F R A N C O I S E S DE L'AMERIQ^UE. 129
de l'impatien£;e ou j'étois de lafçavoiri eft la Capitale de laBarbade. NosGeoenfin
quand oufqt hors de table, le Su- graphes ne font guéres d'accord fur la
perieurgeneraïmedit, qu'il avoittoû- pofitiôn de cette Me : les uns la mettent
jours compté fur moi, quand il s'étoit agi Eft & Oueft de Sainte Aloufie, d'au- Pofition
de rendre quelque fervice confiderable à très l'approchent de la Mar t inique, d'au- , .
laMiffioniqu'onavoitprefentementbe- très la placent entre Saint Aloufie ''
foin de moi , mais qu'avant de me dire en
quoi, il vouloit que je lui diflenatorellement
fi je pouvois me refoudre à quitter
la Guadeloupe pour un tems, & entreprendre
un voïage qui étoit important
à nos.interêts. Le mot de voïage me
fitplaifir, je m'imaginai d'abord que
ç'étoit celui d'Europe, & je lui dis que
j'étois prêt à partir. Il me remercia de
ladifpoficion oîi j ' é t o i s ,& médit, que
le voïag« qu'il me vouloit pi;opofer ne
feroit pas fi long, & qu'il ne s'^agiflbit
qued'aller à la Grenade, 011 nous avions
un terrain confiderable,,, qui nous avoit
Saint V incent i mais les Cartes marines
les plus exades la mettent Eft Sc Oueft
de cette derniere Ifle environ à vingt
lieuës au vent , c'eft-à-dire, àrEf t , &
par coniêquent par les 13. degrez 6c
quinze minutes de latitude Nord. Quant
à la longitude, je n'en dirai rien, je ne
l'ai pas mefurée, il y a trop loin de-là au
premier méridien, ik il y a tant de difference
& tant d'erreur dans lesmefures
de nos A f t r o n ome s, que le plus fûr eft d'ayoir
de bons y eux , & de s'en bien fervir
quand on approche des Me s , afin de ne
pas fe rompre le col en fuivant les opiété
donné par M. le Comtede Cerillac , nions de MeiTieursles Arpenteurs de Placi
devant propriétaire de cette M c j qu'il netes, qui font d'ordinaires aufll fürs de
avoit appris que plufieurs particuliers s'é- ce qu'ils avancent, que les faifeurs d 'Al -
tablifloient fur nôtre fond, & en de- manacs Se d'Horofcopes.
mandoient la coaGeiJîeîn, ce qu'il étoit Quoiqu'il enfoi t , la vûë de laBarbaà
propos d'epipêcher. Nous prîmes les de mefervitàcorrig£;rridéequeje m'en
mefures les plus convenables pournôtre étois formée, fur ce que j'en avois en-
X ' ^ a -
Martixique.
fitons
tendu dire. Je me l'étois figurée comme
une terre platte, Se unie, peu élevée audeflus
de la fgperfieie de la mer ; je vis
au contraire qu'elle étoit montagneufe
deflein, 6c on me donna une ample procuration
pour m'au,torifer dans tout ce
que j,e devois faire.
Je partis, de la Martinique le deuxié^^
teurpart de Septembre da^s une Barque Se entrecoupée de falaifes, fur toiit dans
de la appellee la T ronapeufe, belle, grande , fou milieu, beaucoup plus que la grande
S< très-bonne voiliere, qui devoit tou- terre de la Guadeloupe & que Marie-gacher
à laBarbade la plus confiderable lande, mais auffi beaucoup moins que
des Antilles Angloi fes, Se fans contredit la Martinique Se autres Mes, encomia
plus riche, Se la mieux peuplee. Le paraifon defquelles les montagnes de la
3. nous vîmes les Pitons de S. Alou- B^rl^ade ne iont que des mornes medio-
^lLr,e grofles montagnesron- eres où des colines qui laiflent entr'ellcs
des Se pointues aûez près l'une de l'au- des foiids de grande étendue, Se des reui
rendent cette lûe^ fort recon- vers où côtieres très-pratieables Se bien
Nous nous élevâmes, en lou- cultivez,
voyant, 6c le 4. fur les fept heures du La grande Baye du Pont d'une pointe
matinnous mouillâmes dans la ,Baye de à l'autre peut avoir une lieiie Se demie
C^Ulle v.s-a,vis laVilje du Pont , ^ui del'^rgeur, 6c environ une bonne lieüe
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