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13 NOUVEAUX VOYAGES AUX ISLES
cérémonie contre fon ordinaire, quiétoit il écrivit une Lettre à l'Intendant dans iM.
d'en faire beaucoup à tous ceux qui le laquelle, fans lui faire connoître, qu'il
venoient voir. fçût rien de ce qu'on avoit fenaé dans le
11 s'étoit répandu un bruit auffi mal monde, il lui marquait la reconnoiflanfondé
qu'il étoit faux, que ce Prélat étoit ce qu'il avoit des honi>êtetez qu'il receun
avanturier qui fe faifoit pafler pour voit tous lesjours de lui, & qu'en attenl'Archevêguede
Saint Domingue,quoi- dant qu'il la lui pût témoigner d'une auqu'il
ne fût peut-être rien moins que tre maniéré, il croyoit lui devoir faire
cela. On accufoit peut-être mal apropos connoître que c'étoit à l'Archevêque de
le Pere Farganel Curé de la Paroillè de S.Domingue qu'il les avoit fait, dontles
Saint Pierre d'en être l'Auteur. Ce bruit Bulles qu'il lui envoyoit lui réponpafla
jufqu'au Gouverneur & à l'Intendant
: celui-ci en dit quelque chofe à nos
Peres, & les pria d'infinuer au Prélat,
qu'il feroit bon qu'il fît connoître, que
ceux qui les répandoient avoient tort.
droient. 11 chargea un de nos Peres de
cette Lettre, & un autre d'une petite
caiîèttes couverte de Velours, où étoient
fes Bulles.
Nos Peres portèrent la Lettre & la
C'étoit lui dire en bon François défaire Cafletteà l'Intendant, dansletemsqye
voir fes Bulles, ce qui n'étoit pas diffi- le Gouverneur étoit avec lui,avec quanrc'iillf
»e , pt-utniîfiqriun''iill lliesse oaivr^oiii-t , &Âr iq-iu.i''^ill nous ^'Î^/C^i« Qr- J» J_
les avoit fait voir. Mais quand il ne les
auroitpaseûes,auroit-on pu révoquer en
douteies témoignages des étrangers dont
il s'étoit fervir pour le fauver de Saint
Domingue? Scquandceux-là n'auroient
pas fuffis, il y avoit parmi nos Flibiiftiers
Se Matelots plus de cinquante hommes,
qui ayant été pris pendant la Guerre, Sc
conduits à Saint Dominguejl'avoiçnt vu
officier Pontificalement dans fa Cathédrale,
lui avoient parlé, & en avoient
reçû beaucoup de charité, 6c de marques
d'amitié: car il aimoit naturellement
nôtre Nation. Ces gensl'aïant vû
dans nôtre Eglife étoient venus avec empreilement
le faluer, & le remercier des
bienfaits qu'ils en avoient reçû, qu'ils ne
eeffbient de publier par tout. Maigre
toutes ces preuves, nous refolûmes de
lui en parler, & comme il vivoit avec
nous dans une grande familiarité, & plûtité
d'Officiers, Se d'autres geiîs de
diftinétion, & lui remirent la clef de la
CaiTeîte. Il reçût l'unSc l'autre; mais il
ne voulut jamais ouvrir la Caflette. Ec
après l'avoir remis ànos Peres,. il écrivit
au Prélat une Lettre de complimens, &
vint quelques momens après lui rendre
viiîte.
LeGouverneur general qui étoit alors j/ ^yi
le Marquis d'Amblimont vint exprès du )té parle
Fort Royal, où il fait fa demeure ordi- Gouvernaire,
pour le voir, & pour le prier
d'aller paiîer quelques jours avec lui au
Fort RoyaL
Nous crûmes nous devoir fcrvir de
cette occafion, pour faire recevoir le Sacrement
de confirmation de Creolles,
dont il n'y avoit que ceux qui avoient été
en France qui l'euflenî reçû. Car quoique
ceSacrement ait été conféré quelquefois
dans k s iiecles paiîes par defimples v^r-
Prêtres comme Minières extraordinaires
tôt comme un~Pere avec fes EnfanSj'quc 8c Déléguez duPape, la Cour de Rome
comme un Archevêque avec des Relii- najamaisvouluaGcorderGettepermiffion ¡natwn
aux Préfets Apoftoliques des Miffions,
quelque infbance qu'on en ait faite, parce
qn-ie ce Sacrement n'eft pas abfolumenc
rae.'
ieux, nous lui endrmes quelque chofe,
ina auffi-tôi d'où cela venoit, Se
•pour y apporter le renaedeconvenablej.
; fricaulion
des
officiers
du Rot
fur ce
fujet.
F R A N C O I S E S DE L'AMERÏQ.UE.
ftCceÎTaire'au falut, & pour d'autres rai- fut reçû au bruit du Canon de|la Forte- '
fons dont'elle n'a pas jugé à propos^ de reiTe, & des Vaifleaux. Le Gouverneur ^
nousinftruire. Nous parlâmes de nôtre
deflein au Gouverneur general, 8c à l'ïnva
au
Fort
rendant, & il fut refolu qu'on en prieroJt
l'Archevêque, mais que comme on pourroit
tiouver mauvais en Cour,que cePrégeneral
le logea, & le traita magnifiquement.
Il demeura dix jours auFôrtRoy al,
& adminiilra le Sacrement de Confirmation
à tous ceux qui fe trouvèrent en état
de le recevoir. On le reporta au moiiil-
- lat eût fait quelque afte de jurifdidion läge dans la même Chalouppe, où il ardanslesTerres
duRoi, on le fuppliroit en riva fort content des honneurs qu'on lui
même-tems de vouloir donner un afte,
par lequel il déclareroit qu'il neprétendoit
en aucune façon,que cela tirât à confequence.
Il agréa avec avec beaucoup de
bonté les propofitions qu'on lui fit, Sc
figna l'afte tel qu'on le voulut dreiTer.
On fit avertir par toute rifle,que ceux
qui n'avoientpas reçû la Confirmation,
fe préparafîent à la recevoir,, 6c vinflent
pour cet effet, au Fort S. Pierre, & au
Fort Royal, les jours qui leurs fcroient
marquez par leurs Curez.
Il donna ccSacrement dans nôtreEgliavoit
faits.
On repara en cette occafion la faute
qu'on avoit faite, lorfqu'il étoit arrivé
dans l'Ifle. Le Canon des Batteries &
des VaiiTeaux le faluerent quand il fortit
de la Chalouppe.
Il eût encore la bonté de faire les il fait lit
Saintes Huiles dans nôtre Eglife. Cette Saimes
ceremonie qui ne s'étoit jamais faite dans
le païsy attira un monde infini.
Il partit le i6 de Mars dans un Vaii^
feau du R o i , où il fut reçû au bruit du
Canon, après que nos Gouverneurs, l'infe
à une infinité de perfonnes des deux tendant, les Officiers d'Epée £c de Plu
ièxes, 8c des quatre couleurs qu'on trou- me, 8c tout ce qu'il y avoit de perfonnes
ve dans le païs. LesPP.Jefuites foûhai- confiderables dans Tlfle lui eurent fouterent
qu'i fît auffi cette ceremonie dans
leurEgUfe, 8c l'en firent prier par l'Intendant
, Il eût de la peine à s'y refbudre r^
car quelques mauvais efprits les avoient
défervis auprès de lui : i y confentit à la
fin, en confideration de celui qui l'en
prioit, 8c prit jour pour y aller. Mais foit
haité un bon voyage, 8c l'eurent accompagné
jufqu'au Vaifleau, après qu'il eût
étéfalué par le Canon de toutes nos Batteries,
8c des Vaifi'eaux qui étoient en
Rade.
Comme nous fçavions qu'il n'étoit pas préfenn
j. ,j---j _ j - _ j _ trop bien en argent comptant, nous le
qu'il ne fût pas content de la maniéré dont priâmes de recevoir deux bariques de Suon
le r e çût , foit pourquclque autre rai- cre raffiné, & une bourfe avec vingt-cinq ¿¿„/¿^
fon, il fe contentadeConfirmerenviron
deux cent perfonnes, après quoi il dit
tout haut, que ceux qui voudroient recevoir
ce Sacrement vinflent dans l'Eglife
de fes Freres.
Louis d'or. Il s'en défendit long-tems, ^ Mermaisil
fut enfin obligé de ceder aux infbances
que nôtre Supérieur general lui
fit au nom de toute nôtre Mrflion Beaucoup
de peribnnes lui firent des prefens
Après qu'ileût confirmé tous ceux qut confiderables,8c quoique paiTant dans un
fe prefenterent àlaBaircterre,onluicn- VaiiTeau duRoi il n'eût befoin d'aucuvoya
une Chalouppe armée pour le por- nés provifions pour fon voyage, on ne
ter au Fort Royal. Malgré nôtre petit laifTa pas de lui envoyer quantité de mounombre,
il fallut que deux de nos Peres tons, de volailles, de chocolat, de eonfi-
FaccompagnafTent avec fon Diacre. Il tures, 8c autres raftaîchiflemens.
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