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matière s’élançant du centre à la
circonférence, doit faire tourner
ce chaos autour de ce même centre.
De-là cette matière aûive en
pénétre les parties, les défunit, &
les détache.
La matière active s’exerçant ainfi
du centre à la circonférence, pouffe
hors de ce centre des parties de la
matière paffive, & les chaffe dans
l’efpace à une diftance d’autant plus
conlidérablé, qu elles font plus petites.
Une fois détachées ces parties,
elles font en proie à deux mouve-
mens. En premier lieu, c’eft celui
d’impulfion, que détruit leur pefanteur.
Secondementj c’eft celui de
.rotation, qu’elles avoient déjà avec
tout le chaos. Ce dernier fe mani-
fefte lorfque le mouvement d’im-
puifion eft abforbé, & qu’il ne refte
plus que la pefanteur. Il fe combine
alors avec la tendance qu’a vers le
chaos la partie détachée, effet de
cette même pefanteur ; & de cette
combinaifon xéfulte un mouvement
compofé, dont la direction forme
une ellipfe, qui eft la ççurbe que
décrivent les Planètes.
Donç les Planètes font des parties
du chaos ; le chaos embrafé , le
Soleil ; la matière aftive réunie, le
Feu ; & difperfée, la Lumière, &ç.
Arrêtons-nous là. Ecartons même
toutes ces çonféquençes. Bornons-
nous à adopter celle de l’origine des
Planètes. Elles font, difons-nous >
des parties du Soleil. Tout concourt
à le démontrer. Cet Aftre
tourne autour de fon centre, dans
le même fens que les Planètes circulent
'autour de lui. Il lance de
temps .en temps des corps opaques
, appellés noyaux par le fameux
Hevelius Ça), lefquels nagent
fur fa fùrface, & fe diflipent par
éclats en s’échappant. Ces noyaux
ne deviennent point Planètes, parce
que le Soleil eft épuifé, qu’il a
vieilli ; je veux dire que fon globe
étant infiniment moins gros que lors
de la création, fon mouvement eft
infiniment ralenti, & la matière
aêlive qui l’embrafe, a bien moins
de puiffance.
Quoi qu’il en foit de cette dernière
conjecture, les Planètes ne
peuvent graviter vers le Soleil fans
en avoir été détaçhée&j En effet ,
çes corps ont.été pouffés hors du
Soleil par une matière atiive, e’eft-
à-dire., chaffés loin de cet Aftre par
une plus grande quantité de matière
en mouvement qu’il y 8 dans çes
mêmes corps de matière en repos.
Cette action de la matière en mouvement
, pour détacher des corps
ou des Planètes de la malle du Soleil,
s’effi exercée de bas en haut : il
faut donc qu’elle ait eu à vaincre
une réfiftance de haut en bas de la
part des corps fur lefquels elle a agi.
Il y a donc ici deux aÇtions dans
[a] Voyez fa Coniétogrqphiç, JLiy.
P R E L I AI I N A I R E . xxîij
une, celle de la matière aâive, &
celle de la matière paflive. Car
pouffer en haut un corps, c’eft être
pouffé en bas par ce même corps.
Ainfi cette derniere action doit avoir
lieu lorfque rien n’agit plus fur le
corps ; c’eft-à-dire, lorfque ou la
force qui le mettoit en mouvement
s’eft retirée , ou que l’impulfion
qu’il avoit reçue eft détruite. Par
conféquent les fatellites qui tendent,
à tomber fur leurs planètes
principales, doivent aufli en avoir
été détachées, comme celles-ci
l’ont été du Soleil.
De-là naiffent les forces centripète
& centrifuge auxquelles les
planètes font en proie ; & dans cette
hypothèfe la combinaifon de ces
deux forces eft la première confé-
quence du principe qui eft établi.
Les mouvemens particuliers des
planètes tant principales que fubal-
ternes, & leur fituation refpective ,
en découlentencorenéceffairement.
On aura occafion dans la fuite
de cette Hiftoire , de donner le développement
de tout ceci. En attendant,
il importe de remarquer que
les plus habiles Aftronomes eftiment
que les fyftêmes phyfiques, pour expliquer
méchaniquement les mouvemens
des corps céleftes, ne méritent
plus aucune confidération.Ils
veulent qu’on s’en tienne à la Ample
combinaifon d’une force centrale,
variable en raifon inverfe du
quarré de la diftance au point où elle
tend , jointe à une force confiante
d’ïmpulfiàn primitivement imprimée.
» L ’exiftence de ces deux forces eft
»fi palpable, dit M. l’Abbé de la
» Caille, & fe prouve par tant d’in-
» duêtions évidentes , que s’il y a
»quelque fyftême général à éta*
» blir , il faut que la combinaifon de
» ces deux forces foit la première cori-
» Jéquence du principe quon établira.
» Il faut que dans ce fyftême on éta-
» blijfe Porigine de la loi générale qui
» fu it, ou du moins d’une loi qui lui
» foit parfaitement analogue Ça), ».
[fl] Leçons Elémentaires d’AJlronomie, page 368.
FAUTES A CORRIGER.
JP Age i j , colonne 2 , ligne 23 , ne favoït pas même lire, lifèç, favoit à peine lire.
Pag. 1 7 , col. 2 , ligne 2 2 , & Ton maître les juges, life1 , fon maître & les juges.
Pag. 18 , col. 1, lig. 7 , il fe diftingua, Lif. il le diftingua.
Pag. 2 , col. 1, lig. 1, après ces mots, Charles J. ajoute^, voulut voir B acon. Notre.
Ibid. col. 2 , lig. 42 , L ’Hiftoire naturelle fe fubdivife, lif. L ’Hiftoire fe fubdivife.
Pag. 43 , col. 2 , lig. 20 , foixante-fïx d e, lif foixante- fix lieues de,
Pag. 8 7 , col, 2 } lig. 4 P , L ’AmbafTadeur, lfe\ , L e Réfîdent,