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adions de graces de k Viftoire qu'il
avoit remportéefur les Anglois échouez
aux ^mt c s après l'ouragan, qui fit périr
leur Flotte en 1666.
Cette Fondation dont le Fond n'étoit
que de deux mille livres de Sucre, faisant
cent livres de Sucre de rente, tut
employee par le Fondateur à l'achat d'un
petit Magafin dans le Bourg S. Loiiis-,
mais ily avoitbien des années que la riviere
avoit emporté ce Magafin avec le
reite du Bourg, de forte que l'obligation
du TeDeum cefl'oit de plein droit, puifque
la rente avoit ceiTé. Cependant nos
1 ères ne laiflbient pas de le chanter par
devotion, mais ils fe difpenfoient d'y inviter
ceux de la famille du Fondateur,
comme ils faifoient auparavant, quoique
ce fût par pure honnêteté, & fans
aucune obligation.
^ L'Abbé crut avoir un beau champ
de nous chagriner, d'autant plus que
J etois abfent, & que le Pere Imbert
notre Supérieur n'étoit pas homme d'affaire.
Il prefenta donc une longue Re-'
quête, dans laquelle il fefervit de quantité
d'expreflîons peu convenables à lui
& a nous, le Superieurde nôtre Miffion
a qui elle fut fignifiée, l'envoya auffi-tôt
a un nommé Bouté Procureur, qui avoit
occupé quelquefois pour nous,'j'arrivai
i^r ces entrefaites, j'envoyai chercher le
Procureur & la R equê t e , & au heu de
repondre au principal, ons'infcrivit en
faux contre les qualitez que l'Abbé du
Lion y jirenoit, les voici.
Supflie humblement Mejfire Claude ,
Charles^ Albert, 3em-Baptifte, Ce far.
jlntome, du Lion de Lion^ Chevalier,
Prêtre, Bachelier en Îheologie, Seigneur
dePoinJfm, Poinfonnet, ifi autre s lieux,
t^MbéduLion. '
, QLioique ces qualitez paroiiTent un
peu longues, ce n'étoit encore que celles
des jours ouvriers : car quand c'étoit un
AGES AUX ISLES
Contrat, ou quelque autre piece de conequence,
on avoit auffi-tôt fait d'écrire
les Litanies des Saints que fes noms d»
liaptemes : & ceux de fes Terres & Seil
gJieuries imaginaires étoient encore en
plus grand nombre. L'Abbé du Lion
tut étrangement furpris de cette procedure,
line s'y attendoit nullementi il
crut que le meilleur parti étoit déporter
les plaintes au Gouverneur, de l'infulte
qu^Iprétendoit qu'on lui faifoit, mais il
ne fçavoit pas qu'on avoit pris les devans,
ce que le Gouverneur étoit ravi de voir
mortifier fa vanité. De forte que nôtre
Procureur ne lailTa pas d'aller fon chemm,
& de faire fignifier fes moyens de
taux, qui etoient i. Qi,e dans l'extrait
Baptiilaire de l'Abbé du Lion, il fe
nommoit Amplement Claude-Jean-
Baptifte, & qu'il importoit de fçavoir
contre qui nous avions à fairepour pouvoir
agir contre une perfonne réellement
exiftente, 5c non contre un fantôme habille
de tant de noms, fujet par confequent
a etre défavoiié. z. (^e feu M
du Lion fon pere ne prenoit point le
furnom de du Lion de Lion, & que
meme il ne le pouvoir pas prendre, ne
jouiiTant point du privilege de certains
Religieux aufquels on pourroit appliquer
ce que le Prophete Roïal a dit bien des
iiecles avant qu'ils vinflént au monde:
Accipent m sanitate avitates fuas i
& d ailleurs n'étant pas né à Lion. 2
Une la qualité de Chevalier ne s'accordoit
point chez lui avec celle de Prêtre
parce que quoiqu'il fût gentilhomme!
lin etoit point Chevalier de Malte, & ne
epouvo.t être, comme il fçavoittrèsbien,
& qu'a l'égard de la qualité de
^nevaher Banneret, que prennent les
Seigneurs titrez, & qui peuvent lever
Bannieresfur leurs Sujets, il étoit conftant
que fon pere ne l'avoit jamais prife.
4- Qu'il ecoit abfolumenc faux qu'il fût
Bache-
1,700.
F R A N C O I S E S
DE L'AMERIQ^UE. 1^9
Bachelier en Théologie, puifqu'il conftoit
par le procès qu'il avoit eu avec les
enfans du fécond lit de fa mere, qu'il
avoit fait toutes fes études à Roiien, 8c
non autre part, où tout le mondefçait
qu'il n'y a point d'Univerfité qui puiife
donner ce grade. 5. Qiic les qualitez des
Seigneuries de Poinflbn, Poinilbnnet,&
autres lieux, n'avoient jamais été prifes
par feu M. du Lion fon pere, ce qui
étoit un grand préjugé contre lui, &
enfin qu'il étoit abfolument faux qu'il
fut Abbé du Lion, c'eil-à-dire, titu-
le reile du monde Chrétien.
La fignification qu'on lui fit de ces
Moyens de faux le penfa défefperer > mais
comme l'affaire étoit fans remede, & que
nôtre Procureur prétendoit lui faire rayer
fes qualitez , il eut recours au Gouverneur,
& le pria d'accommoder cette
affaire. Nous y donnâmes les mains auffitôt.
L'Abbé fe défifta des fins de fa Requête,
& promit de ne nous inquiéter
jamais au fuj et du Deum, & nous confentîmes
de le laifler joiiir paifiblemenc
6c tranquillement de tous fes noms, titres
& qualitez, excepté dans les procès qu'il
pourroit avoir avec nous.
laire d'une Abbaye, qui porte ce nom,
puifqu'il ne s'en trouvoit aucune de ce
nom dans toute la France, ni dans tout
C H A P I T R E XXIIL
D U T A B A C .
RE Tabac eil une plante originaire
de l'Amerique, & qui
lui eft tellement propre, que
quelque foin qu'on ait pris en
la cultivant dans les autres parties du
monde où l'on a porté fa graine, on n'a
jamais pû y en élever qui approchât de
celui qui croît dans le monde nouveau.
Ortpne II ne paroît pas que les Efpagnols en
iuTa- ayent trouvé l'ufage établi dans les grandes
Ifles, c'eft-à-dire, àSaintDomingue
, Couve 6c la Jamaïque, où ils
s'arrêterent dans lescommencemens de
leurs découvertes. Ce ne fut que vers
l'an i f io. qu'ils trouvèrent cette plante
dans le Jucatan , Province de la terre
ferme. Ils lui donnèrent le nom de Tahacco^
dont on a fait celui de Tabac,
parce que cette plante croiflbit à merveille,
& qu'on en cultivoit une trèsgrande
quantité aux environs de la Ville
de Tabafco i & aiFûrement elle meritoic
bien de porter le nom du pais où l'on
en avoit fait la premiere découverte, &c
où les Efpagnols commencèrent à s'en
fervir à l'imitation des Indiens.
M. Pourchot dans fa Philofophie s'eû
trompé, quand i ladi t , que lesPortu-Krrwr
gais ont apporté le Tabac en Europe de
'lile de Tabaco. Cette Ifle qui eft une
des Antilles n'a jamais été en leur pouvoir,
Se n'avoit jamais été habitée, ni
cultivée avant l'an 1631, qu'une Com^
pagnie d'Hollandois ouFleflingoisy établit
une Colonie, qui la nomma la nouvelle
Ovacre, prés d'un fiecle après que
le tabac a été connu en Europe. Cette
Colonie a étédétruite en 1678.par M.
le Maréchal d'Etrées, & depuis ce temslàl'lile
eft demeurée défertc.
Le tabac a été en ufagc en Efpagne, 6c
en Portugal bien des années avant d'être
apporté en France. Jean Nicot Maître
des Requêtes, AmbafTadeur de François
II. auprès de Sebafticn Roi de Portugal
l'apporta enFranceen i j'(io.6£le
prefenta à la Reine Catherinede Medicis,
6c au Grand Prieur. Cette Princeflè
6c ce Seigneur lui donnèrent chacun leur
nom, pour le mettre en vogue , foit
qu'ils y euflent reconnu quelque vertu
particulière,foit qu'ils vou uflent fe faire
un honneur dans le monde en y introduifant
une nouveauté, 6c quoique ce
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