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N O U V E A U X VOY
«r.TQ3. on ne %aTokpasprécifémentl'endrGit,
on prit le parti de rafer leur muraille
a coups de canon. Deux deferteursqui
vinrent le Mardi matin, Scqu'onfit t i -
trer dans le F o r t , montrèrent l'endroit
ou Ils travailloient, qui étoit couvert de
quantité de brouiTaillesj ils nous dirent
que notre canon leur avoit deja tué ou
blefle plus de cinquante hommes, & entre
aucrp deux Officiers que l'on regretoit
beaucoup.
On avoit fai£ une ouverture pour
entrer dans le Fort à coté du Donjon, &
on pouvoity entrerpar la porte ordinaire,
car les ennemis ne fe font jamais
approchez affez près pour nous enempecher
l'entrée. J'allai diner chez M. de
la Malmaifon jelui dis que j'avois
etelematin aHouelmont, d'où j'avois
découvert avec mes lunettes tout le travail
des ennemis, & quejem'étoisaligne
a deux cocotiers qui répondaient
dans le chemin que les ennemis avoient
tait dans les cannes brûlées pour con
duireleur canon, qu'ilsfaifoient traîner
par des foldats faute de boeufs ou de chevaux,^
& qu'enfin M. Hoiiel étoit demeure
fur a montagne pour nous faire
ligne avec un pavillon des démarches
des travailleurs. Nous paiTdmes toute
1 apres-dinee a la batterie du Cavalier à
tirer fur le chemin & fur les travailleurs
A nglois, & nous fûmes le foir même
que nous avions rompu un de leurs
canons, tué ou bkiTé bon nombre de
leurs traineurs, & mis en defordretous
ceux qui travailloient à leur batterie.
A4 u • , à Hoùelmontavec
M. Houel de Varennes, nous y paiTâmes
toute la journée. Je croi avoir dit
dans un autre endroit que M. de Varennes
etoitfilsdeM Hoiiel, ci-devant
Seigneur & Propriétaire de la Guadeoupe.
auoiqu'i parut un hommefans
îaçon, il ne lailToitpasd'être extrême-
A G E S AUX ISLE
ment poli, &d'avoir toutes les marne-
i7oji
^ s d'un homme de qualité, âns ÏÏne
& fans contramteî il étoit brave, eéné
reux, hberal, famaifon étoit o S ^
a tous les hoiinêtes eem & fw
v r e s t r o u v o i e n t e n l ? i d " s T e t
jours r • pretsi —"-"il fuffifoit qu'il fût e f
ioind'une iiiiuiL uu'u me .Je hf. de ;""V,.
tcur de la riviere des G.llions il tenoit
une bonne table, & fe ftifoit un
plaifir d'y rccevoirbien du monde L^
deux batteries du Fort furent fibienfervies
que 1« Angloisne purentni tranfporter
leurs canons, ni travailler à leur
batterie de toute la journée
Nous apprîmes le foirqpe Ic fîèur de
Machault Capi tainedevXauéLt arf
rive a la Martinique en qualité. deGouvcrneurGénéral,
&qu'ilavoitappré
aufieurde Gabaret,. Gouverneur de a
Martinique,lacommiffiondeLieutenanr r r
défunt Commandeur de Guitaut. Nous/^""''
iumes par la même voie qu'on fe o r é ^ ^ ' T
g r o i t à la Martinique à no^s^Sco^.
& que ce feroit le nouveau Lieutenan
General qui conduiroit lefecours. M
fut lacile de découvrir que dans fon
coeuiiln'enetoitpomtdutoutcontent-
Il fouhaitoit le fecours, mais le Con-Mécn^
dufteur lui deplaifoit infinimentj foit""'",
parce qu'étant moins ancien G o ™ - S "
ncurquelui illevoïoitdansunprfte^ï..
foitparcique
aiant vu a la Martinique en i6or
lorfque cette Ifle fut attlqué par les
Anglois 11 ne lui avoit pas pzm un
homme de conduite ni de^efolution
Comme j etois prefque toujours avec
eGouverneur, je m'apperçûs plus que
les autres de fon chagrin 3 je' lui en plrlai
F R A N C O r S E S DE L 'AMERIQUEi 41*
ÎJ03. lai uae fois que nous nous trouvâmes leurs habits, & deux prifonnîers. On
fculs, & quoiqu il diffimula, voulant ne peut croire combien ce petit avantage "
être maître de fon fecret, j e vis tout ce augmenta le courage de nos cens &
qu il avoit dans l'ame, & j'en tirai de fur tout de nos Nègres
fâcheufes confequences PO"r 1« La plus grande partie des Negresde
L e Mercredi z8. M de la Malmai- nôtre habition s'étoient retirez dan«
fon m envota prier a dincr, j'y paiTai les hauteurs du Marigot3 il y en avoit
prtfquc toute la journeei nous parla- quinze ou vingt qui e^toientarmez pour
mes del'arnveeduSieurde Gabaret, & les défendre, l e environ trente qui fer!
Il fe trouva que nos penfces ne s'ac voient dans la compagnie des Negres
corderent que trop. Je ne fçai pour Nos gens avoient mis^Ies femmes! l i '
quelle raifon nous montâmes auhaut du enfans, les vieillards & les infirmes
Donjoni mais y étant, nous découvrî- dans ces endroits éloignez & difficiles
^ s qu'il y avoit beaucoup d'Officiers & ceux qui étoientimez g a r l S
» table, dans un pavillon de Malîon- l'entrée du bois, & alloient m parti
r a S f n ' d ^ ^ l ? " ' ' ' r ne revenoient j jardm des Jefuitcs. Le Lieutenant de vuides. amais les S
Roi envoia ordre aux canomers d'y Deux de ces Negres vinrent leTeudi
r r ^cT^ "" "" donner avis! nôtre Super S
les tirer en même-tems. Cela fut exe- que les Anglois avoient brûlé nôtre fucute
& caufa un fracas terrible dansce crerie & tous nos bâtimens du S Î i o l
pvaion.Lapouffierenou.empêchad'a- & qu'il y âvoit apparence quÎiTou:
Î.orddevoirceqm s'y etoit paiféi mais loient tirernos chïïdieres, qu étoienc
«uand cllefut abbatue, on vit le pavil- cachées dans la falaife ils nous r a n Z
¿,nvuide, ôcfortdelabié, &beaicoup terent que quaÎd t ' A S
degensqui empottoientdes corpsmorts arrivez chez\ous, il y afoit trois dÎ
K oe retettoire a ces 1 eres. François réfugié s'étoit détache, & leur
avoit demande s'il y avoit fûreté de traiter
avec eux, & que lui aiant répondu
qu'oui , pourvu qu'il vint feul &
kns armes3 il avoit eu l'imprudence
1 ' „ , —T" de monter le morne av€c fou fnfH
glois c réent d'abord tenir fept ou huit fi^r l'épaule, lacroffeen I S e e- deux
de nos Negres. qui paroifcient avoir deeesLgresetoientarmL,Tet'roifié^^^.-
^ furpns, & qui prirent la fuite ex- me n'avoit qu'une longue ferpe, X n t
^ s , pour les attirer dans l'embufcadcs j'avois fait flire une cela.ne a l nmf
^ u t d un coup envdoppezi ils ne laif. épineux, qm avoit un manche de fer de
W pas de ledcfendre fi bien, qu'ils deux p,ed. de long; de forte qÎavecla
do«erent le tems à un d é t a eWn t de longueur du coupait & du n S e de
fe venir dcgager, après avoir laiflé bol, « t i.Arum^c«t a l k ^ dett
fer a pkce 18. morts & fept bleiléz, tre pieds de longueur. Quand?eNeTo-
S « I j Negres . c ^ c r cm, ava.. ti^ceur fut m o | i jufqSù i S ' J ^
C g g ¿¡j
Le Sieur le Fevrc furprit avec fes
deux Troupes une Compagnie Angloife
qui remontoit k Rivicre aux
Herbes, ou pour recoonoxire le païs,
ou pour chercher des vivres. Les An