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84: NOUVEAUX VOYA
if'iip. donner le tems de me répondre, je le
pris par la main comme pour le conduire
au Convent ; mais en paflànt par l'attelieroii
étoientnos Tailleurs de pierre,
je lui fis donner un déjeûné de coups de
régie, dont il eutfujet de fc fouvenir
pendant quelque tems. Jefisenfuite mes
plaintes àlajullice,qui fit enfermer fept •
ou huit de ces fols, qui auroient enfin
caufé du défordre.
Il y en avoit déjà eu quelques-uns qiii
s'étoient noyez, d'autres s'étoient brifez
en tombant du haut des arbres & des falai
Tes , où ils étoient montez pour s'exercer
à voler en l'air. La prifon & le bâton
en rendirent quelques-uns un peu plus
fàges, & entr'autresMerlet, qui depuis
ce cems-là ne voulut plus venir chez
nous, & lorfqu'il me rencontrôit dans '
les rues, ilrebrouiToitchemin, ou bien
il entroit dans quelque maifon pour m'éviter.
Il y eut le Chirurgiert d'un Vaiflêau
qui ne fut pas fi heureux. Son Capitaine
ie voulut faire mettre aux fers pour arrêter
le cours des extravagances qu'il faiibit
à tous momensi il s'échappa des
mains de ceux qui le tenoient, & fauta
à la mer V mais il eut le malheur de tomber
auprès d'un puiiTantRequien qui le
reçût un peu plu5 difcourtoifement, que
la Baleine ne reçût autrefois le Prophète
Jonas: caril lui emporta la téte, 8c auroit
entraîné lerefte du corps, fi des Matelots
qui étoient dans une Chaloupe ne
l'en euflent empéché.
itpitite La petite veroîle fucceda à la. folie j
veroUe elle s'actachaaux Negres , dont elle em-
*di ''sZm très-grand nombre, comme elle
ir- avoit emporté l'année précédente quantité
de femmes blanches.
L a maladie de Siam recommença fes
ravages plus fortement qu'elle n'avoic
encore fait. Entre un très-grand nombre
de gens qu'elle emporta, ceux qui furent
les moins regrettez j, furent uae troupe.
itnpor
Unt
htaucouf
de mondi.
C E S AUX ISLES
de Commis, qui étoicn.t venus avec an
nomnié la Bruneliere, habile homme, s'il
en fut jamais dans le métier de Zachéc,
Ils avoient amené une petite Fregattc
pour courir autour des Mes, & empê^
cher que perfonne ne pût faire le Commerce
avec les Etrangers, quoique felo»
le bruit commun, ils n'eûiTent pas de
fcrupule là deflus, quand ils pouvoient
le faire pour leur compte. Comme cela
n'accommodoit ni les François, ni le»
Etrangers, deux Bâtimens Anglois ou
fe difans tels, la rencontrèrent fous la
Dominique, lui firent une querelle d'Al -
lemand, & k maltraitèrent beaucoup»
Cala joint au mal de Siam débarafla les.
liles de prefque tous fes Commi s, quoique
trop tard : car ils avoient déjà fait
plusdemal, qu'on ne pourra peut être
jgmais en reparer.
Les Ordres Religieux qui ont desMiffî^
ons aux I£les,.ne furent pas exempts des,
funeftes influences de cette année. Ou- Morts di
tre plufieurs Jefuites qui moururent du i'»/««"
mal de Siam, à la Martinique & à la 27«?**
Guadeloupe, le Supérieur de leur Miffion
à Cayenne fut étouffé dans une piece
de Cannes, où le feu s'étoit mis par accident.
Soazele pourlebiendefaCom.-
pagnie l'emporta fi loin, que quand il
voulut fe retirer, il ne fut plus tems..
La fumée l'étouiFa. On le trouva mémçun
peu grillé, tenant encore fon Crucifix
entre fes bras. C'étoitun homme d'une
très-grande pieté, 6c qui meritoit un.
meil eur fort j mais on va au ciel par toutes
fortes de voyes, pourvû queDieu noustrouve
prêts quand il nous appelle.
J'ai oublié de marquer en fon lieui
qu'on avoir pris polTemon de la partie
Françoife de Saint Chriltophlevers les
Fêtes de Noë l del'année précedente.Les
Cai-mes Chauflez de la Province de Tou- Mer»
raine y avoient une Habitation tant à
eux qu'à.leurs-Créanciers,, quiavoit été .
ruïnéecximnaelesautresgendantle longiema
F R A N C O I S E S DE L»AMERICLUE.
, 16^, tems que les Anglois en avoient été maî- auiE funefte que la précédente , quoique if,^.
' 11:.-1 -rr - j 1 toute diiferente. Il faifoic faire un déiCapue'm
t ' m -
"\né.
tres.Lcs Carmes établis à la Guadeloupe
y envoyèrent un de leurs Religieux pour
prendre pofleffion de leurs Terres, &
conferver leurs droits -, mais celui-ci
ayant trouvé l'Eglife, le Convent & la
cuifine entièrement ruinez, en conçût
tant de douleur, que le mal de Siam'
l'ayant attaqué dans le même-tems, il
eeda à tant de maux , & mourut en trèspeu
de momens.
frîché dans les terres qu'ils ontau Morne
Rouge de k Martinique, afin
îlanterdes Cacoyers.Il eut envie de voir W/« '
'effet qu'un très gros arbre qu'on abbat- écra/î^^
toit feroit en tombant. Les Negres qui
y travailloient & un autre Religieux
plus experimenté que lui, lui dirent bien
des fois de changer de place, 8c de s'approcher
du pied de l'arbre, où il y a toû-
Les Capucins eurent leur part de ce jours moins de danger que dans tout
défaitre commun. Ils avoient un de leurs
Peres à l'Ifle Saint Martin, qui étoin un
bon petit homme, autant de mes amis
qu'on le pouvoir être. 11 fe broiiilla avec
un Caraïbe libre nommé Loiiis,. qui le
ièrvoit par amitiédepuisaflez long-tems,
& les fuites de leur broiiilleries furent fi
terribles, que le Caraïbe lui coupa k
gorge. Les Habi tans étant venus le matin
pour entendre k Mefle, furent fort
farpris de ne voir ni le Capucin, ni fon.
Caraïbe. La curiolité en ayant porté
quelques-uns à regarder au travers des
rofeaux qui paliiTadoient k maifon, ils
apparçûrent le Capucin étendu par terre
j on enfonça k porte, ôcon trouva
que ce pauvre Religieux avoit réellement
k goi-ge coupée, 6c plufieurs autres
bleifures. Convme il étoit évident
que c'étoit le Caraïbe qui avoit fait le
coup,on le chercha avec tout le foin pofautre
lieu: il ne jugea pas apropos de
fuivre leurs coniêils, & demeura où il,
étoit V l'arbre tomba enfin, fa curiofité
fut fatisfaite , mais il en porta les nouvelles
en l'autre monde,, car il en fentic
tout le poids. Une des groflês branches
de cet arbre ayant attrapé en paflant celui
derriere lequel ce curieux s'étoit
poflé, le renverlâ par terre, 6c l'arbre
en tombant le renverfa auflî, Se l'enterra
fi bien qu'on fut plus de deux heures aie
chercher j 6c quand on l'eût découvert
6c retiré de deflbus cet arbre, ilétoic
tellement brifé,qu'il fembloit qu'on l'eût
pilé dans un mortier»
Pour nous qui étions demeurez les^
derniers à nous reflentir de ces malheursy
nous ne fûmes pas pour cela les plus mal
partagez. Le Pere Eftret qui m'avoic
fuccedé dans k Charge de Procureur-
Syndic de Nôtre Miffion de k Martifible
,mais inutilement. Cene fut qu'en- nique feblefl'a grièvement en tombant de
vironunanaproe,qu'unChailéurtrouva< cheval, 6ccomme c'étoit auprès de k
les reiles de fon cadavre au pied d'un- riviere, 6c qu'il faifoit un orage épou- ze sy»*
arbre, où ilparoiflbit qu'il s'étoit pen- ventable de pluye, la riviere en fc dé- dk des '
du; du moins y avoit-il encore un bout bordant l'entraîna à la mer, qui eut k
de corde at taché à; une branche au-deiTus civilité de le reporter fur le rivage où
du cadavre. On trouva dans le centre des on — le trouva le lendemain 1 — j
matin. Ce
branches un^ fufii, 6c ues autres
malheur arriva le Jeudy au foir Novembre.
chofes qu'il avoit volées au Uapuem
Le Pere Cafimir Jurelure Vicaire
Il y avoit environ trois femaines que-
Provincialdes Religieux de la Char i téj 'avoi s quitté la ParoilTedeSainte^Marie,.
s.'en. alla en l'autre monde d'une maniere pour venir deiTer-vir celle de k Grande-
5' An c e -
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