portée à un fois à fa vitee.l pNoionttr,eq uP’ohnil aotftoepnhtae ppluufbîeliuar s,
pour fa j unification, une apologie de fa conduite.
Il y expofa avec autant de force que
de vérité, les bons offices qu’il avoit toujours
rendu au Comte d’EJJex, les fenti-
mens de reconnoiflànce dont il étoit toujours
pénétré, & la néceffité où il avoit
été de rendre fes crimes publics. Cet écrit
calma bien les murmures du peuple, mais
il ne fatisfit point entièrement ceux qui
advuo Cieonmt cteo npnouu rto ute l’étendue de l’amitié Bacon.
ELifabeth ne furvêq.uit qu’environ un an
à fon favori. Jacques VI Roi d’Ecolfe, qui
lui fuccéda, ne tarda point à reconnoître le
mérite de notre Philofophe. A peine affis
fur le trône, il l’admit à fa Cour, & le créa
lui-même Chevalier. Bacon tâcha de mériter
de plus en plus les bonnes grâces de
fon Souverain, 8c de gagner l’eftime de
fes compatriotes. Dans cette vue, il publia
un Ouvrage, intitulé : Du progrès & de
l ’avancement des Sciences, qui ne fut pas feulement
accueilli en Angleterre , mais qui
excita l’admiration de tous les Savans de
l’Univers. On y vit avec plailîr l’état des
Sciences ; quelles étoient celles qui avoient
été le plus cultivées; celles qu'on avoit
négligées, ou qui reftoient inconnues , 8c par quelle méthode on pouvoit perfectionner
les unes, <5c faire des découvertes dans
les autres.
Cet Ouvrage parut d’abord en Anglois.
Le Doéteur Plaipfer voulut le traduire en
Ltraat fian t praoduurc ltei orénp àa ln’Adruet deauvra, nqtuaig nee. lIal gmooûnta
point. Ce DoCteur étoit plus Grammairien
que Philofophe. Auffi s’attacha-t-il
plus à polir fon ftyle , qu’à rendre le
fens des penfées. Quelques amis de Bacon
l’engagerent à le traduire lui-même,
t8rca dluuic toioffnr inreen pt alreuutr sq uf’eecno u1r6s.2 5M. ais cette
L’honneur que cette production fît à
notre Philofophe, aigrit la mauvaifehumeur
de fes ennemis. Son indigne coufin
( Milord Ctcil ) devenu Comte de Salis-
bury, qui lui avoit été fi contraire fous le
règne à’Elifabeth, redoubla d’ardeur pour
lui nuire. A cet ennemi fecret & dangereux
, fe joignit un adverfaire déclaré &
violent. C’étoit Edouard Coke, Magiftrat
févere, qui s’étoit acquis l’eftime du public
par une connoiflânce profonde des
Loix Civiles. Il palfoit même pour le plus
habile Jurifconfulte qu’il y eût en Angleterre
; 8c quoiqu’il jouît par-là d’une grande
réputation , il n’en étoit pas moins jaloux
de celle de Bacon. De fon côté,
notre Philofophe ne voyoit point fansfoi-
blelfe , pour ne pas dire fans envie, cette
haute confidération où M. Coke étoit parvenu,
8c cette double rivalité de gloire
étoit préjudiciable à l’un 8c à l’autre.
Malgré ces obftacles à fon avancement,
il follicita avec tant d’empreffement une
place, qu’il obtint enfin en 1607 celle de
Solliciteur Général. En cette qualité, il
fi t employé à folliciter dans le Parlement
l’union de l’EcoflTe & de l’Angleterre. Il
développa à cet effet une éloquence forte
(Sc féduifante ; mais la Chambre des Communes,
en rendant juftice à l’Orateur, tint
ferme contre cette réunion.
Il fut plus heureux dans une affaire qui
fuivit de près celle-ci. Le Roi demandoit
au Parlement qu’on naturalisât tous les
Ecoflois nés depuis fon avènement à la
Couronne. M. Coke s’oppofa à cet aéte ;
mais Bacon en fit voir l’utilité avec tant
d’évidence,qu’il emporta tous les fufîrages.
Dans un beaudifcours qu’il prononça devant
les Juges , il prouva que les Monarchies
ne fubfiftent pas en vertu d’une loi
édtraobitl inea, tmuraeils. qu’elles font fondées fur le
Dans les momens de loifir que lui laif-
fPohiielnotf olpehs ef coonmétpioonfsa udne Tfàr acihtéar, gqeu,i npôarturet
fous ce titre : De UfageJJe des Anciens ; c’eft-
à-dire, de la fcience des Anciens ; car le
but de cet Ouvrage eft de développer leurs
connoilfances, 8c non leurs moeurs. B acon
croit que les Fables de l’Antiquité
contiennent le fonds de ces connoiiïances;
& par le moyen d’une érudition vaffe 8c profonde , il enrichit extrêmement la fa-
vante Antiquité, beaucoup plus qu’elle ne
1 étoit vraifemblablement. Par exemple ,
pour expliquer l’origine de ce monde , il
dit que le Ciel étoit le plus ancien des
Dieux ;
B A CON. 17
Dieux ; que Saturne ( le Temps), comme
s’il avoit voulu refter feul, après avoir
privé fon pere de la faculté d’engendrer,
aqvuo’ili t ldesé vporroéd fueisf opirto. pJruepsi etenrf alunis ,é àc hmapefpuar e;
lui fit la guerre ; le mit aux fers, 8c s’empara
de fon trône. Il fit plus. Il voulut encore
le mettre hors d’état d’avoir une pof-
tréartiitoén. , Il lui arracha les parties de la géné8c
les jetta dans la mer. Cela pro-
duifit une écume, dont Venus naquit. Le
régne de Jupiter fut troublé par des Géans ;
mais leur défaite alfura pour toujours fa
gloire 8c fa puilfance.
Telle eft l’emblème de l’éternité de la.
mLea tCièireel, de’fot ule l evToeilme pdse filta é nclaotruer ele, Mquoi nedme-.
brafife tout le globe de l’Univers. Il eft infécond
, car la maffe de la matière ne peut
augmenter. Les enfans dévorés par Saturnpero
, dfuoinrte llees M proenmdieè,r eosu c loesmebfliàniasi dfoen lsa pporour
jdouucrtsio rnè pdreis l ’pEatrr lee, Ttoeunjfopusr,s j udféqtruu’àit c, e8 cq tuo’ua-
près bien des métamorphofes inutiles, &
des générations imparfaites, la nature reprit
cet état de confiftance & d’harmonie
où nous la voyons. L’Univers ne fut pas
d’abord paifible. Les Elémens encore indociles
luttèrent contre le nouveau joug,
mais ils reprirent infenfiblement une fitua-
tfiuointe plee rtmouatn ednatnes. laS actounrfnuefi ornep. lOonng terao uevne-
après cela le développement de la matière
par la Fable de l’Amour 8c du Chaos, qui,
lteosu Ds ideeuuxx fils des Ténèbres, enfantèrent 8c l’Univers.
C’eft ainfi que Bacon explique la Fable
, & qu’il -conçoit fous l’allégorie de
pcerottdeu fcidtiioonn upnaeru fct ieennc ei fdoirot é.t eEndlluee a.Cccertutet
beaucoup l’eftime que le Roi & le Parlement
faifoient du mérite de l’Auteur. De
forte que le Lord Salijbury étant mort en
1613, & la charge de Chef-Juftice des
Plaidoyers étant devenue vacante, il l’obtint
à la première demande qu’il en fit.
Cette charge lui rapporta fix mille livres
fterlings par an, qui joints à feize cens
livres fterlings de rente qu’il retirait de fa
place de Garde des Regiftres del a Chambre
Etoilée, dont il étoit entré en polfef-
fion, lui formoient un revenu très confi-
dérable.
Le Comte de Sommerfet étoit alors le favori
de Jacques VL C’eft un homme qui a
joué un rôle fingulier en Angleterre, &
qui avoit mérité par fes forfaits le dernier
tfouiprpel idcee. cIle eRfto éytoanunmaen,t dqeu l’iurne dpaanrst ilc’uHliief-r
d’une naiflance aflez obfcure, ait pu monter
fon crédit aflfez haut pour commettre
impunément toutes fortes de crimes,& braver
en même temps, &fon Souverain 8c les Loix. Son impudence 8c fes excès ré votèrent
enfin la Juftice. Elle le cita à fon
Tribunal. Bacon fut un de fes examinateurs,
8c il fallut dans cette affaire, qu’il
conciliât la foibleflfe du Roi 8c l’infolence
du coupable avec l’intégrité de fa commit-
fion. C’eft ce qu’il fut faire avec tant de
fageffe 8c de circonfpeétion, qu’il fatisfit
également 8c fon maître 8c les Juges.
le Lfuac cmefafneiuérr éd deo nt il fe comporta envers Sommerfet, n’eft pas ft
digne d’éloge. La foif des honneurs 8c des
dignités étoit toujours chez lui très-ardente.
Cette paffion, fi indigne d’un Philofophe
, lui voiloit fouvent ce qu’il fe de-
voit à lui-même. Perfuadé que par le crédit
du nouveau favori ( le Duc de Buckingham),
il pouvoit s’élever davantage, il
ne rougiffoit pas de lui faire fa cour. Il fe
rendoit encore nécelfaire auprès de lui par
des emplois très-fubalternes, qu’il avoit
la balfelTe d’accepter. En vérité, c’eft une
chbfe incompréhenfible, qu’un homme ait
eu tant de foiblelTes avec de fi belles qualités.
Son intention étoit de parvenir, par
fon crédit, aux premières dignités : il
réuLffeit .Chancelier étant mort, notre Philofophe
mit tout en oeuvre pour lui fuccé-
der. Il travailla d’abord à ruiner dans l’èf-
prît du Roi tous ceux que la voix publique
nommoit à cette place éminente. Il
chercha fur-tout à en écarter fon rival,
M. Coke , qui pouvoit y avoir quelque
droit. Il engagea enfuite le Duc de Buckingham
à agir vivement en fa faveur. Et
après avoir fait valoir l’autorité qu’il avoit
dans la Chambre des CommunCes, il finit