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f i2 NOUVEAUX VOYAGES AUX ISLES
canot qui mc porta au Fort-Royal où pucins, où nous dinâmes Sc pafsamcs 170?.'
étoit le vaiiTeau. N ô t r e SuperieurGene- une partie de la journée jufques furies
ral me vint conduire, nous allâmes d'à- cinq heures du foir que nôtre Supérieur
bord mettre mes hardes à bord du vaif- General me conduifit àborddu vaifleau
f e a u , Se puis nous fûmes chez les Ca- qui me devoir porter en France.
C H A P I T R E XI X .
U Auteur j)art de la Martinique. Etat de la Flotte. Des IJles Bermudes.
Son arrivée à Cadix.
Trance.
E vaiiTeaux dans lequel je
m'embarquai fe nommoit le
Saint PauldeMarfeilie, ilétoit
monté de 24. canons,
& en auroit porté 40. s'il n'eut point
peurve- été en marchandife. Il étoit commandé
niren parle fieurGauteaulme,un des plus hontétes
& des plus polis hommes de mer
que j'aye connu. Nôtre équipage étoit
d e p f . hommes, tous provenceaux, à
l'exception d'un vieux Pilote des environs
de la Rochelle, nous avions pour
Aumônier un Cordelier nommé lePere
C o m t e , très-fige Religieux, & d'un
grand exemple. C e vaifleau appartenoit
à Meilleurs Maurelletde Marfeille, &
repaflToit en France un de ces Meilleurs
qui avoit demeuré plufieurs années à la
Martinique, à latétedu grand Negoce
queies frcresyfaifoient} c'étoitle iieur
jean-Baptifte Maurel let, âgé d'environ
6 4 ans, très-honnéce homme, £c bon
Chrétien , qui s'étoit acquis l'eftime &
l'amitié de tous les habitans des Mes
pour l;i droiture & fes maniérés civiles
& accommodantes. J'étoi s depuis longtems
de fes amis, & j'ai reçu de lui &
de fa famille une infinité de marques
d'une veritable aiFeftion. Nous avions
dans le même vaifleau la Damoifelle
E o i f l b n , époufedu neveu du fieur Maurellet
c'étoit une créolle de la Paroifle
de Sainte Marie de laMartinique, fille
. du fieur l'Ecaudé Saint Aubin, dont j'ai
parlé en quelque autre endroit. Cette
:D,arpoifellcpouvoitavoir à lô.ans,
elle étoit fort lâge, fort bien faite, &
d'un très-bon efprit.
L e refte de nôtre flotte confiftoit en 14. Em dt
autres vaifl^eaux, outre lefquels il y en la Hotte
avoit un de 40. canons nommé le Sencelar
qui avoit porté des N e g r e s à Cartagene
pour le compt e delà Compagnie
de l'Ai îiente. Ce vaifleau appartenoit au
R o y , quoique celui qui le commandoit
ne fût pas du corps de la Marine.
C e Capitaine oiFroit de convoyer la flott
e , mais il faifoit fort le renchéri. Se
vouloit des conditions fi extraordinaires
Se fi peuufitées, queies autres Capitaines
ne jugèrent pas à propos de les
lui accorder^ de forte qu'il prit fa route
d'un côté avec un flibot , & nous de
l'autre. Nous avions deux vaifleaux de
32. canons, undeiS. le nôt r e en avoit
Se le moindre i f . Tous nos Capitaines
s'aflocierent pour fe défendre les uns
les autres. Se fe fervir reciproquemenc
de convoi jufqu'à cinquante lieuës au
delà du débouquement.
Nous mîmes tous à la voile la nuit mpan
du Samediau Dimanchep.Aouf t , ¿suxdeU
heures ou environ avant minuit, Se nous fi""^'
perdîmes la terre de vûë fur les dix heures
du matin.
L e 12.. au matin nous nous trouva- tomes
par le travers delà Mone , petite 'omn
IfledéferteentrePort-ric SeS. Domingue.
Un vaifleau Anglois qui avoit l'air ^/¡."j.
d'une Caï che, accompagné d'une barque
, voulut s'approcher de nôtre flotte,
maisnôtrcComraandantayantfiiit un fignal
I70-J.
F R A N C O I S E S DE L'AMERÎQ^UE. ^r ?
i70î. gnal , nous carguâmes tous nos voiles, Le 25. nous découvrîmes la Vcrmupendant
que deux de nos bâtimensleur de, ou lesBermudes, carc'eftunaflemallerent
donner la chafl^ej ¡^revinrent blage de plufieurs Ifles, environnéesde
nous rqoindre tro.s heures après, Se rochers Sede hauts fonds quien rendent
aufli-tot nous eventames nos voiles, Se l'entrée très-difficile, Scl 'approche trèsp
o n a m e s a r o u t e . dangereufe. Elles font fatieufes par les
Nousdebouquamesie 13. c'efl-à di- tempêtes que l'on trouve prefque toÛl
e , que. nous fornmes tout-a^fait des jours dans leur parage, Se par le erand
Ifles, S. entrames dans la grande Mer. nombredebâtimentsquiyontperi C'eft
u p n e Le ,4 fur le fo.r notreflotte fe.divi- ce qui les rend redoutables auxNavigay
l a , nous nous dîmes adieu, Se nous nous teursqui comptent leur voyage prefjue
rñn r s i y po r t é malgré- r«.
r o u t e a u N o r d ; S e n o u s q u i a l l , o n s a u d é - nous. Se nous en mirent à deux lluës
P ' " " ' nousîesavionsàbasbord, Senous-'^-
. étions en compagni e dedeux autres vaif. eûmes le bonheur de les pafl^er avec un
J a p x , un de N ant e s , nommé le C omt e petit vent frais , comme un vent aÎi^
ne Boyer j c etoitunepnfeHollandoife ce. ^
de grande apparence, elle avoitaS. ca- Ces Ifles ont été connuès des Efoa-
' ¿ r ^ ï ï e ^ o l ' S?- -d'équipa- gnols dès le commencementde u- d ï
L'^u étoTt d^eXf e^î l " ' '^- qu'elles retrouvent fur
^ autre etoit deMaifeille, c etoit une la route qu'ils prenoient , Se qu'on eft enpetite
fregate de 14. canons, appellée core aujourd'hui foaxé f o u v 2 n t T p ^
l a P a i x , bonne voihere Se fort j o l i e , elle dre p o i revenir eÎ Euiope s Î t o K
L.e 19. nous pafsâmes le Tropique. Ellesgifent par les 2 3 déere? Sr
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fafcù'i "' f " " " " " " ' " B " ' ' ' "»mnié Ferdinand Came" Rien plus iñs ' ne f e f c n t c n t p a s l c s qu, ayant beaucoupfouffertenMe.
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