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l i t INTOUVEAUX VOYAGE S AUX ISLES
I70Î. ce. Heurcufement nous eûmes la tête du fa pieté, 8c facharité, 6cdequiiepuÎs
Tem^ùe ^ent , qui n'avoit pas encore groiiï la dire, que quelque eftime qu'on eût pour
/' jifj- T™ . » ricc -£cs vertus en meriiî
«/- iV rr ce trajet une chofe toient encore davantage. ' j
fiye en Cnguliere J'avoisun gros Dogue Nous ne pûmes partir de la Martini-
««««/À de race Angloife,quej'avoismenéavec que que le 27. faute de commodité
11117 r ^^ arrivâmes le lendemain à la Gua-
3 • mer, lansquecetanimaleûtjamaisref. deloupe. Je traitai avecles Religieux de
lenti la moindre incommodité, ni té- la Charité des quatre portions que nous
moigne la moindre crainte; mais il fut avions dans les Terres de la fucceffion
laiiid une fi vive appreheniîon dans cet- Et nous partageâmes les Meubles les
te traverfee, & fouffrit un iîgrand ren- Beftiaux, ôcles Efclaves. Premierem'enr
verlement d'entrailles, qu'après avoir avec les Religieux de la Charité, qui
rfetdi beaucoupvomi, ilvintfejetterfurmoi, avoientla moitié dans le total; & en-
W / '-inembraiTa avec fes pattes, & tenoit fuite entre nous autres, qui avions cha-
Ufurun une partiede mon habitentre fes,dents, cun un quart dans la moitié. Les poi-'
gu'ji ne fyj p^g-jjjj^ ^^^ ^^^^^^ Communautez poucher,
que quand laBarque fut mouillée, voient leur valoir 25. à 26000. fraiics à
Pour dire la vérité, tous ceux quiétoient chacune. Mais celle des Religieux de la
dans la Barque, avoient bien autant de Charité leur valut au moins quarante
peur que mon chien, & je n'étoisguéres mille écus, parce que les Terres & les
plus aifûré que les autres, quoique je Maifons ne furent eiVimécs que quacr^
gnealTezpeulamer. tre-vingt mille francs, quoiqu'elks en
^otredifiiculté fut bien-tôt vuidée: valuiTent plus de cent mille, qu'ilseulePere
Gombault Supérieur general des rent le choix des Lots, & que je leur
Jefuites, nous aida à l'éclaircir, & me fis abandonner une quantité d'Utenfîremercia
fort des peines que je prenois les, de Meubles, & d'autres chofespour
pour fa Compagnie, & de l'offre que une Sucrerie dont nous pouvions nous
je lui avois faite, d'engager celles dont paifer, ayantnos établiiTemens tous faits,
j^etois Procureur, de vendre à leur Mif- J'obligeai auffi les Religieux de la
iion nos portions de terres delafuccef- Charité à rendre aux Carmes leur an-
"i d'autres vûës cienne Habitation, qui leur devenoit
iaiik ?" „ ® empêcherent de prendre ce parti, inutile par l'acquifition qu'ils venoient
s,<pe. Le Pere Gombault étoit aux liles depuis de faire. Ainfi les Carmes fe trouvèrent
neur biendesannées,&ilyeilencoreàprefent une très-belle Habitation, par l'union
¿¡rjZ univerfellementdetoutlemon- de la leur avec celle des Religieux de la
y«««, ûe pour fa fageife, fa droiture, fonzele. Charité, qui étoitcontiguëàlaleur.
C H A P I T R E XXL ^^
Declaration de la Guerre. DueJ entre deux Cor/aires. Tremblement.de terrf,
Jubilé. Remedespour les Panaris é- hs Ruptures.
5 A Guerre ayant enfin été de- mencement du mois de Juillet. Pour
claréeenEuropeverslafindu nous, nous en fûmes avertis plutôt par les
mois de Mai , les Anglois en Prifes de nos Bâtimens, que par les avis
curent la nouvellee au com- qu'onauroitdû nous en donner deFrance
Cela
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F R A N C O I S E S DE L'AMERIQUE. m
Gela nous obligea à travailler avec le Gouverneur n'oublia rien de to^
Plusd'applicationquejamaisànousmet- qui pouvoit contribuer a la^defenfe de
Pnc^u- g f ^ état de défenfe à la Guadeloupe; fonifle, fi elle étoit f"aquee dans es
M Auger fit une revûc fort exaftc de formes, ou pour empecher les defcentes
• tous les^Habitans capables de porter les & les pillages des Ennemis.
Luua . - . nr . iWiMr»- LVJU" . », t n m p l e « An p - l o i S aVOl£
i U Gun- armes. H fit faire un Inventaire de toutes
iitou^t. Jg^ ^ gc de toutes les munitions
qui fe trouvèrent dans l'Ifle. On fit un
état des Negres qu'on pourroit armer.
On obligea tous les Habitans à mettre
dans les Magafins du Fort une certaine
quantité de farine dé manioc, qu'ils
feroient obligez de renouveller tous les
trois mois, afin qu'en un befoin imprévû,.
on en trouva dans un même lieu
pour tout le monde. On leur ordonna
encore de planter quantité de manioc,
de pois, de mil, de patates & d'ignames
, fur tout dans les hauteurs, &
dans les endroits éloignez du bord de la
mer} 8c on établit des Corps-de- Gardes,
& des Patrouilles de Cavalerie dans tous
les endroits habitez de l'Ifle.
Comme les Anglois avoient eu bien
plûtôt que nous la nouvelle de la Declaration
de la Guerre, leurs Corfaires
s'étoient mis en mer long-tems avant
les nôtres. Ils avoient fait fur nous des
Prifes confiderables, fur tout de femmes,
d'enfans, d'efclaves, & de meubles
, que les Habitans de Saint Chnftophle,
6c de Marie Galante envoyaient
à la Martinique, -oii il eilcertain qu'ils
devoient être plus en fûreté que dans ces
petites Ifles. Ce fut ainfi qu'ils enlevèrent
la Comteffe de Gennes, ÔC la femme
du fieur de Bois-Fermé Gouverneur
de Marie Galante, qui fe retiroienc
à la Martinique, avec leurs meilleurs
effets.
senaroiis nauiLCiuc 1 lus-. C-e s -P rifes qui i ne leur avoient r•i en
J'accompagnai M. Auger dans toutes coûte, parce que nos Barquesn etoiene
ces revues. Il me chargea du foin de P^s armees, leur enflerent tellement le
faire ces Inventaires, ôf demarquer les coeur, qu'ils crurent que nen ne leur
lieux pour placer les Corps-de-Gardes, pourroit refîfter. Un de leur Capitaines
& les rendez-vous ou rencontres des qui avoitete pris pendant la Guerre pre-
Patroiiilles. On obligea les Habitans qui cedente, par un de nos Coifaires, nométoient
dans les Quartiers éloignez de fè me Breart, fe trouvant alatete de cent
retirer du bord de la mer, & de fe loger cinquante hommes dans une belle Bardans
les hauteurs avec leurs familles, & ^
leurs Negres; & ondiftribuadans tous
les Quartiers d'efpace en efpace des
boëtes de pierriers pour donner l'alar
me, & s'avertir les uns les autres en cas
que de dix Canons; fit dire à Breart
par une Barque neutre de Saint Thomas
, qui alloit à la Martinique, que
s'il vouloit lui donner fa revanche de la Dudfa.
iuc, ^ uvc.u. i.» tierniere Guerre, il l'attendoit fous la ^^^
de defceme de jour ou de nuit, ou que Dominique. Breart accepta le parti ; il
quelque Barque fût attaquée à la côte, hâta l'armement d'une Barque qu'il de- corfaU
On leur marqua auffi les Quartiers d'af- voit commander, nomméelaTrompeu- r«-
femblée, avec les fignaux contre- fe, qui auroitpû porter dix Canons,mais
fignaux pour fe reconnoitre, qu'on avoic qui n'en avoit que fix, parce que nos
foin de c langer tous les huit jours. On Flibuftiers Françoiss'en mettent peu en
^ • • ' peine. Il partit de la'Martinique avec
environ fix vingts hommes, & trouva
l'Anglois fous la Dominique au
rendiftribuaaux
Capitaines des inftruétions
par écrit, de ce qu'ils auroient à faire
iëlon les dilïerens évenemens.En un mot,
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