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1705.
La VerfnuJe
reconnue
par
hs f'-fiagnols.
Les
Iranpis
y
•vieu-
Tjent
en
I S 9 3 -
5 1 4 NOUVEAUX VOY
feroient trouvé dans le befoin de fe radouber,
ou de fe pourvoir d'eau 6c de
vivres. Il y apparence que Camel y
f u t , & on le conjefture par la quantité
trés-confiderable décochons marons que
les François, & les Angloi s après eux , y
ont trouvé; car la coutume invariable
des Efpagnols a toûjours été de mettre
de ces animaux dans toutes les terres du
nouveau monde , afin qu'ils y multiîliaiTcnt,
Si que ceux qui y aborderoient
es puflent trouver, & s'en fervir.
Cependant le deiîèin des Efpagnols
n'eut point de fuccès, foit que les Compagnons
de Camel méprifaiTent un païs
où ilsnetrouvoient pointde mines d'or
comme dans leurs autres découvertes,
foit pour d'autres raifons qui ne font pas
venues à ma connoiiTance, ceslflesdemeurerent
defertes, 5c inhabitées pendant
près d'un fîecle ou du moins jufqu'àl'année
i fy?- qu'un vaifleau François
, commandé par le Capitaine la Bar^
botiere fut jetté fur les côtes par la temp
ê t e , Se par l'imprudence defon Pilote.
L e Capitaine avec 2,5. hommes defon
équipage, entre lefquels étoit un Anglois
nomméHenriMay fe fauverent à
terre , vifiterent ces liles , trouvèrent
fur les côtes affez de débris & d'agrez
pour conftruire un petit bâtiment qui les
porta en France. La Barbotiere ne manqua
pas d'informer la Cour de fa découv
e r t e , de la bonté du païs, 8c des avantages
que la Nation en pourroit retirer
fi on y envoyoit une Colonie. Mais les
guerres civiles qui defoloient alors le
Royaume empêcherent qu'on ne pût
penfer à cet érablilTement ; 6c cependant
Henri May étant pafle en Angleterre,
6c ayant publié une relation dece qu'il
avoit remarqué dans ces liles, fit naître
l'envie à bfcn des gens de s'y aller établir.
Le projet d'Henri May n'eut pour
tant point de fuite. Les Anglois eurent
A G E S AUX^SLES
des raifons de n'y ehvoyer perfonne, 170^;
dont la meilleure fut felon les apparences
, que la Barbotiere en ayant pris poffeflîon
au nom de fon Prince, ils ne pouvoient
s'aller établir dans un païs où ils
n'avoient rien à prétendre qu'après que
les François auroient entièrementabanidonné
le droit qu'ils y avoient acquis ,
en négligeant pendant unlong-tems de
s'y aller établir.
L e Chevalier George Sommer Anglois
revenant de la Virginie en 1609.
fit naufrage fur lescôtesdelaVermudc.
Il fe fauva à la nage avec fes gens, 8c
ayant trouvé le moyen de repaiîer en
Angleterre, il publia une relation de ces
l i l e s , aufquelles il donna fon nom, les
appellant Sommers-liles , ou' les liles
de Sommer, foit pour fe rendre plus recommandable
dans le monde, foit pour
faire croire que ce n'étoitpas les mêmes
que celles qu'on avoit appellées jufqu'alors
Bermudes du nom du Capitaine Efpagnol
qui y avoit mis pied à terre le premier.
Ce changement de nom ne dura
point j on ne le trouve que dans quelques
vieilles cartes 6c routiers Anglois,
& le nom de Bermudes ou Vermudes a
été confervé à ces liles. Ce que Sommer'fit
de meilleur pour fa nation fut
d'engager plufieurs perfonnes de faire
une Compagnie pour peupler ces Ifles.
Ils en obtinrent enfin a permiffion du ^^^
R o y d'Angleterre en 161 z. 6c la Com- ¿/'/j ¡-y'
pagniey envoya d'abord foixantehom- établifmes
fous le commandement de Richard
More, qui pendant les trois années de ^
fon gouvernement reçut plufieurs fecours
d'Angleterre, 6c fortifia beaucoup
les deux pafles, parlefquelles on pourroit
venir attaquer ces Ifles.
Daniel Tucker fucccda à More en
1616. 6c eut pourfucceflcur Butleren
I ô 19. Depui s ce tems-là les Anglois ont
continué d'y envoyer des Gouverneurs
6c
F R A N C O I E S DE L ' AME R IQUE . ^i j -
I7(3J. ScdesColoTisj ils y ont établi leurs loi x , une grande quantité de cedrcs dans ce 170?
j . .
6c la forme de leur frïiivernpinpnr fir naVc-là
6c la forme de leur gouvernement, 6c
3aïs-là, vû le prodigieux nombre de
en ont fait une Colonie nombreufe 6c
wtimens qu'ils en ontconftruit, qu'ils
riche.
Gonilruifent tous lesjours. Peut-être que
On a fait de tous tems d'excellent Tabac
îlusfages, 6c plus menagers que es
à la Vermude, le climat 6c le terrain
"rançois, ils ont eu foin de cultiver ces
, . s'y / font trouvez très-propres, auffi
«um arbres,«.^xv.,, 6Î:wi d'en u 1.11 p ^lmainJtLecri duec niiouuuvveeaauuxx àa
bien que pour les fruits, tantdel'Euro- mefure qu'ils ont abbattu les vieux. Si
pe que de l'Amerique qui y viennent on avoit fait cela dans nos lOes, noua
en perfeélion. ^ ^ n'en manquerions pas aujourd'hui com-
Ces Mes font à peu prés la figure d'un me nous en manquons; mais c'eft tenter
arcy dont la courbure regarde le Sud 6c l'impoffible que de vouloir infpirer de
l a C o r d e - E f t a u N o r d . Elles font toutes la prévoyance à nos François Amerienvironnées
de rochers, debrifans £cde quains. Ces arbres, comme je l'ai dit
hauts-fondsj qui ne laiflént entre eux ailleurs,croiflenttrèspromptement, 6c
que deux pafles qu^il faut bien connoître en moins de 20.ans onen peuttirerdes
avant de s'y engager, fur les bords defquelles
on a élevé des Forts 6c des batteries
qui mettent ces Mes en état de ne
rien craindre de dehors,
L a Mer qui eft renfermée entre ces
éceuils, 6c qui fait de larges canaux pour
la feparation decesifles, n'eft point fujecte
aux tempêtes, qui agitent celle qui
eft au dehors, c'eft cequilarendextrememént
poiffonneufe.
planches de plus d'un pied de large.
Nous perdîmes de vûë ces Mes fur
le foir du même jour 19. Aouft.
Depuis cejourjufqu'au 19. Septembre
il ne nous arriva rien qui mérité
d'être écrit. Nous eûmes prefque toûjours
la Mer belle, mais les vents ctoient
foibles, variables, fouventcontraires,
6c encore plus fouvent nous
. 1 ^ nous tCri ouvions Udaitnlids UdeCÎs) ctratllum es en-
J ai remarque en parlant des barques nuyeux, pendant lefquels les I
ad olan tV,opnr mfieT dfepr t a l 'Ame r ique , qu'il y a nous fali foient dérivi e•r 6c i perAd re t out c e a la Vermude d'excellens conftrudeurs que la bonne conduite de nôtre'Caplde
ces fortes de bâtimens. Ils n'y em- taine 6c de fes Pilotes nous avoient fait
ployent pour l'ordinaire que du cedre gagner. On employoit ce tems à pêcher,
que nous appelions chez nous Acajou, 6c les foirées après la Priere à faire danqui
rend leur ouvrage plus leger , 6c en fer nos Matelots. On peut croire qu'équelque
forte incorruptible. Outre ces tant tous Provençaux ils n'avoient pas
barques qui peuvent faire de très-longs oublié le fiflre, 6c'le tambourin.On fçaic
voyages, ils font une forte de bat teaux, que lamême perfonne fefertde ces deux
dont ils nefe fervent que dans l'encein- inftrumenstout à la fois, elle a le tam- Z I T
te de leur Mer tranquille pour aller d'un bourin attaché au côté gauche, 6c le bat
lieu oud'uneiflea l'autre. Il faut y être de la main droite, 6c elle tient le fiffre^'-
accoutumé pour s'en fervir fans frayeur,
car dès qu'ils en ont hiflë la voile, le bâtiment
fe met fur le côté, 6c dans cette
fituation court, ou plutôt vole avec une
rapidité qui n'a point fa parreille.
de la gauche, 6c lui donne les tons de
la même main. Il ne faut pas prier les
Provençaux pour les faire danièr ; dès
qu'ilsentendoient le tambourin, tout le
I l faut que l, es' Aa n'gTlo.i s r ayent trouve fmono nddee céett oiint f tfurur mlee pnotenutt; jgeu écrrio ni oqsu em ale-
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