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478 NOUVEAUX VOY
' 1705. extrêmement court,fin, doux comme du
fatin, d'un beau gris de perle, avec des
pointes, des lignes, 8c des ondes de différentes
teintes, qui font un très bel effet.
Lorfque ce fac eft vuide, il ne paroît
pas beaucoup; mais quand l'oiièau trouve
une pêche abondante, il eft furprenant
de voir la quantité & la grandeur des
poiiTons qu'il y fait entrer; car lapremiere
choie qu'il fait en péchant, eft de remplir
fon lac, après quoi il avalle ce qu'il
juge à propos} 6c quand la faim commence
à le prelTer, il retourne le remplir.
Cet oifeau a les ailes fortes, garnies
de groiTes plumes, couleur de cendre,
auffi-bicn que toutes les autres qui lui
couvrent le corps. Il a les yeux beaucoup
trop petits par rapport à fa tête,
l'air trille & mélancolique, auffi lent,
pefant, ScpareiTeux à fe remuer, que le
Flamand eft vif & allerte. Ils pondent
fans façon à plateterre, Se couventainii
leurs oeufs. J'en ai trouvé jufqu'à cinq
fous une femel le, qui ne fe donnoit pas
la peine de fe lever , pour me laifler paffcr
, elle fe contentoit de me donner
quelques coups de bec, Se de crier quand^
j e la frappois pour l'obliger de quitter
iès oeufs.
. On voitaflez parla defcription queje
viens de faire de ces oifeaux, qu'ils font
, jiefans au v o l , Se qu'ils ont de a peine à
' quitter la terre, & à s'élever dans l'air.
Ils le font pourtant, car autrement ils
mouroient de faim; Sc comme ils font
^ grands mangeurs, il faut malgré eux
qu'ils travaillent. Lorfqu'ils feipnt élevez
à quatre ou cinq toifes au deflus de la
mer, ilspanchentlatêtedecôté; ôcdez
qu'ils apperçoivent un poiflbn, ils fondent
deflus comme un trait, le prennent,
& l'engloutiiTent, Se auffi-tôt le relevent
en l'air, quoiqu'avec peine. Se recommencent
à quêter. Ils vont fe repofer à
\
A G E S AUX ISLES
terre quand leur fac eft rempl i , avalent 1705.
a l o i f i r c e q u ' i l s y ont mis; 6c lorfque la
nuit s'approche, ou que la taim les prefle,
ils retournent à la pêche. Ils nourriffent
leurs petits en dégorgeant dans
leur bec le poiflbn qu'ils ont dans leur
fac.
^ L a chair de ces oifeaux eft dure, 8c fent
l'huile Se le poiflbn pourri. Cela vient
apparamentdece qu'ils ne font pas aflez
d'exercice, pour confommer les cruditez
qui leur reftent dans l'eftomach, Se
quis'yputrifient. LesFlamands qui vivent
d« poiflbn comme eux font bien
meilleurs.
Qui croiroit que ces grofles bêtes avec
leurs larges pâtes d 'Oye s'avifaflent d'aller
prendre leur repos, perchées fur des
branches d'arbres, comme les oifeaux
les plus legers. Se les plus propres? Cela
eft pourtant ainfi; e les paflent tout le
jour, horsletemsdeleurpêche, à terre
dans un profond repos , enfevelies, felon
les apparences, dans le fommeil, la tête
appuiée fur leur long Sc large bec qui porte
à terre. Se ne changent de fituation,
que quand la nuit s'approche, ou que la
faim les avertit qu'il faut aller remplir
leur magafin. Après que cela eft fait,
elles fe plantent fur une bonne branche
d'ai-bre, Se y paflent tranquillement k
nuit.
Cependant malgré leur groiîîéreté Se
leur pefanteur, on eft afluré par plufieurs
experiences que les grands Gofiers.
font capables d'inftruftion. Mon Confrere
le Pere Raimond, Breton, rapporte
dans fon Diétionnaire Caraïbe, qu'il en.
a vû un chez les Sauvages, fî privé Sc
il bien inftruit, qu'après qu'il avoit été
rocoiié, c'eft-à-dire, peint de rouge,
la matin, il s'enalloit àiapêche, d'où
il revenoit le foir fa beface bien garnie.
Ses Maîtres lui faifoient rendre ce q
avoit de trop, Scs'en fervoient pour
u'il
eur
îiour-
.P muei , ûc plus dilciplinable. Je m'en pour mettre de l 'argent, Se ie croi que
ferois charge de quelques-uns, car il c'eft delà que font venuef i s T e s de
Met à l'aigunfe à d n &
c L n S ^ ^ r J: ' "" "" P^- de bourfes, pour ferrer
S e d C L l ® é t e n d l e s blagues dès qu'on
i X u l ™ .n les les a tiré du col de l'oifeau , & on les
nftruaions quej aurois du lui donner, faupoudrede fel, battu avec de la cen
SSlgfS? mEESSa
etoient devenus tous trois fi familiers II ^oc^-'t
qu'ils fouifroient que ie les t S a f l ^ ni. J ^ 1 au monde qui vole
P\ui fales que les Oyes 5 les Ca'n rds fonnî ^^ resemblance que lui
& on peut dire que touVe leur vTe î f t Î i H ^^ ^î- ^ "
partagL en troil ten"', cheîchei leuÎ auTcoZ''^''"'' f ' ''
nournture, dormir, Se&re à t u s mo! f
. . . d e s t a s d ' o r d u . ; s , l . r g e s c = .
Nos gens en tuerent beaucoup non ¡^^f '• ^^
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G,/,,,,, croire, nous n'étions pas afl^ez affiimez qu'U f^r en^ L » P' '
pour cela mais pour avoir leurs Bla- Sux LSSn, Î T
gues c'eftainfiqu'onappellelefacdans t i tune'?o^oLVeÌ^r ^
lequel ils mettent leur pomon. Tous - dif^poÎrrag^V,^ fe^
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