I,-'J'.'
11«)
i f l !
IJ i
ti •
'i •
l Ï ^ i t
' r - • f-
* 'efe, i "
' i-
' w
i
•
W v . í - . 1 ' 'i'
't; • r
r j o i .
La graffe
Vitr-
¡e, on
Panefim.
Tefche
dans In
grande
Rué des
Viernes.
191 NOUVEAUX VOY
fercs. La plus grande de toutes ces petites
Ifles e lU la t é l e, & à l'Eft de toutes
les autres. On l'appelle la grofle Vier-
" ge. Les Anglois qui l'habitent la nomment
Panefton. Nouslalaiflamesàplus
d'une lieiie de nous à Stribord : ainlî je
n'en puis dire, que cequej'enay appris
par un de nos Rel igieux, nommé le Pere
RoiFei, qui ayant fait naufrage fur les
hauts fonds de la Negade,aù lile Noyée,
f u t pris avec le relie de l'équipage de
fon Vaiileau, par les gens de Panelton,
& y demeura prés de deux mois. Il m'a
d i t , que les Anglois qui y demeurent,
vivent très-pauvrement. Ils font un peu
de tabac, 8c d'indigo, du coton & des
pois.^ Leur nourriture ordinaire eft du
poiflbn, Se des patates. Ils n'ont de l'eau
douce, que celle qui tombe du ciel,
qu'ils confervent dans des ëanots, & des
futailles; & quand celle-là eit confommée
ou corrompue,leur reiTource eft celle
qui fetrouve dans des rochers creux,
qui ferempliiTent d'eau de p luï e , fur laquelle
il feforme une croûte verte, de
l'épaiiTeur de deux doigts, que l'on fe
donne bien garde de rompre entièrement
quand on puifede l'eau; on la conferve
au contraire avec foin, on n'y fait qu'une
ouverture de la grandeur du VaiiTeau
avec lequel on la puife, parce qu'ils prétendent
qu'elle modéré l'ardeur du Soleil,
en faifant fur l'eau le même effet,
qu'un toit fait fur unemaifon.
La pefche eft extrêmement abondante
dans tous les Canaux qui feparent ces
Ifles. Nous prîmes à la ligne, & à la
traîne plus defoixantepoiffons, dont le
moindre avoit plus de deux pieds. Nous
eûmes des becuneSj & des tazards de
quatre pieds.
A G E S AUX ISLES
Nous prîmes un poiflbn, que nous 1701.
crûmes d'abord être un congre en le tirant
a b o r d , parce qu'il fe debactoit d'une^
étrange maniéré, & qu'il en avoit
aflez la figure; mais quand il fut fur le
Pont, il ne fc trouva perfonne parmi nous
qui le connût. Il étoit long d'un peu plus
de trois pieds. Sa tête étoit plate comme
celle d'un ferpent, & cependant longue
6c effilée. Le corps étoit delagrof- Serfm
ièur du bras. La quci.ie-étoit large & »«"'i
fourchiic. IL avoit un aîleronou empenure
furledos, qui lui prenoitàlanaiffance
du col, ôc continuoit en diminuant
jufqu'à la naiflance de la quei.ie,
& deux autres aîlerons femblables depuis
le col, jufqu'au même endroit de la
queiie, larges de trois bons doigts dans
leur commencement. Ses dents étoient
longues & noires; & le défaut de connoifl'ance
defon efpece, firent que nous
l'attachâmes au mât, après l'avoir aifommé,
pour voir quelle figure il auroit le
lendemain. Nous connûmes combien
nôtre bonheur avoit été grand,de n'avoir
point touché à ce poiflbn, qui fans doute
nous auroit tous empoifonnez. Car nous
trouvâmes le ma t in, qu'il s'étoit entièrement
diflbus en une eau verdâtre & puante,
qui avoit coulé fur le Pont , fansqu'il
refl:ât prefque autre chofe que la peau &
l'arrête, quoiqu'il nous eût paru le foir
fort ferme,& fort bon.Nous conclûmes,
ou que ce poiflbn étoit empoifonné par
accident, ou que de fa nature, ce n'étoit
qu'un compofé de venin. Je croi que
c'étoit quelque efpece de vipere marin.
J'en ay parlé à plufieurs Pefcheurs, &
autres gens de me r , fans avoir jamais pû
être bien éclairci de ce que je voulois
fçayoir touchant ce poiflbn.
C H A-
!
F R A N C O I S E S DE L'AMERIQ_UE. 29Î
C H A P I T R E XV .
t ) e l ' I f l e appelle la Negade, & du Trejor qu'on dit y être. t>ans la Sombrere.
D^cription de celle de Saba & S. Eujlacbe.
îOus fîmes route jufqu'à un qu'on n'a pas encore découvert le grand
i» ^ j i:^.". L trefor, foit que fa pefanteur l'ait fait enfoncer
dans ces terres ou fables mouvans,
foit que le diable, comme difent les bonnes
gens, s'en foit emparé, & qu'il ait
1781,"
quart de lieûe près delà Ncgade,
afin de nous élever le
plus que nous pourrions,
pour gagner plus facilement Saba, , •
où n o u t devions toucher, pour délivrer la méchanceté de ne le pas lailTer trouver
des cun-s 8c autres marchandifes, que à ceux qui le cherchent, qui en feroienc
nous avions chargées à S. Thomas. Je un meilleur ufage que lui.
n'ai pû j u g e r de la grandeur de l'IfleNe- Surle foir nous vîmesl'Ifle Sombrere
gade ou No> ée qu'à la vûë ; elle m'a pa- ou le Chapeau qui eft inhabitée. Les Efr
u d ' e n v i r o n quatre lieixes de long. Elle pagnols lui ont donné ce nom, parce
eft extrêmement plate, ScbalFe, excep- qu'elle eft ronde, & plate, avec une
té vers fon milieu, qui paroît un peu montigne toute ronde, & aflez haute
plus élevé que les bords, il y a des arbres au milieu, qui la fait refl'embler à un
& des mangles en quantité. Il ne paroît Chapeau.
pas que la mer monte aflez haut pour la ^Le vent s'étant jetté au N o r d , nous VAncouvrir
entièrement, même dans les côtoyâmes à quelque diftance les Ifles ap-s«»'/'
plus grandes marées ; quoique la plus pellées l'Anguille & S.Barthélémy.
.rronrip ncrtip dpmeurc alors fous l'eau, prêmiere eft aux Anelois, qui v ont une
tr^ori
la He¡a
it.
eft environnée de hauts fonds fur lefquels vé fafûreté que dans la pauvreté, où les
il s'eft perdu bien des Navires, furtout fréquentés vifites de nos gens l'ont reduiquand
la mereftagi tée, & queparcon- te. S. Barthélémy eft au François, les
fequent le tangage eft plus grand. reftes de la Colonie qu'on en avoit ôté
On pi étend qu'un Gallion Efpagnol pour fortifier celle de S. Chriftophlc
* ^ * Û Ai« «^a«.^ A « s'y eft perdu autrefois, & qu'une grande pe nda^ ntd- l1 a_ GI . ua «e rre d^ e 1« 688x/ . ^c^ ^o^ mme^ npartie
du trefor, c'eft-à^dire, de l'or 6c çoient à s'y rétablir.
L'Ifle de S. Mar t in, qui eftau S u d - ^
Oueft de celle de S. Barthélémy eft par- s. Mai,
tagée entre les François & les Hollandois.
pai , _ , ^
de l'argent dont il étoit chargé, fut caché
en terredans cette Iflc, oti;roH dit
qu'il eft encore aujourd'hui, parce qye
ceux qui l'ayoient caché étant péris fur
mer, ceux qui refterent,n'avoient pgs une
connoiffance aflez diftinéte du lieu où il
avoit été caché, pour le venir chercher,
& le trouver. Cet argent caché a fait per-p
dre bien du tems à des-Habitans de nos
Ifles, & ànosFLbuftiers. J'enaiconnu
qui ont pafle les quatre & cinq mois à
foiiiller la terre, & à fonder. On dit
qu'on a trouve quelque chofe , mais
tm. IL
Nos Généraux voulurent lever cette
Colonie pendant la Guerre de lyoz. de
crainte que fa foibleflb, & fon éloignement
de nos autres Colonies, ne la fit
tomber entre les mains des ennemis.
Mais les Habitans fatiguez de changer ii
fouvent de domicile, ont mieux aime
courir ce rifque, que de quitter leurs
maifons. Ils ont fait un concordat avec
P p let
jifi'l!!--
f i
ll^l' ^
lilV' r - t