quateur un angle de 2 degrés 3 o
minutes ; celle de Jupiter , d’un
degré 20 minutes ; celle de Mars,
un peu moins que 2 degrés ; celle
de Vénus, de 3 degrés 20 minutes ;
& celle de Mercure, prefque de 7
degrés.
Je ne parle pas de la Terre,
dont l’inclinaifon de l’orbite eft
très-confidérablç , étant de 2 3 degrés
3.0 minutes , & qui femble
contredire le principe que jç viens
d’établir : mais je ferai voir bientôt
la caufe de cette non confort
mité, Saturne & Jupiter entourés
de Satellites, ôc qui ont une orbite
plus oblique qu’ils ne devroient
l ’avoir, fuivant notre principe, fera
aufli le fujet d’un article particulier.
Avant que d’entrer dans cette dif-
cuflion, il convient de compter les
connoiffances ou les vérités qui
réfultent de notre hypothèfe.
1 . L ’origine ou la caufe des
forces centripètes , _& des forces
centrifuges, '
2Q. La caufe du mouvement
des Planètes d’Occident en Orient
|
3 . La caufe du mouvement
plus ou moins grand des Planètes
dans leur orbite relativement à leur
dift^nce.
4®. La çaufe de l’inclinaifon de.
l’orbitç des PJanètes.
Que doit-on pçnfer déjà d’une hypothèfe
d’pù t^nt de caufes découle)
Voyez la fi» du Dificours préliminaire d
lent naturellement ? C’eli auLecieur
à lui donner la qualification dont il
la jugera digne. Quant à mo i, je
dois me borner à déduire les con-
féquences qui en réfultent , fans
les accompagner de réflexions capables
de lui donner encore un
plus grand poids, Je paffe donc à
1’ex.amen des autres phénomènes
céleftes , fuivant l’ordre convenable.
Ainfi il s’agit de rendre raifon
dans la nouvelle hypothèfe, 1. De
la caufe de la figure des Planètes.!
2. De celle de l’inclinaifon de leur
axe fur le plan de leur orbite, 3.
De la caufe de leur mouvement
diurne. Ce fera le fujet du paragraphe
fuivant.
I I.
1. Il n’y a peut-être point de mé-
prife plus frappante parmi celles
dans lefquelles on eft tombé enétu-
diant l’Aftronomie phyfique , que
celle d’avoir déduit la figure des
Planètes dç leur mQUvement diurne
, ou de leur rotation autour de
leur axe, au lieu de chercher à déduire
leur rotation de leur figure.
Aufli les fu.ppofitions qu’on a, faites
pour expliquer cette, figure, par ce
moyen, font tout - à - fait conjecturales,
fans le moindre degré de
probabilité' ou de vraifemblançe.
Ces fupyolitions font que, dans
leur origine.,. les Planètes étoient
un globe de matière fluide., & que
troilîc-nic volume de cette Hiftoire.
ce
Ce globe toumoit autour de fon
axe. Or ce globe, en tournant, a dû
Communiquer, dit-on, aux parties
les plus proches de fon équateur
(qui eft. fon grand cercle) une force
centrifuge plus confidérable
qu’aux autres parties éloignées dé
ce cercle : donc elles ont dû s’élever
pîu$ fous l’équateur que fous
les pôles. Par conféquent en fe
confolidant, le globe a dû perdre
fa figure fphérique , s’élever à l’équateur
, & s’applatir aux pôles. Et
telle eft la figure de la Terre.
Des fuppofitions aufli gratuitesj
fi elles étoient adoptées férieufe-
ment, feroient, fuivant la remarque
d’un favant Phyficien moderne
( d ) , une preuve bien com-
plette du cercle étroit de nos idées
mais on doit les regarder comme
des fictions ingénieufes pour parvenir
à la connoiffance de la figure
primitive des aftres ( e ). Cependant
la théorie des forces centripète &
centrifuge peut nous faire connoître
la figure de la T erre, & nous conduire
à la découverte de la figure
des autres Planètes.
En effet, fi la pefanteur des
corps , ou leur force centripète, eft
égale dans toutes les parties du
globe terreftre, ( ce qu’on connoît
f(d) M. deBuffon dans le Tome premier de
VHifloire naturelle, &c.
(e) Il y a là-defïus un Mémoire de M. de
Mairan , imprimé parmi ceux de l’Académie
Royale des Sciences, année 1710} où cette
par les vibrations d’un pendule, )
fa figure eft fphérique. Si au contraire
cette pefanteur eft moindre
fous les pôles , la force centrifuge
y eft plus grande , & conféquem-
ment la Terre y eft élevée & eft
applatie fous l’équateur. Mais fi la
force centripète eft moindre fous
l’équateur, la force centrifuge y eft
plus confidérable : d’où il faut conclure
qu’elle eft élevée à l ’équateur.
& applatie aux pôles , & c’eft
ce qu’on a reconnu. C’eft par ce
moyen tout mathématique que
Newton vouloit déterminer la figure
de la Terre, moyen qu’il efti-
moit plus certain que celui que
fournit la mefure des degrés du méridien
( ƒ ).
Voilà donc un fait démontré :
La Terre eft un ftphéroïde applati par
les pôles. Il n’eft point queftion
maintenant de favoir pourquoi ni
comment elle a été applatie. La
Terre a eu une figure dans fon origine
: or lui fuppofer dans cet
état primitif une figure fphérique
ou fphéroïde , c’eft toujours fup-
pofition pour fuppofition ; & je ne
vois pas qu’on foit plus fondé à en
adopter une plutôt que l’autre. Rien
n’eft, ce femble, plus raifonnable
&plus naturel que de n’en faire aufi£
Uon eft maniée avec tant d’art, qu’on la pren*
droit pour un fait.
( ƒ ) Et certius (dit-il) per expérimenta pen-
dulorum deprehendi pojjit quam per arcus geo-
graphicè menfuratos m meridiano. PhilofophÎQ
naiuralis principia mathematica, Lib. I.
b