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P5. NOUVEAUX ;V0Y:AG ES AUX ISLES
rôpi?. fe retirer, s'ils n'avoient trou vé le moyen
de dreiTer une batterie à la Souphriere,;
qui voyant tout le Fort de revers, & y
tuant beaucoup de monde , outre la
tranch ée qu'ils avQient ouverte, obligea
enfin les François à capituler, & à ceder
à leurs Ennemis le Fprt.& l'iile.
Ce fut ainfi que cette Colonie autrefois
fi confiderable, fi floi ¡fiante, fi riche
Se fi nombreufe, qui avoittoûjours été
la terreur des Anglois, fut entièrement
détruite, les Habitans difperfez de tous
côtez, dépoiiillez de tous leurs biens, Se
réduitsà une mifere extrême. -
Le fïeur de la Guarigue tout blefl'é
comme ilétoir, après ayoir perdu fon
d'une maniere fi particulière, que furle^
rapport avantageux que le Comte d'Eftrées
en fie au Chevalier de Saint Laurent,
il lui donna la Lieutenance de la
Colonelle.
Il vint en France en 1(587. Scfutreçû
Garde de la Marine au Département de
Rochefort, quoique toutes les places
fuflént alors remplies. 11 fut nommé l'année
fuivante pour fervir en qualité de
Lieutenant fur la Corvette la Fol}e commandée
par le fieur de Seiche que la
Cour envoyoit à C^enne, pour fervir,
fous les ordres du Gouverneur de cette
Ifle. Le fieur de Seiche étant mort^ le
Bâtiment demeura fous |le commandebien
qui étpit des plus confiderables de ment du fieur de la Guarigue jufqu'à
l'Amérique, fut porté à la Martinique l^xpedition peu hcurcufe_, que M. du
avec fa femme êc treize enfans, fix garçons
&fept filles. 11 yeftimorten'iyoz.
couvert de blefîures, & de gloire, £c
reipeélé de tout le monde; laiflant une
famille qui n'a point degenerée de fes
vertus, & de fa valeur, 8c fur tout de fa
fidélité, & de fon zèle pour le fervice
du Roi.
J'aurai occafion de parler deMefiîeurs
Cafie fit fur Surinam & Barbiche, où.
il fe trouva par ordre delà Cour. Il fit
la Campagne deifipo. partie fur le Vaiffeau
du Roi le Parfait, partie en qualité
de Lieutenant fur la Fregatte la Pétillante
, & enfin comme Major de l'Efcadre
de M. Forant. 11 eut l'année fuivante
le commandement d'un Vaifieau du Roi
nommé l'Efpion, avec lequel il fe diftinde
la Guarigue dans plufieurs endroits gua en Irlande, & dans le tranfport des
Delà
Guanine.
de ces Mémoires, pour leur rendre la
juftice qui leur eft dûëi je croi que le
Lcéteurme permettra bien de mettre ici
tout de fuite ce qui les regarde, afin de
ne pas interrompre la fuite de mon Journal.
. '
L'aîné des enfans de M. de la Guarigue
appellé Jean de la Guarigue n'étant
encorequ'Enfcigne de la Colonelle
de Saint Chriftophle, fut choifi par le
Chevaliei" de Saint Laurent pour commander
un détachement de la Jeunefle
Troupes&des Munitions que l'on envoyoit
de Saint Chriilophle qui alla fervir fous qui alloit aux grandes Indes, c'eiE-àle
Comte d'Eilrées depuis Maréchal de dire, aux Indes Orientales. 11 n'en re-
France, à l'attaque, & à la prife de vintqu'en 16^7. Le Vaifieau le Faucon
rifie de Tabac fur les Hollandois en commandé parle fieur de Gros Bois avec
i677.1efîeurdelaGuarigues'ydiftingua lequel il étoit embarqué, rencontra un
g ûs
de France en ce païs-là.
: Il fut nommé Enfeigne de Vaifieau le
premier Janvier iSpi.ôc Capitaine d'une
Compagnie détachée de la Marine pour
aller fervir aux Ifies. Il y pafia en effet,
mais voyant qu'il y avoit peu à faire à
rAmérique dans le pofteoù ilétoit, 6c
parconfequentpeud'avancementàefper
e r j il aima mieux retourner à Rocher
fort en ,1694.. il fut nommé pour fervir
dans l'Efcadre du Comte deSerquit
F R A N C O I S E S DE
gros VaiiTeau Efpagnol très-richement
chargé, qui fut pris après un rude combat,
dans lequel le Sieur de la Guarigue
s'étant très-diflingué, on lui donna le
commandement & la conduite de la prife,
qu'il eut l'ad reflue & le bonheur d'amener
en France au travers de mille dan -
gers, & des Flottes Angloifes, & Hollandoifes,
qui couroient nos Côtes. Il
eut enfuite le commandement d'une demie
Galère qu'on arma au Port Loiiis
ÎjourchafierlesBifcayensquitroubloient
eCommerce fur les Cotes de Poitou 8c
L'A M E R I a u E. 97
& de fermeté, J 1 fit voir qu'i]étoit éga- 1(599.
" .
Le
de Bretagne. Il fit un voyage aux Ifles
fur le VaiiTeau le Prince de Frife en 1698.
& un autre àlfigny fur la Côte de Guinée
en 1701. Enfin, il fut fait Lieutenant
de Vaiffeauen 1705. ôcenvoyéaux
Ifies avec une Compagnie de foixante
hommes détachez de la Marine, qu'il
commande encore aétuellement au Fort
delà Trinité de laMartinique. Les différentes
occafions où il a été employé
font voir combien la Cour étoit contente
de fès fervices : auffi doit on dire de lui,
qu'il eft un très- bon Officier, fage, brave,
appliqué à fes devoirs, & eftimégeneralement
de tout le monde.
Son cadet Jacques-Antoinede la Guarigue
Sieur de la Tournerie, après avoir
fervi dans la Milice, & aux expeditions
qui fe firent de fon tems aux Ifies, vint
en France avec lui en 1687. il fervit en
qualité de Garde de la Marine avec beaucoup
d'application Sede bravoure dans
les Campagnes de la Manche, du Large,
d'Irlande & du Détroit. Il fut fait Brigadier
des Gardes de la Marine en
& deux ans après envoyé aux Ifies avec
une Compagnie détachée de la Marine,
que je lui ai vû commander en 1703.
lorfqu'on envoya des Troupes delà Martinique
au fecours de la Guadeloupe attaquée
par les Anglois. Il s'y comporta
avec beaucoup de valeur, de prudence,
Tom. IL
lement bon Officier & bon Soldat.Roi ¿ant mis les Milices des Ifles en
Regimens, & voulant mettre à leurs têtes
des Officiers d'experience, donna un
decesRegimens au Sieur de la Tournerie
en 1707.
Michel de la Guarigue Sieur de Savigny,
eftlctroifiéme des enfans du feu
Sieur de la Guarigue. Après avoir été
Garde de la Marine, il fut fait Lieutenant
d'une Compagnie détachée de U
Marine en löpa. & Capitaine en 1701.
il s'eft beaucoup diftinguélorfque les Anglois
attaquèrent la Martinique en i (ip 3.
Il fut fait Major de la Martinique en
171 o. en la place du Sieur Coullet, qui
avoit été nommé à la Lieutenance de
Roi de la Guadeloupe. II a maintenu
avec fermété les Troupes dans le bon ordre
Scladifcipline dont on étoit redevable
à fon prédeceflïur. Le Roi eut de»
relations u avantageufes de fon exaétitude,
de fa vigilance, & des fervices qu'il
avoit rendus, & qu'il continuoit de rendre,
qu'il le fit Chevalier de S. Loiiis en
1713. Scluidonnaen 1717. des Lettres
Patentes pour avoir féance Se voix deliberative
au Gonfeil Supérieur de la Martinique,
qui eft une diftinétion fi particulière
, qu'avant lui aucun Major n'a
joiii dans les Ifles d'une femblable prérogative.
Enfin, le Sieur Coullet aïant été
pourvû de la Lieutenance deRoi de l'Iflc
de R é , avec une Penfion confiderable,
Se d'autres faveurs par M. le Regent qui
l'a retenu en France, fa Lieutenance de
Roi à la, Guadeloupe a été donnée au
Sieur de Savigny, qui s'eil acquisin trèspeu
de tems l'eftime Se l'afFeébion des
Peuples de cette Ifle par des maniérés
honnêtes, polies Se obligeantes qui lui
font naturelles.
Claude de la Guarigue Sieur de Survilliée,
à l'occafion duquel j'ai commen-
N cc
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11'.