cune, ôt de penfer que la T erre a eu
la figure qu’elle a. Ce qui convient
de faire* c’eft de favoir fi cette figure
a pu altérer le mouvement de la
Terre, lorfqu’elle a commencé à
parcourir fon orbite pour la première
fois, c’eft-à-dire qu’elle a été livrée
aux forces centripète ôt centrifuge.
2. Si les Planètes font des parties
du Soleil, & qu’une force fu-
périeure ôt à leur poids & à leur
mouvement les ait chaffées hors de
ce globe , elles ont dû être enlevées
de façon que leurs parties
ayent. été en équilibre autour de
la ligne de route qu’elles ont
fiiivie en Portant du Soleil, afin
quelles ayent été enlevées le plus
promptement ôt le plus aifément
qu’il a été poffible, conformément
aux loîx de la Mécanique.
La Planète s’eft donc élevée
dans la direction de l’axe des deux
pôles. Quand elle a commencé à
décrire fon orbite, cet axe faifoit
donc un angle avec cette .orbite.
Concluons donc que l’axe des Planètes
doit être incliné fur leur orbite.
Les obfervations aftronomi-
ques s’accordent ici avec le raifon-
nement. Telle eft par conféquent
la caufe de l’inclinaifon des axes
des Planètes fur le plan de leur orbite
.3
. Arrivée au point qui détermine
fa plus grande diftanee du Sole
il, la Planète a été en proie aux
forces centripète & centrifuge, qui
lui font décrire fon orbite. Maispuif-
que fon équateur eft plus élevé que
fon méridien, à caufe de l’appla-
tiffement de fes pôles, il y a un plus
grandmouvement dans celui-là que
dans celui-ci. La force centrifuge
commencé donc à fe manifefter
plutôt à l’équateur qu’au méridien.
Ainfi dans le premier inftant l’équateur
doit commencer à fe mouvoir,
tandis que les autres parties , ôt
fur-tout l’axe ou les pôles, font prêt
que dans le repos,!
Maintenant fs l’équateur fe meut
tandis que l’axe ou le méridien
eft encore fans mouvement, autour
de quoi fe mouvra-t-il, fi ce n’eft
autour de cet axe? La Planète tournera
donc avant que d’avancer,,&
n’avancera que quand le mouvement
de projeciion fera diftribué
aux pôles ; & comme le mouvement
des pôles eft toujours , beaucoup
moindre que celui de l’équateur
, ce cercle doit tourner tandis
que le globe de la Planète avance
fur fon axe. Car l’avancement de
l’axe exprime la route réelle ou
l’orbite véritable de la Planète ; &
le mouvement propre de fa révolution
, ou fa rotation exprime le
mouvement de l’équateur, ou le
premier effort de la force centrifuge.
De-là il fuit que plus l’équateur
d’une Planète fera élevé, plus elle
fera applatie par les pôles , plus
fon mouvement de rotation fera
grand. Jupiter doit être plus applatî
par les pôles que la Terre, parce
que fa rotation eft plus prompte ,
ôt cela d’ 1 & y environ ; la Terre
m'oins applatie que Mars d’environ
— : ôt Vénus moins que la Terre
* 4 H • J / d’environ — ; proportions qui de-
rivent de la durée de leur rotation,
que les Aftronomes ont évaluée
ainfi : La rotation ou le mouvement
de Vénus autour de fon axe eft
de 2 3 heures 20 minutes ; celle de
la Terre de 24. heures; celle de
Mars de 24 heures 40 minutes;
Ôt celle de Jupiter de $ heures y 6
minutes. A l’égard de Mercure & de
Saturne, on ignore s’ils tournent fur
leur axe.
Les nouvelles connoiffances
que procura la nouvelle hypothèfe,
font donc :
i°. Que l’inclinaifon de l’axe
des Planètes fur leur orbite dépend
de leur fituation primitive fur cette
orbite.
2°. QuelesPlanètes ne tournent
fur leur orbite , ou n’ont un mouvement
de rotation autour de leur
axe , que parce que leur équateur
a un mouvement plus grand que
leur méridien ou leur axe qui eft
projetté fur cette orbite.
3 °. Que leur figure eft relative aux
temps de leur rotation réciproque.
Tout invite donc à fuivre les
autres conféquences de cette hypothèfe
, en examinant fi les mouve-
mens de la Lune ôt des autres Satellites
peuvent y répondre, ou en
être un réfultat.
11 r.
1. Avant Newton, on avoit dé-,
fefpéré de foumettre le mouvement
de la Lune à des loix, ôt on croyoit
que les inégalités de ce mouvement
formoient un problème infoluble.
Newton ofa penfer autrement. Enhardi
par l’heureux fuccès de fa
théorie de la gravitation à l’égard
des Planètes , il crut pouvoir découvrir
la caufe de ces inégalités ;
ôt ce grand génie dévoila dans
cette occafion toute la profondeur
de fa fagacité. Audi l’illuftre Hal-
ley n’héfita point de décider que fon
travail étoit le fruit du plus grand
effort de l’efprit humain. Il n’eft
pas permis, s’écrie-t-il, d’approcher
de plus près des Dieux.
Cependant la théorie de la Lune
, fuivant les principes de Arew-
ton, n’eft point abfolument démontrée.
Ce grand homme fuppofe
que la Lune gravite fur le Soleil ôt
fur la Terre ; ôt fuivant que cette
Planète fecondaire eft proche eu
éloignée de ces deux globes, cette
double gravitation fe combine différemment
avec laforce centrifuge ,
qui tend à faire fortir la Lune de
fon orbite. C’eft-à-dire, que la force
centripète de cette Planète vers
le Soleil, dérange les forces centripète
ôt centrifuge, en un mot les
forces centrales qui lui font décrire
fon orbite autour de la Terre ; ôt
ce dérangement continuel doit pro-
bij