duire des variatîo.nsTans nombre, &
altérer ou changer fans çeffe la
figure de fon orbite. Tout cela forme
des embarras qui mettent en
défaut fa théorie & les calculs de
fes difciples. Auflî le voeu actuel des
Aftronomes eft de découvrir d’autres
principes. A cette fin ils travaillent
à connoître plus particulièrement
le mouvement de la Lune par
des obfèrvations , & à déterminer
la figure de Ton orbite. Si mon hy-
pothèfe a acquis quélquè degré de
probabilité, j’aurai la fatisfaftion
de concourir à leurs, travaux.'
Voici quelles en font les cünfé-
quenees.
2 . La Lune Te meut autôur de
la Terre r donc elle a reçu d’elle
fon mouvement, ainfi que les Planètes
Tônt reçu du Soleil; c’eft-à-
dire,qu’une Force aâive ou d’impul-
fion a détaché la Lune de la T erre,
d’où elle a acquis une pefaùteur,
une force centripète vers elle ; ôc
la rotation de ce globe fur Ton axe
lui a communiqué une force centrifuge
, comme la rotation du Soleil
furie fien Tâcommuniqué aux Planètes,
Ett vertu de ces deux forces,la
Lune s’èft élevée obliquement au
plan de la Terre jufqu’à fa plus
grande diftànce d’elle : ce qui a
fitué obliquement fur l’équateur
de la Terre l’orbite que ce Satellite
décrit. De-là provient Tincli-
naifon de cette orbite fut Téelipti
que,.ainfi que je l’ai expliqué poui
Mes Plànèces-printipale's.
3. Parvenue à fon apogée , f c’eft
la plus grande diftànce de la Lune
à la Terre) la Lune a,été livrée a la
force centrifuge &à la force centripète
; & fi la force centrifuge eft plus
'grande à fon équateur qu’à fon méridien,
elle adûk faire tourner avant
qu’elle ait commencé à décrire Ion
orbite autour de la Terre , conformément
à ce que nous avons déjà
vu pour les autres Planètes; Mais
la Lune ne tourne pas fur fon axe.
Pourquoi ? G’eft parce que la force
centrifuge eft plus confidérable au
méridien ou aux pôles qu’à l’équateur,
&parconféquent que ce globe
eft un fphéroïde allongé par les
pôles.
4. La Lune a donc avancé au
lieu de tourner fur fon axe : & ce
mouvement ayant imprimé unç -
vîteffe à l ’équateur dans une direction
oblique à la force centripète
, cette force s’eft manifeftée &
s’eft combinée avec la force centrifuge.
Alors la Lune a parcouru
une efpèce d’eUipfe autour de la
Terre , de même que les autres
Planètes autour du Soleil ; ce qui
lignifie que fon mouvement a été
accéléré eh approchant de fon périgée
(c’eft la plus grande proximité
de la Terre )’> & quelle s’eft mue
d unmouvement retardé, à mefure
qu’elle s’eft. élevée à fon apogée,
parce que la force centrifuge l’emporte
toujours plus fur la forcé
'centripète. Or. cette force étant
plus'gfSiide üux po’lëVtJtfà Téquateur,
elle doit produire là un effet;
fit cet effet eft de faire avancer la
Lune félon une ligne moins courbe
que là portion de l’ellipfe quelle
va parcourir de nouveau.
y. C ’eft ainfi que la Lune fait
une révolution autour de la Terre,
& avance en même temps, en changeant
d’orbite à chaque révolution.
Mais le mouvement de la Terre eft
tantôt accéléré & tantôt retardé
fur l’écliptique . de même que le
mouvement de là 'Lune de fon
côté a les mêmes variations : donc ,
par rapport aux habitans de la
Terre, la Lune doit avoir différens
mouvemens. Ainfi l’orbite de la
Lune doit changer perpétuellement
à l’égard de la Terre, parce que le
mouvement de la Terre, accélère
ôt retarde fans ceffe alternativement.
Qu’on combine actuellement les
ph.afes de la Lune avec ces fchan-
gemens, & on trouvera :
1 °. Que l’excentricité de Torbite
lunaire eft la plus grande dans les
conjonctions,& la moindre dans les
quadratures.
2°. Que l’apogée avance plus
promptement dans les conjonctions,
&va plus lentement dans les
quadratures.
39>. Que fes noeuds font immobiles
dans les conjonctions, & fe
meuvent àVec le plus de vîteffe
dans les quadratures.
4°. Enfin que le mouvementée
la Lir.ie 0$, plus -gw.rvd ’daïis 'fon
xiij
périgée , que dans fon apogée.
Et tout ceci s’accorde parfaitement
avec les obfèrvations aftronc-
miquesÇç ’
6. La théorie de la Lune dépend
donc de la combinaifon de fon
mouvement avec celui de la Terre ;
& cette combinaifon dépend elle-
même- de trois points. 1. De la
figure de la Lune, ou de la non rotation
de ce globe. 2. De fa pefan-
teur fur la T erre, ôt delà force centrifuge
qu elle en a reçue. 3. De l’in-
clinaifon de fon orbite fur l’écliptique.
Refte donc à calculer exactement
le mouvement de la Lune
dans fon orbite , félon les; loix de
fa gravitation au centre de la Terre;
a déterminer le changement de
l’apogée de la Lune à la fin de
chaque révolution ; à comparer la
fituation de la Lune avec celle de
la Terre, & à former dans cette
fituation les phafes de la Lune. Je
crois que par cè travâifon pourra
avoir une connoiffance entière des
mouvemens de la Lune. Pour engager
quelque habile homme àl’en-
treprendre, voici des preuves de
cette théorie. .
7. Premièrement, nous difonà
que les mouvemens de la Lune au- '
tour de la Terre ) & fontranfport
fur l’écliptique, proviennent de la
figure de ce globe, laquelle l’empê-
'Che de tourner autour de fon axe,
& que cette figure né peut être que
tè ile ipMlh TphéroïCte ■‘aUoitgé 'jpk