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5)i NOUVEAUX VOY A G E S A U X , I S L E S
i<Î99, prit la droite, comme il l'avoit eu jufqu'alors,
& on marcha aux Ennemis.
On les trouva aux cinq Combles. Le
Corps de Troupes qui y étoit aflemblé,
groffi par les fuyards des deux premieres
défaites, attendit nos gens avec beaucoup
de fermeté. Le combat fut Ion
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& la victoire bien difputée -, mais
.François les aïant à la fin percez, les
défirent entièrement. On fit peu depriiûnniers,
parce qu'il ne fut paspo iîîble
de moderer la fureur des Habitans irritez
par la mauvaife foi des Anglois, &
par la mort de leurGouverneur. Ceux
.qui échaperent, gagnèrent les bois & les
montagnes} quelques-uns les traverferent
pour aller annoncer leur malheurau
gros de leurs Troupes qui étoient au
Quartier de la Bafleterre à la grande
Rade.
Après cette troifiémc aftion les François
ne trouvèrent plus d'Ennemis àcombattre
à la Cabefterre Angloife , parce
que le Colonel Reins Anglois, qui gardoit
leur Frontière, aïant attaqué les
Sieurs le Sanois & duPoyerqui étoient
campez fur les limites du Quartier François
auffiappelléla Cabefterre, avoitété
entièrement défait, & contraint de fe
fauver dans les montagnes. On arriva
ainfi fans trouver d'obftacles à l'Ance
L o u v e t , les Troupes étant fatiguées
julqu'à l'excès d'une marche de fix lieuës
& de trois combats qu'elles avoient rendus.
Ce fut-làoù le corps du Chevalier
de Sales fut enterré} Se oii le Sieur de la
Guarigue ne pouvant plus fupporter la
douleur de fa bleflure, fut obligé de la
declarer, & d'y faire mettre un appareil
par le premier Chirurgien qui fe rencontra
en cet endroit. Mais comme on y apprit
que M. de Poincy étoit aux mains
avec es Anglois qui l'avoient attaqué
avec toutes leurs forces à la pointe de Sab
l e , qui eftla Frontière des François 6c
des Angl ois du Quartier de la Bailèterrc, liiyp,
prefque dans le même-tenis que nous les
attaquions aux cinq Combles, tous ceux
qui avoient des chevaux, ou qui en purent
trouver , ou qui curent ailcz de force,
pour faire ce voyage, ne fe firent
pas prier pour y courir.
Cependant quelque diligence que le
Chevalier de Saint Laurent, le Sieur de
la Guarigue & les autres Officiers puffent
faire, ilsn'arriverent à la pointe de
Sable que fur le foir. On trouva nos ,
François viélorieux. Le Colonel Waf t s
Gouverneur de la partie Angloife de S.
Chriftophle avoit été tué avec plus de
cinq^ cent de fes plus braves. 11 n'étoit
refté que dix-fept Boucaniers des ^60.
que le Colonel Morgan avoit amenez de
S. Euftache, lui même avoit étébkf le &
mourut fept jours après de fes bleflures.
L e champ de bataille étoit couvert de
blelîez, les Anglois avoient abandonnez
leur petit For t } deforteque nous étions
maîtres de tout leur Quartier jufqu'au
Fort Charles de la grande Rade-, fous
lequel ils s'étoient raiTenibiez au nombredeprès
dequatre millehommes, effrayez
à la vérité, confternez 6c fans
Chef, mais qui pouvoient encore fe faire
craindre.
Cette derniere vidoire nous avoit
beaucoup coûtéjoutre plufieursOfficiers^
Volontaires, & Habitans qui furent tuez,
nous y eûmes beaucoup de bleflez, fie
entre les autres M. de Poincy eût la
cuiflecaiTée d'une fi étrange maniere
qu'il en mourut au bout de 50 jours.
Cette bleflure ne lui permettant pas d'agir,
M. de S. Laurent fut prié derechef
par le Sieur de la Guarigue 6c les
autres Officiers de continuer de les commander.
Il l'accepta, 8c fit pendant la.
nuit du Mardy au Mercredy 23 Avril
toutes lesdifpofitionsnecelTaires pour aller
attaquer les Anglois à la grande Rade.
On
i6i)ç.
F R A N C O I S E S DE L'AMERIQ^UE. 93
On étoit prêt à marcher quand les mandement de toutes les Milices à cet
Députez des Anglois parurent. On les emploi, qui ne lui auroit dorinéque le
entendit enprefencedeM. de Poincy,£c pas, ayant deja depuis long-temsféance
du fieur de la Guarigue, 6conconvint — -- -
i6i>9.
y
de la Capitulation qu'on leur accorda,
fuivarit laquelle., ils rendirent fur le
champ le Fort Charles, leurs armes 6c
leurs munitions, s'engagèrent à prêter
fermcns de, fidélité au Roi , s'ils vouloient
demeurer dans l'Ifle, 6c autres
6c voix déliberativeau Confeilfuperieur
de rifle. Ainfi il remercia fon ami, 6 c
eft déracuré'Chef des Milices de Saint
Chriftophle, jufqù'à ce que les Anglois
nous en cbaflerent en 1690.
L a blefiure que le fieur de la Guarigue
âvoit reçue au combat de la ravine de
Nicleton fe trouva fi confiderable, 6 c
les mouvetnens qu'il s'étoient donnez
conditions qui ne font pas de mon fujet.
Cette Capitulation fut fignée la nuit du
'i3.au 24. Avril par le fieur de Poincy, depuis qu'ill'avoit reçue, l'avoient tellele
Chevalier de Saint Laurent, le fieur ment augmentée, qu'on défefpera longde
la Guarigue, fie les principaux Offi- tems de fa vie. On ne pût retirer que
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ciers, 6c executée apeuprès comme le
rapporte le Pere du Tertre.
Ce fut donc au choix que le fieur de
la Guarigue fit du Chevalier de Saint
Laurent pour Commandant en fa place
deux balles, la troifiéme ne pût être
trouvée. Elle coula dans les chairs depuis
les reinsjufqu'audcflous dujaret où on
la touchoit trente-fix ans après, ôc d'où
il auroit été facile de la tirer, s'il avoit
après la mort de M.deSalcs,^ 6c'aux été alors dans un âge à pouvoir fupporter
relations avantageufestju'ilfitdéfabon- unepareilleoperation. Mais quoiqu'elle
ne conduite, de fa prudence, 6c de fa luicaufât fouvent de grandes douleurs ,
valeur, tant à la Cour, qu'au fieur de celanel'ajamaisempêchéd'êtrepartout
Chambré Intendant general de la Com- où il s'agiiToit du fer vice de fon Prince ,
pagnie, que ce Chevalier fut redevable 6c du bien des Colonies,
de la Commiffion de Gouverneur qu'il A peine étoit-il guéri , qu'il fe trouva
reçût vers la fin de Janvier de l'année le 9 . Février 1667. à l'attaque 6c à la
fuivante 1667 . dont il a toûjours té- prife de l'Ifle de Monfarrat fur les Anmoigné
tant de reconnoiiTance au fieur glois. Il commandoit fous M. de Saine
de la Guarigue, que M. Colbert lui Laurent un Bataillon de cinq cent homayant
écrit quelques années après, que mes des Milices de Saint Chriftophle,
l'mtention du Roi étoit de lui donner qui ne contribuèrent pas peu àlapromdeux
Lieutenans pour le foulager dans pte reduftion de cette Ifle, 6c de celle
l'exercice de fa Charge, 6c que Sa Ma- d'Antigue.
jefté agréeroit 6c nommeroitceux qu'il Lesnouvelles des pertes que les Anauroitchoifis
pour ces emplois, il jetta gloisavoientfaitesenAmerique,obligeauffi
tôt les yeux fur le fieur de la Gua- rent le Roi d'Angleterre 6c la Comrigue,
6c le prefla de confentir à la no- pagnie Angloife, d'envoyer de puifiàns
mniation qu'il vouloit faire de Ha per- fecours d'Hommes 6c de VaiiTeaux pour
ionne au Miniftre. Maiscelui-civoyant conferver ce qui leur reftoit aux Ifles.
que tout l^avantage qu'avoient ces nou- Ils fe crurent même en état d'entreprenveaux
Officiers feroit l'entrée 6c la voix dre fur les François, 6c d'avoir à leur
deliberative au Confeil de l'Ifle, fans tour un avantage fur eux,qu'ils n'avoient
aucune autre utihte, il préfera le Com- encore jamais eu. Après que leurs Vai f -
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