xxiv D I S C O U R S
infiniment petite agira fur lui. Comme
chaque partie intégrante des
corps a une folidité particulière, il
faut,pour qu’un fluide foit parfait,
i°. que fes parties foient extrêmement
fubtileS, infiniment atténuées;
20. quelles foient de telle figure
quelles ne fe touchent que par des
points phyfiques. Ceci eft une con-
féquence de la nouvelle théorie de
la pefanteur.
En effet, vous venez d’être convaincu
qu’une fois qu’un corps a
été en mouvement, il perfévère
dan?, cet état lors même qu’il re-
pofe fur. un obftacle , jufqu’à ce
que le mouvement de fes parties
foit entièrement abforbé : ce qui
arrive lorfqu’elles touchent intimé-
ment des corps en repos. Cela
pofé, un corps fluide n’eft tel que,
ou parce que fes parties ont été
créées dans le mouvement, ou que
le corps folide quelles formoient,
a été défuni, & quelles ont été
mues. Il faut encore pour ün fluide
parfait, quefes parties foient d’une
figure telle quelles ne puiffent fe
toucher qu’à un feul point. Autrement
le mouvement des premières
feroit fufpendu, dès qu’elles
toucheroient un corps en repos ;
celles-ci en touchant les autres,
fufpendroient ainfi leur mouvement
, & par ce moyen le corps
cefferoit d’être fluide, & deviendrait
un corps dur.
4. De-là il fuit que les parties
d’un fluide parfait doivent être égales
& parfaitement Iphérîques, puif-
qu’il eft démontré qu’il n’y a que
les corps qui ont cette figure, qui
ne touchent les autres que par un
point. Ainfi plus les parties d’un
corps s’éloigneront de la figure
fphérique, moins ce corps fera fluide.
Pour faire donc perdre à un
corps fa fluidité, il faut changer la
figure de fes parties, afin qu’ayant
plus de furface, elles fe touchent
plus intimément.
On peut encore changer un
corps fluide en corps folide de
deux manières. 1 °. En y mêlant un
autre fluide , dont les parties plus
fubtiles que les tiennes,s’infinuent
dans fes pores, & augmentent par là
la contiguïté de fes parties. 2 . En
incorporant ce fluide dans un corps
folide, où il puiffe fe loger , de
façon que fes parties foient plus
contiguës quelles ne l’étoient auparavant.
Et tout cela conformément
à cette vérité ci-devant étar
blie , que le mouvement d’un
corps eft entièrement détruit, lorf-
que toutes fes parties touchent à un
corps en repos.
y. On peut expliquer parlà tous
les myftères delà cohéfion des corps.
Pour que deux corps foient joints
enfemble, il faut qu’ils fe pénètrent
réciproquement, afin que leurs parties
fe touchant, leur mouvement
foit fufpendu. Plus il y aura donc
de fes parties qui fe toucheront,
plus la cohéfion des corps fera
grande. Si toutes les parties de deux
corps
P R E L I M
corps fe pénétraient également ,
ces deux corps n’en feraient qu’un,
& il feroit aufli difficile de les
féparer que de les rompre.
Tout ceci fe déduit fi naturellement
des principes pofés, qu’il
eft aifé d’en faire l’application aux
divers phénomènes de la cohéfion
& de la congulation des corps. En
examinant ces phénomènes , on
parviendra aifément à cette vé-
I N A I R E . x x v
rite : c’eft que plus les corps font
petits ,plus leur cohéfion eft grande
, parce que leur contact eft plus
confidérable relativement à leur
grolfeur, & qu’ils fufpendent mieux
par là leur action réciproque. Ainfi
la cohéfion de deux particules de la
lumière doit être plus grande que
celle de tous les corps que nous
connoiflons.
Fautes à corriger.
^ / I g c y , colonne 1 , ligne dernière, céleftes, Zi/èy terreftres..
Pag. y J , col. ï , lig. 1 6 , effacez le point & la virgule.
Pag. y y , col. 2 , lig. f 7 , après deuxième, ajouter degré.
Pag. 62 1 col. 2 , lig. 14, ils s’infinuent les tins, Zi/èy elles s’infinuent lés unes.,
Pag. 73 , col. 2 , iig.,8, s’écoulent, Zjfèy s’écoulant.
Pag. 8$, col. 1 , lig. 3 y , qu’e lle, Zj/eyquelui,
UApprobation & le. Privilège Jant au premier volume de. VEdition in-121.