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ladiffmteru.
Troifíéme
efpttede
(sufm.
78 NOUVEAUX VOY
tous les arbres qui font à fa portée. Son
bouton eft très-petit tout couvert de petites
épines, par le moyen defquellesil
s'attaehe à tout ce qui le touche.
O n dit que ces feiiilles fechées & réduites
en poudre prifes dans du boiiilloni
ou autre liqueur le poids d'un E cu, ôc
même de deux Ecus fi le mal eft opiniâtre
, guériiTent la diiTenterie. Je n'ai point
faitl'experience de ce remede.
Il y a une troifîéme efpece de coufîn
plus grande que la précédente, on en
trouve de fept ou huit pieds de haut. Son
écorce eft g r i fe, unie, fouple, peu adhérente.
Elle fe leve aufli facilement que
celle du mahot , & on l'emploie aux mêmes
ufages, c'eft-à-dire, à faire des cordes.
Le bois qu'elle couvre eft blanc,
leger, aiféàfefecher, il eft caiTant ôc de
nul ufage que pour allumer du feu, fa
feiiille eft longue de cinq à fix pouces,
fur trois à quatre pouces de large, dentelée
par les bords, veliie, & prefque
auflî piquante que les orties, elle finit
en pointe, & elle eft d'une couleur verte,
brune par-deflus, & beaucoup moins
par-delTous. Ses fleurs ne viennent jamais
feules, mais plufieurs jointes enfemble
comme un bouquet, elles font
compofées de cinq feiiilles, qui étant
ouvertes de toute leur longueur forment
une efpece d'étoile, le milieu eft rempli
de petits filets ou étamines, d'un beau
jaune doré. Lepiftis fe change enfin en
un petit bouton tout rond, garni de petites
épines aflez longues & crochues,
par lefquelles il s'attache aux habits 8c
aux cheveux des paflans, & fur tout aux
poils des bêtes qui en font quelquefois
toutes couvertes. Ce bouton renferme
de petites graines ovales, unies, plus
plattes d'un côté que de l'autre, toujours
couplées & accollées deux à deux, de
cou eur grifarte&aiTez dures.
On prétend que le fuc de cet arbrif-
AGES AUX ISLES
feau eft bon pour la diffenterie, il eft Km
certain qu'il eft ftiptique.
L'écorce broyée & appliquée en forme
de cataplâme fur les ulcères qui fuivent
ordinairement l 'épian, les défleche
£c les guérit enaflèz peu de tems.
L a quatrième efpece de coufin dont g«,
j'ai connoiiTance a les feuilles de la figure ^¡im,
de celles du perfil, mais beaucoup plus
grandes, la plante a peu deforce, & ne
s'éleve guéres à plus d'un pied Se demi
de hauteur, les fruits de cette efpece font
longs comme des fers d'aiguillettes ,
velus, & dont l'extrémité eft garnie de
petites épines crochues, q.ui s'attachent
à tout ce qui les touche.
Les feuilles infufées dans l'eau chaude
font une teinture du même goût ôc odeur
que le Thé , & peut-être de même
vertu.
^ L'Ipecacuanha eft de trois fortes
blanc, gris ôc noir. Nous avons dans
toutes nosfavannes des deux premieres
efpecesenabondance.Latroifiémequ'on
prétend être la meilleure, nous manque,
peut-être parce qu'on ne la connoit
pas : car de s'imagmer qu'elle ne fe
trouve que fur les mines d'or qui font
aux environs de Rio Geneiro, ou riviere
de Janvier ancienne Habitation
des François auBrefilfous le Tropique
du Cancer, ôc qu'un homme n'en peut
récueilhr qu'une douzaine de livres par
an, c'cft uneftible ou un'prétextepour
la vendre plus cher. Qu'elle foit meilleureque
les deux autresefpeces,c'eft-àdire,
que fon operation foit plus prompte,
ôc fon effet plus dangereux, c'eft
dans^ quoi je ne dois pas entrer , puifqué
ce n'eft pas mon métier, ôc que ceux
qui fe mêlent de l'employer conviennent
que ripecacuanha blanc ou gris eft plus
doux, ôc que les f emme s , les enfans, ÔC
ceux qui font d'une complexion foible,
doivent s'en fervir préferablement au
noir
F R A N C O I S E S DE L'AMERIQUE, jg
ifxjç. noir, donc l'opération eft plus vive, plus Je n'ai point été dans le pais qui proforte,
ôc plus dangereufe. du i t f e u l , ace qu'on dit, le veritable
MonfieurReynau Ingenieur General Ipecacuanha, ainfi ce quej 'en vais dire,
de la Marine étant venu aux liles en eft fur la foi d'autrui.
1701. avec M.delaBoulaye, pourvoir L'Ipecacuanha brun ou noir comme
l'état du païs ,ôc tracer les Fortifications on le voudra appeller aies feüilles aíTez
qui y feroient neceíTaires, fitconnoître femblables à celles d T"* 3 7 e la pariétaire.
.cette plante à M . Auger Gouverneur de
t«4«/;<î Guadelouppe qui me la montra. Sa
hlanc& feiiille eft ronde, dentelée, d'un verd
iw. brun,tâchetée de petites pointes rouges,
elle eft rude, parce qu'elle eft couverte
pointues aux deux extrêmitez, partagées
par une nervure, d'otj fortentplufieurs
rameaux, elles font d'un verd brun
par-de0us, plus pâles par deflbus, char-
. , V,.. nues , molles, & couvertes d'un petit
d'un petit duvet prefque imperceptible, duvet rude. Les fleurs qui fortent à côt é
piquant à peu près comme les orties. Ses du pediculequi foûtient les feiiilles font
branches courent ôcrempentfur la terre par bouquets de d i x , douze, ou quinze
fans s'élever, leur écorce qui eft aflez enfemble, elles font compoiéesdecinq
mince eft d'un rouge obfcur, le bois eft petites feuilles blanches,ÔC d'autant d'égris
ou blanc, fpongieux,mollaire,flexi- tamines de même couleuTj aufquelles
ble, en aflez grande quantité, ôc garni de fuccedent des bayes d'un rouge brun,,
beaucoupdefeuilles.Lesfleursfontblan- qui font remplies d'une pulpe blanche
ches, compoféesde cinq le iiilles avec un qui renferme de petitesgraines ou femenpetit
bouton, qui produit des bayes ces dures, de couleur jaunâtre, delafibrunes,
qui renferment de petites femen- gure des lentilles.
ces en forme de lentilles de couleur jau- La racine étant tirée de terre doit Prtunâtre,
dures Ôc ameres. être fechée à l 'ombre, ÔC non pas au So- rati»
L a racine eft longue, meniie,noueiife,. leil. Lorfqu'elle eft nouvelle ôc fechée ^^
Se de la couleur de fon e fpece, c'eft-à- comme je viens de dire, elle eft trèsdire,
blanche ou grife. amere, ÔC elle pi cotte la langue par fon
J. eftet qu elle produit eft de faire vo- amertume j, c'eft ce quifait qu'onla croit
mir une bile acre, dont l'acide corrompt chaude ôc feche au fécond degré
les alimei^, ôc excorie les inteftins, après Elle produit les mêmes efiit¿queles.
quoi ilreflerre par une operation qui lui deux autres efpeces, mais avec plus d^
eft particulière. Ce font ces deux chofes force ôc de promptitude , Ôc par confepropres
uniquement à ripecacuanha qui quent plus de danger
lefontregardercommeleremedeleplus On prend une drasme ou deux de:
peafique qu on ait encore trouvé pour cette racine, on k pile, ÔC on la met
la diiTentene Se le flux de fang, ôc qui en infufion pendant une nuit, dans du
durera felon les apparences jufqu'à ce. vin mêlé d'égale quantité d'eau. On la '
f p a f l è par un linge après l'avoir un peu^ '
la mode qu, ecl.p e celui-ci, comme il fait bouillir fur le feu,, ôc on la doiinc
eft arrive a tant d'autres, dont à peine ainfi a« malade
on connoit à prefent le nom, quoique II eft certain que cette racine St quan»-
dans le tems de leur vogue on ne parlât titéd'autresfimdes qui viennentdel'Ap
r o d u L i e ^ t t o û j o u r î l e s mê.
miiaculeux c^u ilsgioduifoient. Bses effets, comraeife les produifoientf
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