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N O U V E A U X , V O T - A G E S i A U X ISLES
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ont noirs, longs, droits,&fort gros}
mais, quand cette marque manqueroit
comme il arriveroit s'ils avoient tous la
têterafée, il feroit encore très-facile de
Jes connoître à leurs airs de tête, àleurs
yeux, leurs bouches , & leur corpulen-
• ce, étant très-differens les uns des aufeBreton
1700.
aaire à
S. ri»-
cent.
cescndroits-là.
Jefuitt J^ defcendis à terre pour voir le Pere
Mifion- le Breton Jefuite, qui y fait la Miiîion
~ depuis bien des années, 6cbien inutilement.
Il étoit feul alors, c'eft-à-dire,
qu'il n'avoit point de Religieux avec lui ;
car d'ordinaire il y a un Frere Coadjuteur.
11 n'avoir pour compagnie qu'un
François, & deux jeunes Negres pour
le fervir, toûjoursà laveille d'être maffacré
par les Caraïbes, comme l'ont été
sluiîeursautres defesConfrères, quand"
es Sauvages font y vres, ou qu'ils s'imaginent
que c'eft ia demeure d'un Miffionnaire
parmi eux qui les rend malades,
ou qui empêche qu'ils ne foient
heureux à la chaiTe ou à la pêche. Je
paflai trois ou quatre heures avec lui >
on déchargea pendant ce tems-là quelques
provilions que fes Supérieurs lui
cnvoyoient, qu'il faut qu'il cache avec
foin pour les dérober à la connoiiTance
des Sauvages, qui font importuns jufqu'à
l'excès, pour avoir ce qu'ils fçavent
être chez leur pere, fur tour quand c'efl:
du vin ou de l'eau-de-vie.; Tout le progrès
que les Miffionnaires ont fait jufqu'à
prefent chez ces Sauvages a été de baptiîer
quelques enfans, qui étoient à l'article
de la mort : car pour les adultes on y
a été trompé tant de fois qu'on ne s'y fie
plus, à moins qu'ils ne foient prêts à
rendre les derniers foûpirs, & que l'on
ait des raifons très-fortes pour êtreperfuadé
que c'eft avec fincerité qu'ils demandent
le Baptême. Ce bon Pere eût
bien voulu que je luieufle tenu compagnie
pendant quelques jours:, carenven
t é , fa vie étôit bien trifte, bien dure, ijj,
& plus digne d'admiration, que d'imitation.
C'étoit un homme d'efprit, habile
dans les Mathématiques, extrêmement
pieux, & fort zélé pour la gloire de
D i e u 6 c le falut de ces pauvres Barbares.
Je m'embarquai fur les fept heures du
f o i r , il vint me conduire à bord, où je
lui donnai à foûper, nous mîmes à la
voile environ à minuit.
On compte dix lieues de l'endroit où
nous -avions moiiillé à la Bafleterre de
S.Vincent à la riviere des Roièaux,
qui eft environ au milieu de la Bafleterre
de r i f l e de S. Aloufie. Nous y mouillâmes
fur les cinq heures du matin.Quoique
cette Ifle nefoit pas habitée par des
Caraïbes, elle n'a pas l'air moins fauvage.
Elle n'avoit alors pour Habitans que des
gens de la Martinique, qui y venoient
faire des canots, des madriers 8c planches
d'acajou, 6c des bois de charpente. Les
Bourgeois ou Propriétaires de nôtre Bar-
?ue y avoient un Attelier de quelques
Charpentiers 6c Scieurs de long; c'étoit
pour leurs porter des provifions que
nous y étions venus, 6c pour prendre en
même-tems les bois qui fe trouveroient
prêts à être embarquez.
Cette Ifle avoit été habitée par les
François des l'année 1640. M. du Par-/®«
quet Seigneur & Propriétaire de la Martinique
en prit pofl'eiïïon vers la fin de ^^¡¡ï
cette année, comme d'une terre inhabitée,
qui par confequent étoit au premier
occupant. Les Sauvages de Saint
Vincent, 8c des autres Iflesn'y venoient
que dans les tems de la ponte des tortues,
& n'y avoient niCarbets, ni défrichez.
Il n'y mit d'abord que quarante hommes
fous la conduite du Sieur de Rouflelan
Officier de valeur, 6c de conduite,
qui avoit donné fon nom à la riviere qui
paife au Fort S. Pierre, à caufequefon
Habitation étoit fur cette riviere. Il
avoit
F R A N C O I S E S DE L'AMERIQ_UE. ly i
1700. avoit époufé une femme Caraïbe, ce qui cier avec les Soldats dans la Fortereiîè, 1700,
le faifoit aimer des Sauvages, qui le re- & s'alla établir dans un lieu aiTez éloigné
gardoient prefque comme un de leurs avec les gens qui étoient à lui. Cela facompatriotes.
La bonne intelligence qui cilita aux .Sauvages le moyen de lefurétoit
entr'eux 6c le Sieur de Rouflelan prendre dans fa maifon, 6c de l'y maifan'empêcha
pas M . du Parquet de pren- crer avec dix de fes gens vers la fin de la
dre les précautions neceflaires pour em- même année 16J-4.
pêcher fa nouvelle Colonie d'être inful- Le Sieur Hacquet proche parent de
tée, 6c peut-être détruite par ces Bar- M. du Parquet, qui lui fucceda fut tué
bares, qui étant d'une humeur extrême- parlesmêmes Sauvages en i<SffÎ. IleuE
ment changeante, 6c ne voyant qu'avec pour fucceifeur le Sieur le Breton Paridépit
l'établiiTement des François dans
leur païs, avoient befoin d'être retenus
dans le refpeét, 6c que leur bonne volonté
apparente fût fixée par quelque
fien, d'une très-bonne famille, 6c fort
brave, mais qui étant venu engagé aux
Ifles avoit porté les livrées de M. le
General : cela fit que les Soldats de fa
chofe qui les empêcha de mal faire. C'eft Garnifon le mépriferent, 6c lui qui étoit
pourquoi il fit conllruire une maifon d'une humeur hautaine 6c fiere, les ayant
forte, environnée d'une bonne double
ilsfe révoltèrent, prirent les
palilFade, avec un foiTe; il la munjt de
canons, de pierres, 8c d'autres armes,
êc la mit en état de refifter non-feulemaltraitez,
armes, 6c l'auroient tué, s'il ne fe fut
enfuï 6c caché dans les bois, fans avoir
j f3-U— t- ir—er —a ucu— n -f«e'wcxo. 'Muxrws» des aa uuLtri ceds AHJ . rat '-*
ment aux Sauvages s'il leur prenoit fan- bitansqui nel'aimoientpas. Cependant
taifie de les vouloir inqnuiiiéetrer -1, maaiiss mmêê-- Ip« rpT7nlri"7 c ' / ^ r a n « - — n..-
me aux Européens qui voudroient s'y
venir étabhr.
C e fut aux environs de cette maifon qui
étoit fituée auprès du petit Cul-de-Sac 6c
de la riviere duCarenage qu'on commença
un grand défriché, 6c qu'on planta des
vivres 6c du tabac qui vint en perfeûion,
& qui l'emportoit fur celui des autres
Mes.
les révoltez s'étant emparez d'une Barque
qui étoit en Rade fe fauverent chez
les Efpagnols, pour lui, il pafTa à la
Martinique, 6c porta fes plaintes à M.
du Parquet, de ce qui étoit arrivé. Ce
Seigneur vit bien, que l'averfion que les
Hab itans 6c les Soldats avoient pour lui,
venoit de l'état où ils l'avoient vû, de
forte que fans rechercher les Auteurs de
T c- j n n-i ce foûl evement , nijii ctve-uuixs. qijuuii aauurrooiieennct
J^e bieur de Rouflelan gouverna cette pu s'y oppofer, il envoya pour Corn-
C o orne jufqu'en 165-4. qu'il mourut, mandant un Officier nommédu Coutis,
également regretté des Sauvages, qui auquel il donna environ quarante homlaimoient,
6c des François qu'il avoit mes, tant Habitans que Soldats, pour
conduits avec beaucoup de fngefl^e 6c de garder le For t . Le Sieur du Coutis fut
douceur. M. du Parquet nomma leSieur rappellé environ deux ans après, 6c le
de la Riviere pour lui fucceder. Celui-ci Sieur d'Aigremont Gentilhomme d'une
qui etoit riche, voulut faire uneHabi- naiflance diftinguéè, 6c tout plein de
tation pamcuUere, 6c fe confiant en la meHte 6c de valeur, fut nomn^é Goubonnevolonté
que les Sauvages lui té- veneur à la fin de l ô f j .
moignoient quand ils le venoient voir , A peine y fut il arrivé qu'il fut attar
P^^ les Anglois. Ils Vétendoient
prendre pour fa furete. IliaiiraunOffi. que cette Ifle leur appartenoit, parce
qu'ils
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