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M E M O I R E S
D E S
N O U V E A U X VOYAGES
F A I T S
AUX ISLES FRANCOISES
D E L'A M E R I CLU E.
g ^ U A T R l E M E PJRTIE.
C H A P I T R E P R E M I E R .
L'Auteur eft attaquée du mal de Siam. Effet prodigieux du Tonnerre.
De Wife au appelle Colibris. Des Burgans de teinture, ¿r des
Liannes à, Sang ¿r à Eau.
îfxjT. 'Ai fini la troifiéme Partie de
mes Mémoires par unTraité
du Stiere, & de tout ce qui
regarde uneHabitation,je reprens
à prefent mon Journal,
donc une il longue digreflîon m'a éloigné
(Quelques affaires m'obligeant de faire
un voyage au Fort S. Pierre au commencement
de Mai 1697. j'écrivis au Supérieur
de nôtre Mi i f ion, pour le prier de
venir tenir ma place au Fonds S.Jacques
pendant quelques jours. Il le fit de bonne
grace, & vint. Je partis auffi-tot qu'il
futarrivé. J'achevai en trois ou quatre
jours ce que j'avois à faire i mais lorfque
rm. IL
jemedifpofoisàm'enretourner à mare- '
fidence, jemefentis attaqué d'une violente
douleur de tête 8c de reins accompagnée
d'unegroiTe fièvre; fimptomes
alTurez du mal de Siam. Je fas d'abord
faigné au pied, & puis au bras. Cette
derniere faignéc fit defefperer de ma vie,
parce que je m'évanoiiis, & malgré tout
ce qu'on put faire, je demeurai près d'une rivé k
heure fans connoiiîance. Je revins enfin
comme d'un profond fommeil -, quelques
heures après, ilmepritun crachement,
ou plûtôt un vomiiiement de fang trèsf
o r t , & qui me faifoit tomber dans des
efpeces de convulûons, quand au lieu de
A fang
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