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b-ic, & qui lui communique en meme-
:cms une odeur des plus agréables. On
prend pour cet effet, toutes les côtes
que l'on a tirées des feuilles en les éjambant,
les feuilles dcrebut ,&les tiges,
on les pile dans un mortier, & après en
id««« avoir exprimé tout le fuc par le moyen
H d'un preile ou autre inftrument équiÎ
S valent, on le met fur le feu avec de
¡esfimt- l'eau de mer , des feliillesSc desgrames
i"- de bois d'Inde, des écorces de canelle
qui y font cloiiez, qui fervent à entretenir
les tours de la corde, & les empêcher
de fe feparer. C'cft en cela que
paroît i'adreiîe du Torqueur, qui doit
rouler fa corde fi proprement , & fi ferrement,
que tous les tours ne fe débordent
point, qu'ils ne ferelâchent point,
lorfqu'ils viennent à fecher, 6c qu'ils ne
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fe dérollent point, lorfqu'on a ôté les
ailettes qui yétoient à chaque bout. Le
travail languiroit-fî on n'avoit qu'un
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bâtarde, un peu de gommeblancheou homme pour f-aire la corde, & enfuitc
autre gomme odoriferente & de gros pour monter les rôles. On en employe
firop de Sucre, & on fait bouillir &
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ordinairement deux, dont l'un ne fait
quemonterà mefure que l'autre file.
Ce métier eft fort lucratif, & fi les Métier
Torqueursctoient employez toute l'année,
il eft certain, qu'ils gagneroient
confiderablemcnti mais comme leur tra-wáií
cuire tout ce mélange jufqu'à ce qu'il
foit en confiftence de firop. Les Torqueurs
en afpergentles feiiilies àmefure
qu'ils les mettent en oeuvre, & s'en
frottent les mains de tems en tems. Il eft
certain que cette compofition donne une vail ne dure qu'autant que la recolte,
très-bonne odeur au tabac, qu'elle au- ou comme on parle dans le pais, autant
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Manltrede
gmente fa force, & le conferve parfaitement
contre tout ce qui pourroit le
gâter. Cette maniéré eft fi aifée, & coûte
fi peu de foinSc de dépenfe, que les
Habitansne devroient afllârement pas la
négliger.
L'aiffieu ou l'ame de chaque rôle eft
un bâton d'un bois d u r , rondSc pefant,
autour duquel les feiiillesmifes en corde
font roulées & arrêtées. La longueurde
ce bâton eft arbitraire. Elle eft ordinairement
de trois pieds pour les rôles de
cent à deux cent livres. Il ne doit avoir
que la levée, ils ne font employez que [mt.
trois ou quatre mois, & ils ont ainfi plus
de tems qu'il ne leur en faut, pourconfommer
ce qu'ils ont gagné: de forte,
qu'il eft très-rare d'en voir qui foient à
leur aife. D'ailleurs la plupart des Hàbitans
qui cultivent le tabac ont été
Torqueurs avant d'avoir une Habita-,
t i o n j ainfi ils torquent eux-mêmes leur
tabac, ou bien ils enfeignent le métier à
quelques- uns de leurs Efclaves dès qu'ils
en ont, qui ravis "d'apprendre quelque
chofe qui les diftingue de leurs Corn»
qu'un pouce de diametre à chaque bout, pagnons, ôc qui leur procure quelque
fàn les on lui cn donne davantage dans fon mi- gratification de leur Maître, s'y appliuhL'!'
» ^^ ""ciiembler à un fu- quent avec foin, & y rëiiffifiTentà merfeau.
On le pofe horizontalement fur veille. Il y a donc à prefent fort peu de
deux pièces de bois plantées en terre,
dont les extrémitez échancréesendemi
cercle le foûtiennent, & donnent la facilité
au Torqueur de le tourner à mefure
qu'il roule la corde autour. .On
garnit les deux bouts de l'aiffieu de deux
morceaux de lattes qui fe croifent, &
perfonnes, fur tout ceux des Ifles du
Vent, qui ne faflTent autre chofe que le
métier de T o r q u e u r , d'autant plus, que
depuis que le Tabac a été mis en parti
on en a prefque entièrement abandonné
la culture, pour s'attacher à faire des
marchandifes, dont le Commerce étant
Y 3 libr e .
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