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236 NOUVEAUX VOYAGES AUX ÏSLTIS
Î70I. gue, ce Gouvernement lui eftant alors fort confiderable, & en train deledeve^
inutile. L'état de fa fortune a attiré à S. nir beaucoup plus.
DominguequantitédeBafques fescom- La Maifon de M. du CalTe, où ces
patnotesi & comme il eft naturellement Meffieursdemeuroient, étoit grande &
magnifique, genereux-, bienfaifant, ils commode,précédée d'une fortbelle aveii'ont
pas perdu leurs pas, nonplus que nue. La Salle étoit entourée des portraits
quantité d'autres qu'il a avancez. Se mis des Gouverneurs de Cartagene f c'etoit
en état depouvoir faire plaifir à d'autres, — . , ... . o
pourvû qu'ils fuivent les exemples qu'il
leur a donnez.
M.deGalifetétoit un Gentilhomme
r j î ^ o t .
une partie du pillage de cette Ville, mais
it pas Ja plus
ji/. A
Calif et
Commandant
au
Cap.
ce n'étoit pasJa plusprécieuiê.
LeMajordeLeoganeétoitun Créollc a.k
, . „ r • T , 'iela Guadeloupe,nommcdu Clerc, qui c/«
1 rovençal, tout plein d efpnt. Je le con- depuis s'eftrendu fameux par fes entrenoiiTois
pour l'avoir vû à la xMartinique prifes fur les Portugais, 6c qui a péri
Capitaine d'uneCompagnie détachée de enfin à Rio Jeneyro. Son pere, qui avoit
la Marine. Il avoit été envoyé vers la fin fervi M. de Baas GouverneurGeneral des
dei5pf. parle Comte de Blenac, pour Ifles, avoit eu la Majorité de laGuadecommander
à S. Croix après lamortdu ]oupe,&avoit enfuiteépoufélaveuve du
Sr. *** quien étoit Gouverneur. La Sieur du Lion Gouverneur de la même
Cour le nomma quelque tems après au Ifle. Il avoit été tué en icipi. lorfque les
même Gouvernement. Il accompagna Anglois attaquoient cette Ifle. M. du
ià Colonie, quand on la transfera à S. Caife.qui avoit été fon intime ami,protefut
établi Commandant geoit le jeune du Clerc,lui avoit fait avoir
Domingue :
au Cap. Nous avions vû en paiTant
par ce Quartier-là, les grands établif- fé bien loin, fansî'accidênt"quTlirarfemens
aMajorité de Leogane, Scl'auroit pouf-
qu'il y avoit, fie quelques-uns riva à Rio Janeyro. C'étoit un jeune
de ceux qu'il commcnçoit à y faire, qui homme plein de coeur, entreprenant 6c
jointe au pillage deCartagene, j^ui ont intrepide;: il étoit allé en France avec
produit des biens immenfes. Comme
nous le connoiffions parfaitement, 6c
que nôtre Supérieur General étoit defon
Pais, il nous reçût très-bien, & nous
M. du Caflè.
Il y avoit encore un autre Lieutenant .
de Roi qui portoit le nom de du CaiTe, c 4
-. . „ ... quoiqu'ilnefûtpointparentduGouver- Lieutsfit
un millier, 6c plus de civliitez, verba- neur. Nous le connoiffions, parce qu'il
les s'entend, ce que je croj devoir re- avoit demeuréàla Martinique, où, fi
ne me trompe, il s'étoit marié. Il v avoi t :
M. ài
Pafj
Liitiienant
d$
JUai.
marquer ICI, parce qu'il eft du devoir,
d'un Ecrivain de dire les chofes comme
elles font, & de conferver religieuferaent
les caraderes des perfonnes 5c de leurs
Pdïs.
Nous ne connoiffions point du toutM.
de Paty, qui étoit un des Lieutenans de
Roi, cependant nous en fûmes très-bien
reçûs. C'étoit un homme fort poli &
fort obligeant : il éroit du Pais de M. du
CaiTe, qu'il regardoit comme le principal
ouvrier delà fortune, qui étoit deja
: s'etoit y avoit
encore une Habitation à la Cabefterre au
Quartier du Cul-de-Sac François.
Le Gouvernement Politique 6c Militaire
étoit entre les mains de ces Meffieurs
qui felon les apparences s'en acquittoient
bien, puifqu'on n'entendoit
pas la moindre plamte contre eux; chofe
très-rareparmi desHabitans, comme
ceux de S. Domingue. On doit dire à la
louange de M. du CaiTe, qu'il a été le
premier qui a fçû réduire les Habicans
de
li. h
Mm
Dejen
in Conflit.
'^riffiir
àa Consul.
F R A N C O ! S E S - D
delà Côte, 8c les accoûtumeràl'obéïffance,
fans leur faire fentir lapefanteur
decejoug. C'eft faire fon Eloge en peu
de mots. Car-il falloir avoit fon efprit,
fa fermeté, feSroanieresnobles 6c genereufes,
pour .difcipliner des gens qui
étoient accoutumez à une vie libertine,
& indépendante, dont ils avoient paiTé
la plus grande partie dans les bois, ou
fur la mer.
La Juftice ordinaire étoit adminiftrée
par un Juge Royal refident àl'Efterre,
comme il y en avoit un au Cap, au Port-
Paix 6c au petit Goave.
Le Conieil Souverain qui jugeoit les
Appels de tous ces Juges, fe tenoit à
l'Eiterre, 6c la plûpart des Confeillers
avoient leurs Habitations dans ce Quartier
là.
Le . plus ancien Confeiller, qui eft
comme lePrefidentdu Confeil ,lorfqu'il
n'y a pas d'Intendant, étoit un vieux
Flibuftier, honnête-homme, fage, &
très-riche, gui depuis nombre d'années
s'étoit retire de la courfe, où il avoit
amafle de l'argent : il s'étoit fait ¡une
très-belle Habitation où nous allâmes le
voir. Il s'appelloit le Maire. Il étoit
fort ami du Pere Bedarides, 6c en general,
il aimoit tous nos Religieux. Il
étoit parfaitement bien logé, 6c fetraitoit
en grand Seigneur.
Nous vîmes auffi la plûpart des autres
Confeillers, de-qui nous reçûmes
beaucoup de civilitez. Nous n'euffions
pas manqué de rendre nos devoirs à leur
Greffier ( car dans ce monde on a befoin
de toutes fortes de gens ) mais il
ne logeoit point chez lui depuis quelque
tems. Faute de prifon, il étoit aux fere
dans le Corps de Garde, accufé d'avoir
voulu forcer une jeune mariée. Comme
il s'étoit làuvé de Nantes, où il étoit
Procureur,pourlemême crime, 6c qu'il
avoit encore échapéàlaJufticedu Cap,
Tm. IL
E L*AMERia.UE. . 257
pour la même chofe, il étoit à craindre, 1701Î
qu'il ne payât cette fois toutes les fautes
paiTées, 8c cela auroit été eifeâivemenc
s'il n'eût trouvé le fecret de fe fauver
avec ceux qui étoient attachez à la même
barre de fer. Il faut croire, que la
délicatefle de fa confcience ne lui permettra
pas de dérober à la potence ce
qu'il lui doit depuis fi long-tems.
Il y avoit peu de tems quand nous ar- Mariag»
rivâmes à Saint Domingue, qu'un Gaicon
Gentilhomme, ou foi difant tel, homm]
fit violence à une femme fans que la G^/cf».
Juftice y pût trouvera redire. On nous
en conta l'Hiftoire: elle eft trop finguliere,
pour ne la pas rapporter ici comme
on nous l'a dite. Je n'y mets rien du
mien.
Ce galant homme, dont je me difpenferaide
dire le nom, ayant entendu
parler de la generofité de M. du CafTe ,
le vint trouver, ne doutant point qu'il
ne fît pour lui, ce qu'il avoit fait pour
une infinité d'autres. Il lui fit le compliment
ordinaire, qu'il étoit un Gentilhomme,
qui avoit mangé fon bien
au fervice du Roi ; mais que n'ayant
pas eu le bonheur d'être avancé cbmmc
il le meritoin, 6c n'étantplusen étatde
continuer de fervir, il avoit été obligé
de quitter la France, 6c de venir chercher
fortuné. Que le connoillant comme il
faifoit, il efperoit qu'il lui procureroit
quelque moyen de fe remettre en état de
retourner continuer fes fervices, 6c facrifier
fa vie pour fon Prince.
M.duCafîe ne manqua pas de lui offrir
fa table 6c fa maifon, en attendant
qa'ilic trouvât quelque occafion de lui
rendre fervice. Il lui dit de voir leparsi|
6c de découvrir ce qui lui pourroit convenir.
Nôtre Gentilhomme vit quantité
d'Habitans qui avoient beaucoup de
Negres, 6c comme k Gafcogne eft le
H Jv pais
"Ni":
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