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E M O I R E S
D E S
N O U V E A U X VOYAGES
F A I T S
AUX ISLES FRANCOISES
DE L'A M E R I CLU E.
C 1 N gi^U 1 E M E PARTIE.
' c H A P I T R E P R E M I E R .
Voyage de VA'Utefir à Saint Domingue. Il pajfe à Saint Chriftophle.
Defcription dt cette Ifle.
ifoc. 3
E 18 Novembr e nous fûmes
fnrpris devoir arriver le P.
CabaiTon nôtre Supérieur
General. Il s'en alloit à S.
Domingue faire fes viiîtes,
& mettre ordre à quelques diiFerens qui
étoient entre nos Religieux. Nous ui
fîmes quelques difficultez fur le voyage
qu'il entreprenoit, ce qui fit qu'il me
propofa d'y aller en qualité de Commi f -
faire, avec un plein pouvoir de deftituer
kSuperieur defâCharge, iîjelejugeois
à propos, & d'en établir un autre : & il
m'en expédia la Patente.
Il ne fallut pas me prëfler beaucoup
pour me refoudre à faire ce voyage i car
outre que je ne fuis gueres plus attaché à
un lieu qu'à un autre, v'etoisbien aifede
Tm. II.
voir S. Domingue fans être obligé d'y
demeurer. Deux jours après il changea
de refolution , & me dit qu'il viendroit
avec moi pour appuyer davantage ce que
j e ferois. Comme cela n'étoit pas tout-àfait
dans l 'ordre, je voulus lui rendre fa
Patente j mais fans la vouloir reprendre,
il me dit qu'il vouloit que je vinffeavec
lui, & qu'il fe retireroit dans un quartier
pendant que j'agirois dans l'autre. J'ert
fus content , & nous partîmes le 2.6 de
NovembredansunVaiiîeaudeBordeaux
chargé de V i n , quiétoit commande par
un nommé Trebuchet. C'étoit un petit
ivrogne qui n'étoit pas raifonnable dès
qu'il avoitbû, & que par malheur on ne
trouvoit jamais à jeun, à quelque heure
qu'on fe levât.
A a No u s
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