrent des membres fort
dangereux de la colonie, et leur émancipation prématurée
donna lieu à de fréquens excès. La police se vit
obligée de redoubler de vigilance; malgré ses soins,
les vols devinrent si fréquens, qu’un ordre émané du
gouvernement conseilla aux particuliers, ainsi qu’aux
hommes chargés de conduire des voitures, de ne
voyager que de jour.
Ces diverses contrariétés firent désirer au général
Macquarie de voir arriver le terme de sa longue administration,
et ce fut sans peine qu’il en quitta les
rênes le 1 ““ décembre 1821, pour retourner dans sa
patrie. Tous les honnêtes gens el tous ceux qui s’in