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F R A N C O I S E S DE L'AMERIQ_UE. 195
Ils ont urf foin tout particulier des environs de cette fource, je remarquai noo»
grands chemins. Je n'en auoi? point vû beaucoup d'autres petites fontaines,dont
jufqu'alors en fi bon état, ii bien entre- les eaux fe perdent dans les terres qui font
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fi commodes. Ils ont raifon toutes très legeres, Scfortponceufes.il
me paru: qu'on pourroit aifément raffembler
toutes ces petites fources,2c les
joindrcs à la principale. Peut-être même.
qu'en cherchant au-deflbus de certaines
eminences qui font aux environs, on
pourroit trouver d'autres veines pour
augmenter la principale fource, & conduire
le tout au Bourg qui en a grand
befoin, puifqu'on n'y a d'autre eau que
celle que l'on recueille dans les citernes,
ou de quelques puits aflez mauvais.
J'ai dit dans plus d'un endroit, que
les richeffes des Habitans confiftoient
dans leurs Efclaves. Ce font leurs bras,
fans lefquels les terres demeureroient en
friche : car il ne faut pasfonger de trouver
des gens de journée comme en Europe,
on ne fçait ce que c'eftj il faut
avoir des Efclaves, ou des E n g a g e z , iî
on veut faire valoir fon bien. De forte
que l'Habitant qui a un plus grand nombre
d'Efclaves eft le plus en état de faire
une fortune confiderable.
Les Anglois nous furpaflent infiniment
en ce point. Ils ont des Negres
tantqu'i]sveu]ent5 & àbonmarché. Un
Negre piece d'Inde, c'eft- à-dire, de dixhuit
à vingt ans, bien fait, robufte, 6c
c h e l l e s j & l e b o n g o û t d e celui quiavoit fans défaut, ne leur revient jamais qu'à
fait conftruirecebel édifice. J'y trouvai cent ou fix vingt écus.
encore quelques grottes aflez entières, Il y a des Compagnies en Angleterre Tadlidesbaffins
dont on avoit enlevé le plon:ib, comme en France, qui feules ont le'«•«^'¿«î
& les refervoirs des eaux d'une fontaine, pouvoir de trafiquer des Negres fur les -^"¡Ms
dont la foijrce eft à une demie lieiie plus côtes d'Afrique, de les apporter à l 'Ahaut
dans la montagne. meriquc, & d'empêcher esautres An- des Ne-
J'allai voir cette fource qui eft l'uni- glois de fairece commerce fans leurper- i''^''
qiie qui foit dans tout ce quartier-là} elle miffion. Mais cela n'empêche pas que les
eft aflez abondante, & fon eau pourroit Anglois n'aillent traiter fur la côte d'Aêtre
conduite jufqu'au Bourg, fionfai- frique, faufà eux d'avoir afl~ez de force
pour fe défendre contre les VaiiTeaux des
Compagnies, qui ont droit deles prendre,
èc ils font d'auffi bonne prife,que
B b 3 s'ils
tenus, &
d'en ufer ainfi : car eux auiîi bien que les
François ne retournent guéres chez eux
après avoir fait un repas chez leurs amis,
qu'iln'y paroiflc} de maniere qu'ils ne
font plus en état de conduire leurs cheveaux,
qui auroient trop d'affaires s'ils
étoient obligez de por ter , ou de traîner
leurs Maîtres, fi les chemins étoient
mauvais.
Après avoir parlé des maifons des Anglois,
il eft jufte de dire un mot de la
plus belle maifon qui ait été dans les Ifles,
&quiferoit encore, fi un furieux tremblement
de terre n'en eût ruiné la plus
grande partie, 6c les Anglois le refte.
C'eft celle de feu M . le Bailli de Poincy,
ci-devant Gouverneur general des Ifles.
On la nommoit le Château de la montagne,
parce qu'elle étoit bâtie fur une
montagne à une lieiie Se demi du Bourg.
L a fituation ne pouvoit être plus belle,
mi la vûë plus étendue & plus diverfifiée.
L e Pere du T e r t r e en a donné un defl^ein
dans fon Hiftoire, qui me fervit à la reconnoitre,
quand j'en allai voir les reftes
qui ne font plus à prefent qu'un amas de
ruines au milieu de plufieurs terrafles,
qui marquoient la magnificence, les rifoit
la dépenfed'un Aqueduc, ou de Canaux
de p omboudeTerrecuitte, pour
la renfermer. En parcourant le bois aux
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