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d'Aca
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3S6 NOUVEAUX VOY
épaiiTe, extrêmement amére Se encore
plus cauftiquej on s'en fert avec Î'UGcez
pour faire mourir les veruës qui
MulUàe viennent aux mains 6e autres parties du
corps, & fur tout pour les cors des pieds,
après qu'on les a amollis avec un petite
emplâtre de cire noire de la Guadeloupe,
ou avec de l'eau tiedej on coupe
legerement le delTus avec un rafoir, &
l'on met defllis un peu de cette huile >
elle confomme le refte du cors jufqu'à
la racine, fans danger qu'il en arrive
aucun accident, ni qu'il reviennejamais.
J e croi qu'il n'eft pas neceiTaire d'avert
i r , qu'il faut fe donner garde de couper
l'écorce de cettenoix avec les dents,
parce qu'onfe mettroitenrifqued'avoir
la bouche, les lèvres & la langue gâtées
6c cauterifées.
Cette enveloppe renferme uneamande
delà même figurequ'elle, couverte encore
dfune autre pellicule brune, de
l'épaiiîèur d'une feiiille de papieri fa
Amm- fubftanceeft d'uneblancheuradmirable,
eompaéte , huileufe & d'un goût intînid'Aca
ment au-deiîlis de celui des amandes,
j»«. des noifettes 6c des autres fruits de cette
cfpece. Quand ces amandes font nouvelles
on les met dans l'eau fraîche ,
après qu'elles font dépouillées de leurs
peaux, 6c on les mange avec du fel comme
les cei-neaux : mais lorfqu'ellesfont
feches, on fend un peu l'écorce 6c ou
les met dans labraifej on leve facilement
l'écorce quand elles font cuittes,
6c la fécondé peau, 6c on les mange
comme des marons, mais avec plus de
plaiiir, parce qu'elles font infiniment
meilleures; on s'en fert pour faire des
macarons & desmaflépains, Se pour donner
au r-oflbli 6c autres liqueurs un trèsbon
goût. Quand on les veut faire en^
trerdans lacompofitiondu chocolatavec
le^Cacao, on les fait griller , ôc on les
dépouille de leurs enveloppes, après
A G E S AUX ISLES
quoi on les pile 6c on les palTe fur la
pierre comme le Cacao.
Ces noix fe peuvent tranfporter par
tout 6c fe garder très-long-tems. J'en
ai qui font à Paris depuis près de quinze
ans 6c qui ont encore toute leur huile
& toute leur faveur prefqueaufli entière
commeelles l'avoient en Amérique.
A mefure que le fruit meuritfa couleur
fe change, de verte qu'elle étoit
au commencement, elle devient jaune,
& en partie de couleur de feu très-belle
6c tres-viye} ordinairement le côté qui
cil expofé au foleil devient plus rouge
& plus coloré. Ce fruit n'a ni noïaux,
m pépins, c'eft fa noix qui étant mife
en terre leve en moins de fept ou huit
jours, 6c produit l'arbre qui le porte.
La peau du fruit n'eft pas plus épaiiTc
qu'une feiiille de papier, très-unie 8c
très-delicate -, elle renferme une fubftance
molaiTe 6c aqueufe, épailTe comme de
la gélée claire qui environne quantité
de petites fibres longues, tendres6cdéliées.
Legoût de cettefubltanceeft acre
6c agaçant quand le fruit n'eft pas bien
meur j mais il s'adoucit 6c ne conferve
qu'une petite pointe d'aigreur fuccrée 6c
rejoiiiflante lorfqu'il eft dans fa parfaite
maturité; il eft rafraîchiflant; on en
donne aux malades pour les defalterer,
6c les rafraîchir ; il femble qu'il nettoie
le coeur 8c la bouche, il ne peut
faire que du bien, à moins qu'on ne le
mange en trop grande quantité, parce
qu'alors le peu d'âcreté qui lui refte ne
laifleroit pas d'être à craindre. Pour ne
pas tomber dans cet inconvénient il eft
)lus fur de le mettre en compofte.
Pour cet effet on fait boiiillir le fruit
ou entierou coupé, en deux ou en quat
r e , felon fa longueur, dans de l'eau
pure, pendant quelques momens, 6c
après qu'il eft égouté on le met dans le
fucre à l'ordinaire.
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