til'- 'Î') : '
'fj-!'-!' ir
•il 1
I j t NOUVEAUX v b Y
tioo. trouvai des refugicîL François 8c des Ne^
gocians, qui avoient été prifoQniers cheï;
nous pendant la derniere guerre, qui ilic
firent mille honêtetez, 8c qui m'oiR ii
«nt de fort bonne grace leurs bourfes,
6c leurs marchandifcs, en échange de
quelques fervices que nos Peres <8c moileur
avions rendus, tant il eft vrai, qu'uh
bienfait n'eft jamais perdu, 8cqu'onrecuëille
dans le tems qu'on y penfe le
moins, ce qu'on a femé, pour ainfi dire,
en faifant plaifir à ceux qu'on a trouvéz :
dans le befoin.
Le Mardy j Septembre nous mort- •
tâmes à cheval fur les dix heures, l e
Major , le Marchand , l'OfScier qui
m'avoit accompagné la veille, 8c moi, 8c
vifite de nous allâmes faluer le Gouverneur, qui
VAMeur étoit en fa maifon de campagne, à deux
Zlrmnr ^^ ^^ '"^Ç^t
honnêtement, 8c m'arrêta à dîner^
Sarbade avec le Major} les deux autres s'en retournèrent.
J'ai oublié fon nom. On
l'appelloit Milord, je croi que cela veut
direMonfeigneur. ilavoit taitfesexercicesàParis,
parloit François fortcorreétement,
il étoit extrêmement poli,
quoiqu'il fût aflez refervé, 8c qu'il foûtînt
avec hauteur fon caraftere. Il étoit
férvi comme un Prince, nous étions huit
à table, onmedonnapourmefervir un
Negre qui parloit François, 8c outre
cela, il y avoit mi Interprête debout à
côté de moi. Le dîner fut fort long,
maison eut la bonté de ne me point preffer
pourboire, On parla beaucoup delà
guerre précédente, de nos Colonies, 8c
de nos Man'ufailures. M. Stapleton étoit
de ce repas, il a depuis été Gouverneur
de Nieves,Se y a été tué par des y vrognes,
je fis connoiiîance avec lui, il parloit
fort bien François, 8c il avoit eu le tems
d'apprendrela langue, ayant été cinq ou
fix ans prifonnier à laBaftille, ils'étoit
fervi de ce ternss-lapourétudief lesMa-
A G E S- A U ^'-" t S ' L f e S
thématiques i^^'ècffy'àvUtï^^^^^ pfoi • 1709,•;
grez ¿ofitìdèi'aBleis. Jè'biiifîàrîa jàiirnéè
fort agréablement, lè Màjôr itrerameha
lefoir à ia Villi. La mùifoii du Gouver*
new eft environ à trois cent pas dubord
dte'laititr-, -eUe"cft'niiagnifiqile, 8C trèsbién^
iti^iibïée, il y a-'iin cabinet de Livres
ftn-tótrteis fortes dé'matièrés, fott
bien choiiÎs, Scenbort ôi-dre. L'embalrcaderequieft
vis-à-vis eft défendue par
une batterie à merlons de fix pieces de
Canon aYec un Corp? dè gsïrdé, 8c un
rétra-nthement.-'
• j e troii'i^ai- chez nôtre Marchand' îe
Mtniilri-e de Spilteton. H nîfém'rrteiïa
cbez lui le lendemain avec nôtre Marchand,
8c un autre de leurs amis. Il m'avoit
fait amener un Cheval. Nous partîmes
fur l'es huit heures, après avoir pris
du Chocolat au k i t , noUsdiûâVnes chez'
itn Marchand a Jamefton. C'eftun beau '
Bourg, devant lequel i lyaunéBaye ai-'
fez profonde avec un bon moiiillage, qui
dft défendu par deux batteries, celle de
l'Eft qui eft à barbette eft de vingt-fix
pieces de gros Canon, 8c celle de l'Oueft
eft de dix pieces. A moitié chemin de la
maifon du Gouverneur a Jamefton, il
y a un fort long retranchement fur le
bord de la mer, il eft de maçonnerie, 8c
très-neceflaire en cet endroit, parce que
les cayes font couvertes d'aflez d'eau,
pour porter des Chaloupes 8c autres Bâtimensplats,
dont on pourroit fe fervir
pour faire une defcente.
On trouve encore une Ance ou petite
Baye environ à moitié chemin de Jamefton
à Spiketon , dont le moiiilla- '
ge qui eft aiTez commode pour les Barques
8c autres petits Bâtimens, eft défendu
par une batterie à merlons de trois
pieces,avec un retranchementde chaque
côté. On compte deux lieues 8c demie
dejamefton à Spiketon. C'eft une fort
jolie petite Ville, dont les maifons font
bien
F R A N Ç O I S ES DE L'A M E R I ( ^UE. 133
'îjoà. bïêîibatiës, les rués droitës 8c larges. Se Je voulois m'en retourner au Pont le
où il y a beaucoup de Magafins 8c de Ca- Samedy avec nôtre Marchand, qui parbarets.
La Baye me parut large d'une titbien avant le j o u r , pour aller achever
bonne demie Heuë, 8c de beaucoup d'à- le chargement de nôtre Barquci mais nôvantage
de profondeur. Les VaiiTeaux y treHôte me pria il inftamment de depEuveht
rHoiiilkr f u n 2.1 o. 8. 8t 5. braffes,
-8c font aflez' â eouveiT des vte'nts, exceptéde
ceux qui viennent d'e la bàfidè dé
rÔiieft. Lesdeux pointes qui là forment
font défendues par des batteries à barbette,
celle de l'Eft eft de i(S Canons, 8c
celle de l'Oueft de iz.
Nous fûmes parfaitem'ent bien reçûs
de Madame la Miniïtre 8c de fa famille,
quicoriiîftoit en trois enfans, dedx garçons
8c une fille, l'amé avoit douze à
treizeans, 8cfa fille qui étoit laplusjeûne
en avoit neuf. Tous ces enfans parloient
François, leur mere eft Normanmeurer
jufqu'au Dimanche après midi,
que je ne pus pas le lui refuferj ainix je
paftài tout le Samedy aux environs de
Spiketon à faire des viiltes, 8c à me
promener avec le Miniftre.
Le Dimanche iz. il fut occupé toute
la matinée àfon Eglife, 8c après qu'on
eût dîné, il fe trouva qu'il étoit trop
tard pour partir. Ce retardement ne me
fît pasgrand peine, outre quej'étoisen
bonne compagnie, j'eus le p aifirde voir
l'après midi la revûë de la Cavalerie 8c
Infanterie de la contrée, c'eft-à-dire, ii
je ne me trompe, du Quartier: car toude,
8c leur pere eft fils d'un François. tel'Ifle eft divifée en contrées; mais je
Nous demeurâmes tout le Jeudy à Spi- ' • ^
kecon. Le Vendredy nous allâmes dîner
à un Bourg, qui en eft éloigné de
trois lieiies chez un réfugié François, qui
me reçût parfaitement bien. lime femble
qu'on l'appelloit Saint Jean, il y a une
petite Baye formée par des récifs qui
ne fçai, ni leurs limites, ni leur étendue.
Il y avoit quatre Compagnies de
Cavalerie de cent à iix vingt Maîtres
chacune, tous bien montez 8c bien armez,
avec desTimballes 8c des Trompettes.
Les Officiers étoient en habits
rouges, uniformes, avec de grands gaavancent
beaucoup en mer, les Barques Ions d'or, 8c des plumets blancs. L'In-
8c les autres petits^Bâtimens y peuvent fanterie étoit auiïï en quatre Compamoiiiller
fur deux 8c trois braiTes. Il y. a
une batterie à merlons de huit Canons.
Je remarquai en revenant fur le foir àSpiketon
une embarcadere, qui eft environ
à moitié chemin, qui eft défendue
par une batterie à merlons de trois pieces.
Le Bourg S.Jean eft à l'extrémité de la
Bafleterre. J'aurois été bien-aife de faire
1700.
gnies, qui faifoient en tout un peu plus
de deux cent hommes aftez bien armez,
mais qui ne paroifToient que comme les
Domeftiques des Cavaliers j auflî n'étoient
elles compofées que de Commandeurs
, d'Ouvriers, 8c de petits Habitans:
car tous les riches, qui font en
, , - grand nombre fe mettent dans la Cavar
i f l e , 8c de revenir au Pont lerie. On voit aiîèz fans que je le dife,
par la Cabefterre, mais la chofe ne fut que ces Troupes ne font que des Milipas
poiiible : d'ailleurs, il ne faut pas fai- ces. Elles font toutes Enrégimentées. La
re paroitre tant de cunofité dans les en- qualité des Officiers précédé toûiours
droits ou l'on pourroit à la fin devenir leur nom ; ainfi on dit, Monfieur h Ca- Î U
lufpca, 8c fe fervir dans un tems de lonel tel, Monfieur le Major tel, 8cc.
On me dit, qu'il y avoit dans l'Ifle fix
Regimens de Cavalerie, qui faifoient
guerre des remai;ques que l'on auroit
faites pendant la Paix.
L ïr"'
R près
-il: •it