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3CS NOUVEAUX VOY
^elquesjouj-s avant le départ de ce
Prélat, il énoi t arrivé un VaîfleauauGulde
ll donne
la Confirmation
à la
GaaJelouiie,.
Pnfent
que lui.
foni les
• Jacv
bins de
cuti iße
Le Preß,
dent de
S. Dorn
n^ue
condatt
QTi EjpagneUs
fers aux
fac de la Trinité, qgi avoit nombre
de Caiiîès de vin de Florenre^ 6c des
prunes & poires feches., lies plus, helles
qu'on,eût ençoreyûesaûxljiles. Mesaft
faires ne me permettant pas de lui aller
dire adieu à la Bafleterre, je lui écrivis
pour lui Ibuhaiter un bon voyage^ 8c lui
envoyai deuxde cesCaiiTesdevin, avec
deux boëtes de chaque efpece de ces fruits
qui pefoient vingt-cinq à trente livres
piece. Il m'écrivitfur le champ uneLettrederemerciment,
& me fit encore le
même honneur quand, il fut arrivé en
France, & en Efpagne.
LeVaifleauduRoi qui le portoit s'é-.
tant arrêté quelques jours à la Guadeloupe,
il y donna a Confirmation, cora^
me il avoit fait à la Martinique. Il fit
l'honneur à nos Peres de les venir voir
chez nous, quoique nôtre Maifon foio
éloignée du Bourg d'une demie lieuë, &
ilyauroitlogé,s'il aroit eu un pluslong
féjour à faire dans I'lfle. Nos Peres de la
Guadeloupe lui firent un prefent fem^-
blable à celui quç nous lui avions fait à la
Martinique, auquel ils ajoutèrent quelques
painsde Sucre Royal, & quelques
• barrils des meilleures confitures du païst
Il fut.auffi content delà Guadeloupe,
qu'il l'avoic étéde la Martinique, & ar-,
riva heureufement en France^ Quelques
Officiers du VaiiTeau du Roi quii'y avoit
porté, étant revenus aux Mes, nepouvoient
aflez feloiier des maniérés honnêtes
de ce Prélat, & en difoient toutJes
biens imaginables.
On vit bien-tôt en Amérique le crédit
que ce Prélat & fa famille avoient à k
Courd'Efpagne, puifquelePrefidentde
S.Doniingue qui l'avoit perfecuté, auroit
été feverement puni des excès qu'il
avoit commis contre lui, s'il eût eu aifez
de vie pour arriver enEl"pagne,o,ù il^étoic
A G E S AUX ISLES
eonduit les fers aux pieds. Mais il eâc i^S.
le bonheur de mourir enchemin. Et nô- pkds,
tre Archevêque mourut auflî dans letems
qu'ilétoit prêt de retourner en fon Diocèfe,,
après,avoir obtenu de fon Prince"""'
t-ouccequ'il pou voit fouhaitep..
• Nouseûmes uneEclipfetotaleduSô- Edìpfe
leil le dixième jour d'Avril fur les trois -i«
heuresaprès midi, Mesaffaires m'avoient
obligé de faire un voyage à la Bafleterre.
J'étois alors, chez un Marchand à reo-ler
un compte avec lui, quand tout cfun
coup nous nous trouvâmes dans une obfcuritéprefque
aufli grande quelorfqu'il
y a un quart d'heure que le So eil eft couché.
Nous crûmes d'abord que lescontrevents
des fenêtres s'étoient fermez, &
le Maître dç la maifon appella un Negre
pour les ouvrir. Mais nous entendîmes
dans unmoment quantitéde:voix dànslaruë
qui choient mifericorde. Noiis-fortîmespourcn
apprendre la caufe, & nous
vîmesqueleSoleils;échpfoit. L'Eclipfc
augmenta, Scdevint totale,de fòrte queléeorpsdè
laLunefè trouva direéfcement' au
milieu du difquedu Soleil, qu'ilcachaentierement
àia referved'un-eerde qui paroiilbif
tout au tour de trois à quatre
pouces de large, felon que les yeux en
pouvoient juger, & qui étoit dé couleur
d'orenfiammé.L'obfcurité n'étoitpourtant
pas fi grande hors lés maifons, qu'on
ne pût encore diftinguer les objets} mais
ce peu de lumiere qui reftoit avoit quelque
chofe de trifte-ôcd'éfrayant. Le Ciel
étoit de la couleur:, qu'il acoûtumed'être
dans les nuits obfcures,. 8c tout aux
environs.du Soleil, c'eft^à-dire, à vingtcinq
ou trente degres au tour du Soleil
on yoyoit paroître les Etoilles commeen
pleine nuit.
Depuis que je fortis pour voir l'Eclipfe
qui pouvoit étre alorsàfa troifiéme
partie, jufqu'à fa fin, il fe paiFa le
tems de dire un Mifenre tout entier. La
' lu-
^fßi
, F R A N C O I S E S : D E i L T A M E R I Q _ U E . ji
lumiere revenoit à mefure que les deux a toutèsies peines du monde à les fâire
Aftres fedépaflbient, &le corps duSo- iriettre àla voile le Vendfédy. S'ilsfçaleil
fembloit fautiller ou trembler, & fe vent ïju'il y a dans leur Vaifleaù dès Relimouvoir
très-violemment à mefure que ques confiderables, dû un corps mort,
la Lune s'en éloignoit. Dès qu'elle fut ils n'ont point de repos qu'on n'ait tout
entièrement fortie du difque du Soleil, jetté à la mer, leur attribuant tout ce qui
elle difpamt auflî-bien que les Etoilles leur arrive de fàcheux.Je ne finirois point
qui avoient paru. Le So eil darda alors fi je voulofs rapporter tout Ce que je fçai
desrayons.fi vifs, fi forts, &lîbrûlansi d'eux fur cet article.
qu'il n'étoit pas poflible de les fupporter, ©eux de nos Religieux qui paflbient
ilfembloit qu'il vouloit fe dédommager le bois pour s'en retourner àlaCabefterdu
tems qu'iiavoit été caché,& faire fen^ te^ fe voïatitpris tout d'un coup dë l'obtir
que foh>pouvoir n'avoit feçû aucune fëurité ,• fans voir rEclipfe qui la caufoit,
diminution., . paréeqUelèsa-rbifesléur cachbient leSa-
CeuxqmpaflerentleTropiquele mê- leilcroyôierrt quëcefûtlanujt, & qu'ils
mejourvireiït cette Eclipfe^ôc en furent ferôienÉ obligez dè coucher fous lesarépouvantez.
Car il n'y a guéres de gens ^bres,ee qui les chàgrinoit fort.Le retour
au mondeplusfufceptibles de préventions deÎa lumiere les cônfola, & leur fit con-
& de fuperftitions qUe lés Matelots. On noître la caufe de ce moment de tenebres.
C H A P I T R E VL
Jî arrive an nouveau Supérieur general des Mijfions des Freres Prefcheurs.
'Danger oh VAuteur fe trouva d'être mordu par un Serpent. Diverfes
remarques fur ce fujet.
ifxjîi
5E nouveau Supérieur General
de nosMiifions appelle lePere
Pierre la Frefche arriva au
Moiiillagele dix-neuf Avril.
Il étoit accompagné de fix Religieux ;
entre lefquelsétoient les Peres Bed^arides
& Giraudetj qui fe font acquis beaucoup
de reputation dans nos Miflîons par leur
mérité,& par lés fervices qu'ils y ont rendus:
le premici" après avoir été Supérieur
de laMiiTion de S.Domingue, Vicaire
general, & Prefer Apoftolique de nos
MiiSons eft mort plein de jours 8c de mérites
dans lesfoilâions de fon miniftere^
regretté generalement de tout le monde..
Le fécond , après avoir fervi les MiiTions
pendantdouze ou treize ans pendant le»
tems les plus dangereux de la maladie de
Siam, dont il avoit été attaqué très-vio»
kBimentjSc avoit gouverné laMiffion de
la Martinique deux ou trois fois avec
beaucoup de prudence, de zèlej & de
charité, à été obligé de repafferen France,
pour fe rétablir des infirmitez confiderables
qu'il avoit contraétées en afilftant
les malades.
La Patente que le Pere laFrefche avoit
reçu de nôtre Pere General n'étoit point
conditionnelle, parce qu'on avoit mandé
la mort du Pere Paul comme une chofe
certaine j 6c comme le Pere Paul n'y fit
aucune oppofition, comme il auroit pû
faire, il fut reconnu pour Supérieur general.
Dès que j'avois fçû fon arrivée,
j'étois venu e faluer, ôcj'avois eu fujet
d'être aflëz content de 1 ui. 11 avoit appris
le befoin où nous étions de bâtir une
maifon au Moüillage, eelle que nous habitions
étant vieille, petite, & menaçant
ruine, ilavoit voulu y contribuer queir
que