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404 NOUVEAUX VOY
gres quî m'accompagnoient, & en même
tems on fit fur nous une • vigoureufe
décharge qui coupa beaucoup de
branches autour de nous fans pourtant
nous faire de mal } elle venoic d'une
groiTe troupe d'Anglois qui remonroient
la crête du Morne en cherchant
quelque endroit qui ne fût pas iî^ bien
gardé que ceux dont ils avoient eiTuyé
le feu en tentant inutilement d'y pafler.
Je me rendis au grand paiTage où nos
gens tenoient en échec un corps de
quatre à cinq cent hommes qui étoient
de l'autre côté de la Riviere d'où ils faifoient
un très-grand feu, ians pourtant
nous faire aucun mal -, au lieu que les nôtres
qui étoient couverts d'un bon retranchement
les tiroient à coup pofé ,
& les manquoient rarement. Enfin ce
jeu leur devint lî infupportable, qu'ils
furent contraints de fe mettre le ventre
à terre derriere quelques murailles féches
éboullées pour fe couvrir, & n'être
plus en butte à nos coups.
Nous entendions avec plaifir qu'on
fe battoir vigoureufement à l'Ance du
gros François, & au petit Retranchement
de la pointe. N o s trois compagnies
commençoient à paroître & celles qui
devoient aller jomdre le Gouverneur
étoient deja en marche j "quand un Cavalier
me vint dire de lever promptement
les poftes de la Riviere, , & de les
faire défiler par le haut, parce que le
pofte du gros François étoitforcé > j e lui
demandai s'il avoit cette ordre par écrit,
parce que le Gouverneur m'avoit dit
que s'il arrivoit quelquechofe d'extraordinaire,
ilm'écriroitoum'envoiroit fon
cachet, pour m'aiTurer de ce qu'on me
diroit de fa part. Comme le Cavalier
n'avoitrien de rout cela, je continuai
à faire garnir Je pofte que les deux
compagnies laiiToienti mais le Major
arriva qui me dit que le pofte du gros
A G E S AUX ISLES
François étoit forcé, & fur le champ
Il fit retirer nos Troupes. J'étois tellement
préoccupé que cela ne pouvoic
être , que je fuivis le grand chemin
pour m'en alîùrer par moi-même. J'efluyai
en achevant de monter le Morne
toute la décharge des Anglois qui s'étoient
relevez, voiant du mouvement
parmi nous, & que nôtre feu étoit cefië
, & je continuai mon chemin malgré
leurs balles.
Qiiand j'arrivai fur la hauteur de
l'Ance du gros François, je vis queb
retranchement de la gauche étoit garni
& faifoit feu fur les ennemis} cela me
donna de la joie , je crus que nos gens
avoient repris coeur & repouffé les ennemis.
Je piquai mon cheval pour aller
dire au Gouverneur qu'il alloit avoir
deux compagnies dans le moment, mais
je n'eus pas fait cent pas que je vis
grand nombre de gens qui montoient le
Morne au travers des cotoniersjla préoccupation
où j'étois me fie croire que
c'écoientnos gens qui abandonnoientlc
pofte du milieu de l'Ance > ôc fans i^ire
attention que la plûpart étoient habillez
de rouge, je m'avançai vers eux
en leur criant de faire volte-face ôc
qu'ils alloientétrefoûtenusj heureufement
pour moi je trouvai une haie de vamr
raquettes qui m'empêcha de paiTerj & oàl'L
aiant vû plus clairement l'erreur où
j'étois, jedefcendisde cheval fur lequel
je fis monter mon petit Negre, & lui
dis de ie fauverj cet enfant ne vouloit
Dasme quitter, & j e fus contraint de
e menacer pour l'y obliger.
Les Anglois dont je n'étois éloigné
que d'une portée de piftolet, me crierent
quelques paroles dont je n'entendis
autre chofe que bon quartier}
je mejettai dans des hallicrsqui étoient
fur la gauche du chemin, afin de gagner
plus facilement un petit fentier qui étoit
dans
F R A N C O I S Ê S I>E L 'AMERIQ^UE. 40^
î-03. damiercveïs du Morne , ils me tirèrent fur l 'Ance du gros François, pour le
quelques coups fans effet. Je repris le moins autant de bleiTez, fans compter
grand chemin après avoir échapé ce dan- ce qu'ils avoient perdu dans leurs chagcr
pendant que les Angloi s étoient oc- loupes avant de pouvoir mettre à terre
cupezi à couper les raquettes avec leurs qui montoit à plus de deux cens, comme
febtt-es pour fe faire im pa~;i rage. nous l'avons ' î fçû fci' dans • la ' fuite '
: de maniere
Je me trouivai avec nos gens qui fe
que l'Amiral Anglois qui avoit
battoient en retraite, Se quî fail foicnt
intérêt de conferver fes gens, fe defefperoit
ferme de tems en tems- pour arrêter les
de les voir expofez à la boucherie
Anglois:,, fie donner le loifîr au refte
dans le fond d'une Ance toute environnée
d e jaos T roupes de défiler. UnOiKcier
de retranchemens} & il avoit
me dit que Monfieur le Gouverneur raifon, car fi le pofte du milieu avoit
étoit en peine de moi, & que j e ferois été garni comme il devoit être, il efl:
bien de l'aller joindre au Bourg du Bail- certain que les Anglois y auroient laiiTé
M . Je trouvai! un peu plus loin mon tous ceux qu'ils y avoient mis à terre,
petàeNcgrc;qui.ra'attendoit avec mon LeGouverneurmedemandadesnouclïcval,,
jïï montai d^iliis, & je fus au velles du Sieur Demonville fon neveu,
BourgduBaiMjflùjerencontraiileGou- je lui dis quej e venoisde le quitter Ôc
\»erneur qui afl'embloit fes Soldats à qu'il n'étoit point bleiTé; allez, medit-il
: raefui« qu?ils awivoienC} il me dit que à vôtre riviere,arrétez-y toutes les T rou-
; noTO.devions: lemauvais^fuccês de cette pes, faites border le retranchement &
journée aux deux Cavaliers qu'il avoir dites de ma part à l'Officier qui co'meiivoie
porDer Tordre aux Tioupes qui mande la batterie de S. Dominique de
étiaient. à l'Ance Vadelbrge, parce que continuer à faire feu fur les ennemis &
ces Troupes n'étant pas venues à tems de ne l'abandonner que quand les Anpour
occuper leurs, poftes, il avoit- été glois feront maîtres de la hauteur de vôcontraint
de dégarnir fon centre pour tre Eglife.
nom anpêcher d'être pris par nosder- Les vaiiTeaux Anglois s'étendirent ceneres.,.
Sc que les Anglois avoienc pro- pendant le long des retranchemens de nonce
de ce contre-cems avant qu'il y pût
remédier, & avoient.forcé le pofte du
milieui.
tre Savanne, & nous cunqnnerent de leur
mieux. M y avoit parmi eux une barque
Hollandoife de dix canons, quive-
I l me parut fort mecontent duSieur noit jufqu'à la L ame , & qui faifoit un feu
du Chatel} il lui avoit mandé de le continue^ elle avoir deux Trompettes
venir joindre avec fa compagnie , 6c
quelques autres Troupes}, mais il étoit
venu fi lentement, que quand il étoit
arrivé il n'étoit plus tems; de forte que
lui & fes Soldats n'avoient feulement
pas- vû les Anglois , & s'en étoient
retournez vingt-fois plus vîte qu'ils
n'étoient venus, fans avoir tiré un feul
coup de fufil. L'aftairenedura pasplus de Maifoncelle, qui commL'dSdSai !
H'iinp hhfe»unirife» &¿i r d^efmmiine , &R r cependant • J . i-'^i^aL
¿û,ief. elle coûta plus de 350 hommes tuez
cmti. _ Tem,II.
fur fon gaillard qui faifoienc des fanfares
pour nous infulter} nos gens piquez
de cette fanfaronade tirerentdeiîus les
tuerent ou les bleiTerent, car on les vie
tomber. Se on n'entendit plus de trompettes.
Après que j'eus parlé au Sieur du
Rieux, alors Enfeigne de la compagnie
terie de S. Dominique, j'allai à notre
Riviere,. j'y trouvai le Major qui
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