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muable J qui fervent à diriger les
aôtes volontaires de notre ame ,
indépendamment de toute loi civile.
Iln e reftoit plus quaexpofer
les obligations du Chef d’une fo-
ciété j afin d’avoir un corps complet
de Légiflation ; & c’eft ce qu’a
fait avec fuccès le dernier Légifla-
teur moderne.
Heureux les peuples oh cette
théorie du gouvernement fera réduite
en pratique ! Plus heureux
encore le Souverain qui ne s’occupera
que de ce foin ! Aux plaifirs
délicats des fens , il joindra les fa-
tisfaétions exquifes de l’efprit. S’il
travaille à la félicité de fes fujets,
ceux-ci de leur côté n’auront rien
de plus à coeur que de contribuer à
la fienne. Inftruits de leurs devoirs
, ils fauront que pour parvenir
au fouverain bien, il faut vivre
dans une parfaite union, dans une
bonne intelligence , ôc fe réunir à
fon chef. Leur politique ne cônfif-
tera pas àfe tromper les uns les autres;
mais à faire grâce aux foiblef-
fes humaines , ôc à gémir en fecret
de leurs infirmités. Du refte , amis
de la vérité , ils la diront hardiment
; ôc comme la vérité eft conf-
tante ôc permanente, leur union ôc
les douceur? qui en réfultent, feront
éternelles. Le luxe dépérira,
la juftice pefera également dans fa
balance les intérêts du puiffant ôc
du foible.
parce que la probité, le mérite ôc
la vertu feront feuls en confidéra-
tion, On ne reconnoîtra d’autre fu-
périorité que celle des talens de
i’efprit ôc des qualités du coeur ; ôc
Ces chofes font fans doute trop
belles pour qu’on les voie jamais
arriver. Il n’y a que les gens éclairés
qui puiffent les faire valoir ; ôc
malheureufement ils ne forment
pas le plus grand nombre. Les autres
les eftimeront chimériques.
Ceux-ci, bien loin de penfer que la
vérité doive être dans la bouche
de ceux qui gouvernent un Etat,
s’imaginent au contraire que la politique
par laquelle on doit conduire
les hommes , n’eft que l’art de les
tromper. Cela eft dans l’ordre. L ’ignorance
eft la mere dumenfonge ;
ôc par conféquent la fineffe, la dif-
fimulation, la fourberie, doivent
être l’apanage des petits efprits.
Tout ce que pourront leur dire les
plus grands Philofophes , paffera
pour des fpéculations arides , qui
ne font bonnes que dans le cabinet;
S’ils ont la force en main, ils croiront
avoir de grandes lumières ; ôc
la facilité de faire exécuter leurs
volontés , les rendra à leurs yeux
juftes ôc fàlutaires. Des guerres
naîtront de cet aveuglement : les
divifions s’accroîtront ; les malheureux
fe multiplieront ; le mérite ÔC
la vertu feront opprimés ; ôc l’humanité
fouftrira. Quel parti doit
prendre le Sage dans ce temps fâcheux
? c’eft de redoubler d’ardeur
pour éclairer les hommes ; de ne'
point mollir dans fes inftruôtions ;
P R E L I M
de refpeéter toujours la puiffance,
quelqu’égarée qu’elle puiffe être ;
de ne ceffer de mettre fes devoirs
au jour ; enfin lorfque la prudence
l’oblige abfolument à fe taire, de
s’envelopper dans le manteau de
fa vertu ; ôc s’il faut nourrir quel-
I N A IR E - xk
que paflion pour foutenir fon ame
en cet état de contrainte , de fou-
haiter comme Fline le jeune , ou
de faire des chofes dignes d’être
écrites , ou d’écrire des chofes di;
gnes d’être lues.
Fautes à corriger.
A g e 8 , col. I , lig. 3 8 , plus foible, lifeç plus pénible.
Pag. 1 2 , col. 2 , 1. 23 , l ’appellerent, lif. appellerent.
Pag. 1 6 , col. 1 , 1 . 1 1 , injullice, lif. juftice.
Pag. 2 1 , col. 1 , 1. 4 1 , ils reftemblent, lif. oa refièmble,
Ibid. col. 2 , 1. 2 , opinion, lif. volonté.
Pag. 3 8 , col. 1 , 1. 3 1 , fon pere, lif. fon frere.
Pag. 103 , col. 1 , 1. 2 7 , alors d’éta t, lif. alors hors d’état,
Pag, 10 7 , col. 2 , 1. <5, on aura la , lif. on aura lu la.
Pag. n o , col. 1 , 1.3 7 , maifieux, lif. maifeaux..