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1701.
30S NOUVEAUX VOY
faire des tabaticres, des poires àpoudre,
Scautresiemblabies petits meubles. J'en
ay fcié, Ôcj'enay accommodé en différentes
maniérés., qui étoient toutes fort
propres.
Cet arbre jet t e des gtumeaux d'une
/iZTr- claire, tranfparante, dure, de
iari. couleur d'ambre, qui ne fe dilTout pointj
dont on peut fe fervir au lieux d'encens,
à câufe de la bonne odeur qu'elle rend
quand on la brûle.
I l y a beaucoup d'arbres dans les Illes
qui rendent de la gomme. J'ai parlé de
<3uclques-uns, mais j'en ay négligé beaucoup
, parce que je ne connois pas l'ufage
auquel on pourroit les employer. Il ieroit
très-à- propos, que ceux que la Cour
envoyé dans le païs pour y faire des découvertes
de Botanique, au lieu de s'amuier
à décrire des fougeres & autres
plantes fl-eriles Se inutiles, donnaflent
leurs foins à la recherche des gommes,
qui pourroient devenir le fond d'un bon
commerce , & être d'une affez grande
utilité pour recompenfer les dépenfes
^quela Cour fait pour les entretenir. Se
pourfaireimprimerleurs Livres.
Guillaume Pilon dans fon Hiftoire
des plantes du Brefil. Livre 4. Chapitre
8. décrit le Courbari louslcnom de
Jetaiba, qui eft le nom Brafilien : fa
defcription quoique fautive, s'accorde
aflez à mes remarques. Il dit, que les
Portugais prennent lagomme du Courbari,
pour la gomme Anime. C'eftun
3rocésentr'eux& les Apoticaircs, dans
equelr je ne dois point entrer. Il prétend
que le parfum ou la fumée de cette
gomme eft fpecifique pour guérir les
douleurs detéte, Scies parties du corps
affligées de douleurs froides. Il dit avoir
éprouvé avec fuccès, que l'empâte de
cette gomme qui eft chaude &fecheau
fécond degré eft excellent pour les douleurs
desnerfs, àcaufedefa vertuchaa-
A G Ë S AUX ISLES
de & aromatique. Ilveutquelesfeùilles ,,0,
faflent mourir k s vers, étant appliquées
en cataplâmes, & que le dedans de l'écorce
r-aclé 6c infufé dans de l'eau, pris
par la bouche , diifipe les vents, 6c purge
puiiTamment. Voilà bien des vertus, on
en croira ce qu'on voudra-, je neles ay
pas éprouvées,6c pour l'ordinaire j'entre
toûjours en défiance contre les drogues
aufquelles on attribue tant de proprietez.
Qu'une drogue guériiTe fpecifiquement
une maladie, cela peut-être, mais
j e ne puis fouffrir qu'on en falTe une Mcdecine
univerfelle.
Je fis abattre une demie douzaine de
chaque efpece de ces arbres, pour les
befoins de nôtre Maifon. Mais comme
j'aime à voir travailler mes Ouvriers devant
moi , je crûs qu'il étoit plus à propos
de faire porter les billes entieres à la
Maifon, que de s'amufer à les troncer,
felonies longueurs dontj'aurois befoin,
Sclesdégroffirfur lelieu. Jedismapenfée
à un denosNegres, qui étoit prefque
Charpentier. Il me répondit, que
cela étoit impoffible, parce qu'on ne
pourroit pas les charger dans les Canots,
fins rifquer de rompre les Canots, ni
les traîner derrière, parce que ces bois ne
flottent point.
Cela étoit vrai, car ces fortes de bois
font fi compaétes, qu'ils occupent un
volume bien moindre quecelui de l'eau
dont ils tiennent la place n'a de pefanteur,
ce qui neceffairement les empêche
de flotter. Mais j'eus bien-tôt trouvé le
remede à cet inconvenient , & voilà
comme je m'y pris.Je fis couper les billes
tout aulîi longues qu'elles lepouvoient
être, je les fis rouler au bord de la mer,
& je les accouplai deux à deux le plus
également que je pus pour le poids, je
fis enfuite attacher deux cordes à chaque
piece, à des diftances qui répondoient à
peu près à quatre pieds de l'avant, 6c
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