parenté, ni ceux tle l’amitié, ne semblent opposer
d’exception à ces coutumes sanguinaires.
Quand la femme de Benilong mourut, il y eut plusieurs
lances envoyées et plusieurs naturels blessés.
Benilong lui-mème eut une rude affaire avec Willi-
Miring, et le blessa à la cuisse. Tandis que sa femme
était malade, Benilong avait envoyé cbercber Willi-
Miring pour l’assister en sa qualité de kerredai; celui-
ci ne put pas, ou ne voulut pas obéir à sa réquisition.
Pour célébrer des jeux funéraires en l’bonneur de sa
défunte femme, Benilong avait cboisi le temps qu’un
régal de baleine avait attiré une foule considérable de
peuples, dont plusieurs venus du nord parlaient un
dialecte bien différent de celui qui est employé aux
environs de Port-Jackson.
Quelques officiers se trouvant un jour présens à la
mort d’un enfant vers le fond de la baie, virent les
bommes se retirer à l’écart et se lancer leurs zagaies
les uns aux autres avec une grande colère en apparence
, tandis que les femmes continuaient leurs lamentations
babituelles.
Quand le petit enfant de Benilong mourut, il y eut
plusieurs zagaies lancées, et à la mort de la mère il
répéta plusieurs fois qu’il ne serait point satisfait jusqu’à
ce qu’il eût sacrifié quelqu’un à ses mânes.
Un naturel ayant blessé une jeune femme mariée à
un autre bomme, et, peu de temps après, celle-ci ayant
échangé une vie triste et misérable pour la paix du
tombeau, cette mort devint le motif d’un combat. Le
coupable fut grièvement blessé, et peu après conduit
à Pbôpital par celui-là même qui l’avait mis dans cet
état.
Un naturel de Botany-Bay s’étant emparé de la
femme d’un sauvage de Port-Jackson, il s’ensuivit
un combat accompagné de quelques cérémonies inaccoutumées.
Le coupable parut escorté d’une troupe
considérable de ses amis au sud de Botany-Bay. Plusieurs
de ses compagnons en armes étaient tout-à-fait
étrangers à Sydney; et le you-lang fut le lieu du
rendez-vous.
Au soir, les deux partis se mirent à danser, mais
sans se mélanger : un d’eux attendant pour commencer
que l’autre eût fini. Dans leur manière de danser,
d’annoncer qu’ils étaient prêts, et même dans leur
cbant, on remarquait des différences sensibles.
Les naturels de Sydney parurent avoir quelque
crainte que l’événement ne leur fût pas favorable ; car
apercevant un officier qui avait un fusil, un d’eux le
pressa instamment de faire feu sur ceux de Botany-
Bay s’il lui arrivait quelque cbose de désagréable.
Quelques autres fusils s’étant montrés, les étrangers
furent inquiets et alarmés jusqu’au moment où on les
assura qu’on ne les avait pris que pour la sûreté personnelle
de ceux qui les portaient.
L’affaire commença à dix beures précises du matin.
Karuei et Kol-bi s’assirent à un bout du you-lang,
tous deux armés d’une lance et d’un womerra, et
munis d’un bouclier. Ils demeurèrent assis jusqu’au
moment où un de leurs adversaires s’avança vers
eux; alors ils se levèrent aussi et se mirent en garde.